Rencontre délurée avec Simon Landrein
Bonjour, j’ai fait des études dans le cinéma d’animation, c’est ce qui m’a fait toucher un peu à tout d’un point de vue dessin. J’ai beaucoup travaillé dans divers studios d’animation. J’ai commencé par faire beaucoup de 3D, puis ensuite beaucoup d’illustrations pour de la pré-production. C’est à ce moment que j’ai commencé à faire des illustrations plus personnelles.
C’est un Studio Londonien, Nexus Productions, qui m’a recruté en tant que freelance juste après mes études pour venir faire de la 3D pour eux. J’avais 23 ans, je sortais de l’école, je ne parlais pas vraiment anglais donc je me suis dit que ce serait une bonne idée.
J’y suis resté 10 ans et donc Londres a eu une grosse influence sur moi.
Oui, j’aimerais bientôt développer des projets plus longs, mais mon emploi du temps s’est trop compressé ces deux dernières années. J'essaye de me libérer du temps pour moi cette année, surtout pour ne rien faire aussi.
J’aime glander seul, c’est souvent le meilleur moment pour trouver des idées.
Non, malheureusement. Nous sommes en confinement au moment où j’écris ces mots et ce serait le moment parfait pour commencer de l’animation, mais mes projets professionnels prennent encore trop de place.
J’ai hâte d’en refaire, j’aimerais faire parler mes personnages un peu, juste quelques lignes de dialogue histoire de me frotter à cette problématique.
Oui, l’absurde c’est une bonne façon de se moquer du conventionnel. Néanmoins, je pense qu’il est bon de continuer à obéir à certaines règles, qu'elles soient narratives ou visuelles pour continuer à donner des points d’ancrage. J’aime faire des illustrations totalement abstraites d’un point de vue narratif mais qui gardent des codes de la BD très clairs, et donc souvent on s’amuse ou s’agace à essayer de recoller l’histoire. Je trouve ça intéressant, un peu comme un effet Koulechov en souvent plus déviant.
Pour des raisons pratiques je passe beaucoup de temps sur ma Cintiq et Photoshop, mais j’ai besoin de dessiner sur papier de temps à autre, un peu pour se défouler.
Auparavant je commençais tous mes brouillons sur papier, mais j’ai fini par tout faire via la tablette, par habitude et facilité.
Pour les couleurs, c’est selon l’humeur, mais j’utilise souvent des palettes restreintes, je commence par deux ou trois couleurs puis j’en rajoute si je pense en avoir besoin.
J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir travailler très tôt avec ces magazines. Ils m’ont ouvert les portes du monde de l’illustration éditoriale, que je connaissais peu pour être franc. Je sélectionne mes projets en fonction de l’intérêt que j’y porte .
Mais j’ai ce défaut assez commun de pas pouvoir dire “ Non “ parfois, c’est entrain de changer ces dernières années. J’ai parfois peu de temps pour répondre ou je suis déjà occupé sur d’autres travaux, donc je dois refuser pas mal de travail.
Des petites BD pour le Magazine du Monde.
Etait-ce la première fois que tu travaillais avec une marque de vêtements ?
J’ai bien aimé leurs précédentes collaborations et le coté un peu classe mais aussi décalé.
J’avais déjà bossé pour quelques marques auparavant.
Il m’inspire le coté Français un peu con mais attachant, le mec qui met les pieds dans le plat, un peu border line mais qu’on aime quand même. Le genre de mec dont tu ne sais pas s'il faut le pardonner en riant ou lui mettre une gifle, au moins une fois pour l’exemple.
Rond.