UKNW SOUNDS: Young Fathers (Ecosse)
Edimbourg, son château et ses cheveux mouillés. Le genre de spot qui se visite avec les yeux embrouillés et un strabisme dans les pensées. Putain de houblon. Si toi, lecteur aventurier, décide d’user tes semelles sur le pavé de «Old Town», autant s’imprégner de la culture locale en musique. Non, ici nous ne te parlons pas de t’exploser des oreilles à coups de punk obscur aseptisé au Knockando mais plutôt d’écouter ce qui se fait de mieux en matière d’alchimie musicale dans les Lowlands. Un Libérien + un Kenyan + un Écossais = Young Fathers. Ici, l’équipe ne relève plus de l’assemblage mais plutôt de l’équation. Les bases du groupe reposent avant tout sur ses origines et sur une ouverture sonore bien particulière.
Si les grands sbires de la critique musicale se toucheront sûrement sur un mélange primaire entre un flow hip-hop et une composition électronique, «Tape One» mérite bien plus qu’un étiquetage de grande distribution.
L’un des grands atouts de ce genre de composition, c’est le potentiel d’influences exploitables. Pour faire simple, en débarquant à Édimbourg, Alloysious Massaquoi (Libéria) et Kayus Bankole (Nigéria) ont sorti de leurs sacs bien plus qu’une paire de chaussettes et un Opinel. Les rythmiques,
les variations et les sonorités sont autant de points forts que compte l’album de Young Fathers, et ce en partie grâce à la diversité de ses membres. «Deadline», première piste de «Tape One», est le titre qui tourne en boucle à la rédaction. En guise d’amuse bouche, on pourrait vous livrer quelques comparaisons vaseuses avec des groupes ayant écrit l’histoire. Il n’y a pas plus fort comme pouvoir de persuasion que de rapprocher quelque chose d’une autre. Pas de chance, le côté explorateur du dimanche ne convient pas à Young Fathers et on préfère stimuler le tigre aventurier qui végète en vous. Bon, pour les plus sceptiques, voila une dernière bille plutôt convaincante : Alloysious et ses potes ont signé chez Anticon en fin d’année dernière, rejoignant des noms comme Serengeti, Buck 65 et Why?. Les vrais savent.
Calixte