Il était une fois…
Il était une fois un pont en teck long de 1200m. Il se dit que c’est le pont en teck le plus long du monde et que l’activité qui y règne chaque matin est digne des plus beaux contes.
Alors que nous avons parcouru le Myanmar du Sud au Nord et d’Est en Ouest et avons été absolument émerveillés de ce que nous avons vu jusque-là, nous atteignons la ville de Mandalay. Pour être tout à fait honnêtes, nous nous demandons bien ce que le Myanmar nous réserve encore, en guise de cadeau d’adieu.
Le lendemain de notre arrivée, nous faisons la connaissance d’un autre amoureux de l’image, originaire de Singapour. Nous échangeons les conseils et bons plans birmans et nous réalisons très vite que l’on a tous les deux entendu parler de ce fameux pont, résonnant au doux nom de pont U-Bein, situé à Amarapura. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’aucun de nous ne sait réellement comment l’atteindre. On sait bien qu’il nous faudra un véhicule motorisé pour nous y rendre, le pont étant situé à une vingtaine de kilomètres de Mandalay. On se renseigne au mieux auprès des locaux et on commence alors à se rendre compte que cette expédition ne s’annonce pas évidente !
4h, le réveil sonne, nous nous levons, très vite : une nouvelle aventure nous attend ! Mais cette fois-ci, nous sommes les seuls maîtres à bord, nous n’avons pas de messager à attendre comme au Taj Mahal.
Après 20 kilomètres qui nous semblent interminables, où nous nous demandons à chaque intersection si nous empruntons bien la bonne direction, nous atteignons le soit-disant pont U-Bein. Mais il ressemble guère à ce que l’on a en tête : il est bien loin et semble vraiment très petit. C’est impossible : nous avons vu des images sublimes de cet endroit, il doit y avoir un moyen de se rapprocher. Nous faisons le tour du lac Taung Tha Man, que le pont U-Bein traverse et atteignons enfin un côté du pont. Il fait encore très sombre et nous sommes loin d’être éblouis par ce que nous apercevons. Alors que les premières lueurs du jours apparaissent, j’aperçois une bande de terre au milieu du lac, qui semble accessible avec le pont. Le trépied sur l’épaule, je traverse la moitié du pont en courant, ne voulant rien rater du spectacle qui est sur le point de se dérouler.
Alors que je reprends mon souffle, je suis abasourdi par le tableau qui se dessine devant moi. On nous avait bien dit qu’à l’Ouest du pont se trouvait un monastère et qu’à l’Est du pont se trouvait la ville de Pyigyitagon. Depuis le début de notre voyage en Asie du Sud-Est, on avait bien été témoins de l’aumône de nourriture à de nombreuses reprises mais non, vraiment, on n’aurait jamais imaginé assister à un tel spectacle.
Après plus d’une heure passée à admirer tant de beauté, on finit par quitter ce pont enchanté en nous disant que décidément, le Myanmar ne cessera de nous éblouir…