Olow X Steven Harrington
À chaque nouvelle saison, nous aimons collaborer avec de nouveaux artistes afin de proposer des collections capsules complètes. Pour cette saison estivale, nous avons choisi l’artiste de renommée internationale Steven Harrington. Connu comme le leader de l’esthétique psyché-pop californien, Steven Harrington se démarque avec des illustrations au style très coloré peuplées de personnages tirés du paysage californien qui l’entoure au quotidien. Nous suivons l’artiste depuis quelques années et apprécions particulièrement son univers aux allures « cartoonesque ». Notre collection estivale s’intitulant « Rêveries », le thème de la collection et l’univers Harrington concordaient à merveille. De son côté, l’artiste a aimé l’univers de la marque et a volontiers accepté de travailler à nos côtés sur du textile et de pousser la collaboration sur des pièces inédites comme une veste réversible. C’est ainsi qu’est née notre collection capsule composée de huit pièces dont une veste réversible, une casquette, une chemise…etc. Rencontre avec l’artiste !
_
_
Hi Steven ! Tout d’abord, comment l’art est arrivé dans ta vie ? À quel âge as-tu commencé à dessiner ?
C’est une bonne question. A laquelle je cherche encore et encore la réponse – je suppose que je n’ai jamais posé ce premier stylo ou crayon qu’on m’a donné. Je pense que j’aimais simplement poser des traces sur du papier, et j’ai continué à le faire au primaire, au collège, au lycée jusqu’à maintenant, où je dessine encore beaucoup et je rempli mes journées de dessin et design. J’hallucine quand je pense que ç’en est devenu mon boulot.
_
Ton style est très coloré, inspirée des paysages de la Californie. Peux-tu nous en dire un peu plus sur cet esthétique psyché ?
La Californie (L.A. plus précisément), est un endroit chaud et ensoleillé. On n’a pas vraiment de réel hiver avec de la neige et un froid glacial. C’est plutôt le printemps et l’été toute l’année et je pense que ça influence beaucoup mon travail. J’aime célébrer la couleur, la chaleur et l’ambiguïté dans mon boulot.
_
_
Est-ce que tu penses que si tu vivais dans une région reculée au climat très froid comme l’Islande par exemple, tes illustrations seraient complètement différentes ?
Oui. Absolument. Je vois à quel point ça influence le travail de beaucoup de mes amis/pairs. Je sais que quand je suis à Paris, par exemple, j’ai tendance à utiliser une palette de couleurs complètement différente.
_
Ton univers est peuplé de personnages rigolos, as-tu un personnage favori auquel tu pourrais t’identifier ?
Je n’arrête pas de dessiner un rat de LA en ce moment. C’est un personnage très coquin, qui a une très forte conscience de soi et qui aime faire la fête et se coucher tard. J’aime bien le dessiner car je vieilli, je ne suis plus le jeune blanc-bec que j’étais auparavant, du coup je vis par procuration. Se coucher tard, toujours boire le verre de trop, faire du skate et la fête sans arrêt, réfléchir à des questions existentielles tard le soir, un joint à la main, etc. C’est amusant de vivre ma vie à travers la sienne.
_
_
Au delà de ton travail personnel d’artistes, tu es à la tête de l’agence National Forest avec Justin Kreitemeyer. Comment t’organises-tu au quotidien pour gérer tes projets personnels et les projets de l’agence ?
Je me pose la même question ! C’est beaucoup de boulot, mais on se débrouille pour tout faire. Justin et Tom (Sullivan) forment la meilleure équipe avec qui travailler. Je pense que la chose la plus importante que nous ne devons pas oublier est qu’au final, on travaille et on fait des choses qui nous rendent libres, qu’on aime faire. On ne prend pas de décisions aux Nations Unies, on est un studio de création et on doit se focaliser sur être créatif et s’amuser en même temps.
_
Quels artistes contemporains t’inspirent ?
Milton Glaser. On n’entend plus trop parler de lui de nos jours, mais il crée encore des choses incroyables !
_
_
A l’ére de l’ultra-digitalisation, comment fais-tu pour gérer tes réseaux sociaux ? Crois-tu que ces nouveaux moyens de communication t’ont permis d’acquérir la notoriété que tu as aujourd’hui ?
Je ne me vois pas vraiment comme ayant une notoriété. Je pense que 99% des gens qui liront cette interview n’auront jamais entendu mon nom ou vu mon travail auparavant. Et ça ne me gêne pas du tout. Je préfère l’idée de partager mon travail, faire sourire les gens et j’espère en inspirer quelques uns. Après tout, c’est pour ça que j’aime l’art.
_
Tu as beaucoup voyagé pour tes expositions, quel voyage t’a le plus marqué ?
Ma première expo que j’ai faite à Paris (2008) a eu un impact énorme sur ma vie. Trop énorme pour pouvoir le décrire.
_
_
Quel rapport entretiens-tu avec la France et plus particulièrement ave Paris ?
Pendant cette expo, j’ai fait connaissance d’une toute nouvelle culture et scène artistique dont j’ignorais l’existence. J’y ai rencontré des gens incroyablement humbles et gentils. J’ai maintenant un agent à Paris. Et mon frère, qui vient de LA, a rencontré sa future épouse pendant ce voyage – il vit dorénavant en France. Je visite Paris une fois par an, si ce n’est plus.
Tu as travaillé avec des marques de renommés internationales comme Nike ou Coca Cola, qu’est-ce qui t’a donné envie de travailler avec une marque indépendante comme OLOW ?
Premièrement, j’aime beaucoup ce que vous faites ! Pour moi, les labels indépendants ont tendance à être très pures. Par nature, vous avez affaire à beaucoup moins de bureaucratie que les grands. Vous êtes petits mais agiles, vous pouvez bouger rapidement et en même temps rester extrêmement créatif. Ca me plait.
_
Des projets pour la suite ?
Sortir ce projet avec OLOW ! Je suis aussi en train de finir une expo d’art en noir et blanc qui aura lieu plus tard dans l’année. J’ai quelques grosses collaborations qui vont tomber dans l’année aussi, je n’en ai jamais fait d’aussi importantes. Et de là, on verra où ce monde mystérieux nous mène.
_
___________________________________________________________________________________________________________________________________________