Aussi petit soit-il, l’espace de 10 centimètres sur 15 destiné à l’écriture représente ainsi un territoire d’expérimentations sans pareil – les situationnistes emmenés par Guy Debord s’en sont d’ailleurs servis pour envoyer leurs insultes aux plus méritants. Mais curieusement, tous mentionnent la pluie et le beau temps. L’écrivain George Perec, toujours à la recherche de nouvelles formes littéraires, s’est amusé de ces messages stéréotypés. Avec les membres de l’Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo), société secrète d’écrivains et de mathématiciens plus proche du canular que du manifeste, il a mis au point un système pour écrire 243 cartes postales en piochant aléatoirement dans 5 entrées (localisation, considérations, satisfactions, mentions, salutations) combinées à un triple choix dans un tableau de 15 mots (ville, région, bronzage, plage, sieste…).