Von Pariahs, rock fêlé et chants débraillés
Comme tout art qui se respecte, l’apport visuel est important. L’univers d’un groupe peut se transmettre tant par le son que par la pochette qu’on choisit quelques fois à l’aveugle dans le plus grand des suspenses. C’est par cette habitude de gros mélomane que cette pâle famille de binoclards m’a surprise. Quand la petite flèche de ma chaîne s’est mise à clignoter, je me suis encore persuadé que rien qu’on ne choisit rien au hasard. Les fantômes de Von Pariahs ont plus d’un tour sous leurs draps.
Sauvage, déjanté, sombre et rocambolesque, le rock de Von Pariahs ne se fait pas prier. Rencontre avec Sam Sprent, le chanteur du groupe.
Salut Sam ! C’est avec un certain plaisir que je te reçois aujourd’hui. Depuis qu’on est sur Nantes, on a d’ailleurs assisté à quelques uns de vos concerts ici. L’énergie et l’authenticité qui vous dégagez sur scène font un bien fou. Pouvez-vous nous dire où et comment tout ce bordel a commencé ?
Tout a commencé à la campagne chez nos parents, dans un garage, on faisait la teuf comme tout le monde mais le dimanche quand tous les autres décuvaient, nous on composait notre futur album !
C’est quoi l’histoire du nom « Von Pariahs » ? Ça vous est venu comment ?
C’est Théo (compositeur et guitariste) et Guillaume (batteur) qui ont eu l’idée du groupe. On avait 15-16 ans, on écoutait The Stooges et les Sex Pistols. On avait l’impression d’être les seuls connards de notre âge à écouter ça ! Les cassettes et albums des papas se sont mélangés avec internet et tout ce qu’on peut y trouver. Ça a donné Von Pariahs : une cohésion parfaite de six personnalités. Le nom est venu d’un brainstorming quand on cherchait à changer notre nom à l’époque. On l’a choisi pour plusieurs raisons, mais surtout parce que ça sonnait bien.
Votre musique vire entre le rock’n’roll et le punk. On pense aussi à la shoegaze et aux années 80. C’est quoi exactement vos influences respectives ?
Nos influences, on en a plein ! Pour n’en citer qu’une, ce serait les Rolling Stones. Avec Théo, on a beaucoup écouté « Sticky Fingers », leur meilleur d’après nous. On a aussi lu l’autobiographie de Keef Hartley (chanteur britannique, ndlr) que je conseille à tous.
Certains voient Von Pariahs comme un Ian Curtis en pleine bourre nantaise, et beaucoup vous classe parmi les groupes français les plus prometteurs. Comment vous abordez tout se qui se passe autour de vous ?
On est tous fier de notre premier album. On voulait marquer le paysage musical français et on a réussi ! On est très content quand on parle de nous, que ce soit négatif ou positif. Néanmoins, je pense que les médias français ont du mal avec les groupes de chez eux. Ils sont constamment tournés vers les groupes américains et anglais et les suivent comme des moutons alors qu’il y a un paquet de bons groupes en France. J’espère qu’on peut changer la donne.
La pochette de « Hidden Tensions » est plus que géniale. C’est d’ailleurs un clin d’œil à la « famille invisible » du plasticien français Théo Mercier. Pourquoi ce choix et quel est votre lien avec l’artiste ?
Oui, c’est l’œuvre « La famille invisible » de Théo Mercier et c’est notre Théo qui est allé voir son exposition un jour. Il en est ressorti complétement bluffé, surtout par les points communs entre son univers au le nôtre. On est donc tous tombé d’accord sur « La famille invisible ». Ça représente notre délire dark et décalé, ainsi que l’esprit de famille qui s’y dégage. On lui a tout simplement demandé la permission de l’utiliser et il a accepté.
On a entendu dire que vous enregistrez actuellement votre deuxième album ? Pouvez-vous déjà nous donner quelques infos histoire de nous mettre l’eau à la bouche ?
On a terminé l’enregistrement, nous sommes en plein mixage. Il y a eu trois sessions depuis l’été dernier qui se sont déroulées au Blockhaus DY10 à Nantes. On a beaucoup composé durant la tournée du premier album. Ça faisait donc beaucoup de chansons ! Vous aurez droit au meilleur d’entre elles ! L’album devrait sortir en début d’année prochaine.
Vous vous souvenez surement de votre 1er concert ensemble. C’était comment ?
Personnellement je n’ai pas un grand souvenir du premier concert. C’était probablement un plan foireux et j’ai du me chier dessus d’anxiété. Les gens en avait rien à branler, la bière chaude, tout ça… Tout ce que je sais, c’est qu’au début je tournais le dos au public pour me concentrer sur mes potes. C’est comme ça que je me suis éclaté. Au fil des années je me suis retourné vers le public et ça ne fait pas longtemps que je prends du plaisir avec les gens.
D’ailleurs, en parlant de concert, quelle est l’anecdote la plus dingue qui vous ai arrivée lors d’une date ?
L’anecdote la plus dingue, c’est une rencontre aux Eurockéennes. Le lendemain de notre concert, on se pointe derrière la scène où joue My Bloody Valentine et on tombe sur Blur. Je me présente direct, on discute un peu puis je leur dis que je voudrais pas rater le concert. On a fini par mater My Bloody Valentine côte à côte, les Von Pariahs et Blur. C’était surréaliste !
Vous avez participé aux Transmusicales de Rennes qui accueillent quand même plus de 30 000 personnes. C’est votre plus grosse date pour l’instant ? Vous l’avez ressenti comment ?
En fait les concerts les plus fat, ce ne sont pas toujours les concerts les plus réussis ! Aux Transmusicales, c’était fou et tellement stressant à la fois. On a eu des merdes avec le matos, j’ai moi-même raté un slam. D’ailleurs on l’a rebaptisé Sam… On en a fait d’autres depuis qui se sont carrément mieux passés comme aux Vieilles Charrues. C’était vraiment chouette. Le public… De dingue! Après trois jours de festivités, les mecs sont incroyablement chauds !
Une tournée à l’étranger de prévue ?
La tournée pour le deuxième album se prépare en coulisse. Vous en saurez plus bientôt !
Allez dernière question à la con, si on se retrouve à l’apéro dans un bar tout à l’heure, on va dans lequel ?
Rendez-vous au Landru !