J.Romero, et ses putains de pots pourris
On a tous des potes qui connaissent d’autres potes…C’est une vérité que personne ne pourra contester. C’est le cas pour nous par exemple avec le graphiste J.ROMERO avec qui nous partageons pas mal d’amitiés et de points communs. Il y a quelques années par le biais de x amis nous avons commencé à bosser ensemble sur des petites collab’. Et puis les hostilités et les conneries ont continuées.
La dernière en date la « Planchettes – exhibition» qui nous a notamment conduit cet été à Anglet et permis de tester et d’approuver le clic-clac du bonhomme.
Dernièrement le loubard était de passage à Nantes pour une expo. Quelques heures avant la tempête, affalé sur notre banquette, il a répondu à quelques unes de nos bonnes vieilles questions.
Bon mon Juan, c’est l’heure de passer à la casserole ! On va commencer par le classique…Une petite présentation de toi…
Alors je m’appelle Juan, je signe généralement des petits boulots de graphiste sous le nom de J.Romero, en hommage à mon grand père qui s’appelait Juan Romero. J’ai commencé par une école de graphisme sur Bordeaux, puis je suis parti sur Biarritz pour travailler chez Surf Rider Foundation en tant que graphiste. En parallèle, j’étais bloggeur pour le magazine Desillusion ce qui m’a permis de partir en Australie et de rencontrer Ozzie Wright, un de mes idoles à tous points de vu . Depuis deux and je travaille au pôle marketing communication de Obey clothing France Spain and portugal. A côté de ça on a un petit groupe de copains réuni sous forme de collectif qui s’appelle le Switched Kickout Surf Syndicate. On organise tous types d’évènements (expos, soirées, concert et le fameux Svrf Pvnk).
Tout ça est aujourd’hui plutôt bien structuré, vous étiez pas en mode à l’arrache dans un garage y’a pas si longtemps?
Oui, en effet, l’été dernier on a récupéré un vieux garage dans une coloc de 3 potes du crew, qu’on a retapé et qu’on a appelé La Palette. Le concept était très simple, on a vidé le garage, on a fait un petit bar, une banquette en palettes, et recouvert le mur de palettes pour pouvoir afficher plein de choses. En gros il nous fallait un espace modulable où on pouvait facilement accrocher ce qu’on voulait! Marynn, MLCK, Tony Malecki, Pierre De la Rue… sont venus exposer. C’était un garage transformé en galerie éphémère. Je ne te cache pas que ça nous servait également à faire la fête. L’aventure a durée 3 mois jusqu’à ce que le proprio s’en rende compte et nous envoie son avocat.
J’aimerais revenir sur le Svrf Pvnk et son histoire, pourquoi avoir décidé de créer cet événement ?
Alors je suis pas à l’origine du Svrf Pvnk, mais pour te raconter son histoire ; on avait monté le collectif SKOSS, et Charles un des membres actifs du Crew et un très bon ami « Crille », responsable du marketing de Rhythm sont partis sur un délire un soir de picole, « on va faire un événement qu’on va appeler le « Svrf Pvnk » et se sera en même temps l’anniversaire du collectif ». La première année le Svrf Pvnk s’est vraiment monté de bric et de broc avec Rhythm. On voulait un événement sans règle, juste un truc où on se retrouvait entre copains à la plage pour faire les cons ! Du coup 1ere année : 1 journée plage – 1 groupe ; 2eme année : 1 journée plage – 2 groupes ; et 3 ème année : 2 soirées – 6 groupes – 1 journée plage – 4 Tatoueurs, donc d’année en année ça se développe !
Du coup le SP c’est un peu une anti-compétition ?
Je ne sais pas si on peut parler d’anti-compétition, on a juste voulu faire un événement qui nous ressemble. C’est vrai que certains diront qu’on à pas de légitimité à être punk mais on voulait juste faire un évènement qui nous représente. J’adore le rock garage, j’adore le tatouage, j’adore surfer et faire le con dans l’eau et le Crew est réuni autour de ça. Après oui c’est un petit clin d’œil à tout ce qui peut se passer actuellement, c’est pas pour rien qu’on le fait quelques jours après le Quick Pro. C’est en opposition à toutes les compets dites classiques. Mais après on réinvente rien, on a juste pris tout ce qu’on aime, on l’a mis dans un mixeur et est né ce bel événement.
Le SvrfPvnk a fêté sa 3ème année avec toujours plus d’affluence ?
C’est vrai, cette année on a fait presque 1000 personnes sur les 2 soirées ! La closing partie était juste monstrueuse. On était peut être 600 ! Il y avait les 3 groupes et le Gang Bang Tattoo, qu’on a fait gagner aux chaises musicales. Un cercle immense de 300 personnes s’est formé autours des participants, on se serait cru dans une arène et les 12 types étaient près à en découdre. Tout ça pour se faire tatouer par 4 tatoueurs en même temps ! Beaucoup de gens nous disent que c’est extrême mais c’est plus une performance ! Bon c’est vrai c’est extrême, mais pour ceux qu’on vu la photo, c’est quand même « Waouh ». Un bloggeur a cité ça comme « The Human Centipede », pour ceux qu’ont vu le film, enfin ce qui ont réussi à le regarder.
Photo / Maxine Pennington
Quelle est la chose qui t’as le plus marqué sur ces 3 dernières éditions?
La première année ce qui a marqué les esprits c’est ma session surf tout nu. Du coup, on a fait un trophée pour celui qui va le mieux surfer à poil chaque année ! Tout ça est parti d’un simple délire, je n’avais pas envie de prendre de costume, du coup je suis parti tout nu ! Et croyez moi surfer nu c’est assez drôle ! Cette année un de nos potes Kyle s’amusait à faire une cane en empilant toutes les cannettes de bières qu’il avait picolé, il avait une sorte de baguette magique de bières ! Personnellement ce qui m’a le plus impressionné cette année : l’arène qui s’est formée pour le Gang Bang Tattoo! Ah oui sinon j’ai aussi deux amis qui étaient extrêmement saouls dès 9 heures du matin. Ils avaient acheté 2 litres de vodka. L’un deux s’entêtait à crier : « C’est Punk ou c’est pas Punk ! », lls faisaient vraiment schlagues mais putain c’était drôle! Haha
T’as participé à notre dernière expo. Peux-tu nous en dire plus sur ta Planchette et son histoire ?
Il faut savoir que cette planchette est le portrait d’un pote, qui s’appelle Laguille. Ce portrait a été réalisé après une session surf en hiver, a une époque où je faisais beaucoup de photos et j’adorais faire des portraits. Et mon ami Laguille, quand je l’ai shooté il se déformait, il avait froid, il était tout contracté, il ressemblait à Hulk, son visage se transformait! J’ai trouvé ce portrait assez incroyable parce que ce copain là ; quand il boit il se transforme, quand il surf il se transforme, il a plein de personnalités ! Dans la vie il est kiné, Dj dans la deep house. Quand il boit il switch total, c’est un vrai personnage ! Donc du coup, quand j’ai réalisé ce portrait c’était à un moment où je testais de glacer des photos comme une planche de surf. Alors, j’ai imprimé la photo sur papier japon et j’ai glacé la photo pour avoir un rendu différent des autres. Pour avoir vu l’expo «Planchettes », celles qui se démarquent le plus c’est soit dans le traitement soit dans la qualité graphique. En tout cas pour cette planchette on s’est fait chier, heureusement que Booki de Woodiart m’a aidé !
Que voulais faire comme taf le petit lagarrigue quand il avait 10-15 ans ?
À la base je voulais être vétérinaire. Ensuite j’ai voulu être océanologue, parce que ce qui me faisait kiffer c’était être au soleil, pouvoir aller surfer quand je voulais, être dans un bateau ! Puis je me suis finalement retrouvé en fac mais j’ai vite compris que ce n’était pas pour moi. On est une goutte d’eau noyé dans l’océan ! J’ai toujours préféré m’investir dans des petits cercles de manière amicale avec des gens que j’aime. Plus jeune on pensait que j’avais un profil fait pour le scientifique mais au final, là où je me suis le plus épanoui c’est dans le domaine artistique
A chaque fois que je te vois, j’ai l’impression que t’as de plus en plus de tattoos… y’en a un que tu regrettes aujourd’hui ?
Non, non je ne pense pas. Si, y’en à un qui était assez drôle il ressemblait à une bite en fait ! J’ai un espèce de couteau au niveau de mon genou. J’ai deux potes tatoueurs qui me tatoue régulièrement Koopa et Michel, qui ont d’ailleurs ouvert un salon de tattoo à Bayonne. Michel m’a fait un couteau de barbier qui s’actionne au niveau de l’articulation du genou, et un jour jambe plié, j’ai un ami qui a scotché sur le couteau ! En fait, le couteau avait un bout rond et on avait vraiment l’impression que le bout c’était une bite toute molle ! Du coup je le fais modifier !
Si je te dis, Juan je t’ai pris un billet pour partir à l’autre bout de la planète mais tu n’as le droit qu’à 3 choses…Tu prendrais ?
Mon bac de vinyles, j’y tiens comme la prunelle de mes yeux ; mon ordi pour rester connecté, et mon appareil photo pour mémoriser !
Le groupe de musique qui te rend complètement fou?
THEE OH SEES, ils sont de San Francisco, c’est mené par John Dwyer, qui est un psychopathe. C’est simple le mec il attend pas d’être produit, il produit ! C’est souvent propre à la culture garage. Et ça fait que les mecs en 6 ans ils te sortent 8 albums, ils s’en foutent ! Tu prends les Black Lips, à une période, sur 365 jours ils devaient en passer 320 en tournée à jouer ! Et pour en revenir à THEE OH SEES ce qui me rend fou chez eux c’est l’énergie qu’ils véhiculent en jouant, tu peux pas rester concentré plus de 2 min pour faire une photo ou pour faire un truc !