SAN FRANCISCO – Reconnexion sur la côte Ouest.
“Ca va ? Tu racontes quoi ? Envoyé depuis messenger…”
Notre amitié ne tient qu’à un FIL, celui de Facebook, de Twitter, d’Instagram… Pas facile d’être potes avec la distance. L’histoire commence avec quelques rues entre nous et voilà qu’aujourd’hui des océans nous séparent. Paris – Lorient – San Francisco. 3 amis de longues dates qui continuent de se croire inséparables. Vivant au gré du décalage horaire de l’un des nôtres, une simple question via Facebook ne trouve sa réponse que plusieurs heures plus tard…
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Lorsque Edouard m’appelle ce matin là, la demande me semble non-réelle. “On n’irait pas voir Tib’ à SF ?”. Partir sur un coup de tête lui faire la surprise de l’autre côté de l’Atlantique… Impossible de refuser ! Pas un avertissement, pas un mot, même pas une allusion à une demande de visa ou à l’achat d’un guide du Routard… la surprise sera totale. Et elle le fût ! Après 12h d’avion, 1 bouteille de vin, 1h de taxi et des tonnes de “Do you have wifi ?”, nous voilà devant le restaurant de Tib. Larmes sur les joues, accolades, des milliers de “Oh putain !” et nous voilà enfin, première bière à la main… comme à la maison. La visite peut donc commencer.
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San Francisco a la particularité de me laisser un drôle de goût. Entre le plaisir de découvrir une ville qui mixe les gens et qui offre des panoramas complètement différents et en même temps un endroit où les différences sociales sont réelles et où certains ont dû fuir la ville face à la flambée des prix. Alors quoi retenir ? Bien évidemment je ne vais pas vous dire que j’ai passé ma semaine à peser le pour et le contre, la chaleur de l’IPA a dissimulé tout contraste en moi. L’idée était de se retrouver tous les trois, pour le reste ça attendra. D’ailleurs, la règle dans ce genre de ville et dans ce type de scénario est très simple : Manger autant que l’on peut, boire comme des assoiffés, et s’amuser à n’en plus pouvoir. Dans les trois cas nous étions au rendez-vous, enchaînant les burgers, Poke Bowl, BBQ Sandwiches, Tacos, Crêpes etc etc, et en hurlant “IPA!” à chaque pause respiration sur le toit de l’appartement.
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Squattant le quartier de Mission, on ne pouvait pas mieux trouver pour se sentir bien entouré, vulnérable au “Cool Effect” de cette ville fièrement Californienne. Canon numérique autour du cou et la version argentique dans une main, on se devait à la fois de remplir le quotas de lieux touristiques et également de se perdre dans le hasard de la ville. Comme à chaque fois, la question est de savoir ce qui nous attire le plus, ce qui pour nous provoque un vrai sentiment de “découverte” et pas simplement de case à cocher. L’appareil ne cesse de déclencher, capturant une ville amusante à regarder et difficile à comprendre car San Francisco fait partie de ces endroits qui ne se livrent jamais au premier rendez-vous. Syndrome du touriste, mon regard se pose sur les choses évidentes, inscrites dans les guides et ce n’est qu’en fin de semaine qu’il s’aventurera dans les coins moins attendus, comme si une partie de “SF” était réservée à ceux qui y habitent. On traîne à Castro, on picole à Mission, on ne traîne pas trop dans Civic Center, on dénigre la Marina, on s’extasie de la magie de Chinatown et on termine par la carte postale du Golden Gate…
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Le coup de coeur pour nous sera Sausalito, petite ville qui se situe après le Golden Gate et qui rassemble les gens aisés autour d’un petit port bien cosy. Je me souviendrai toujours de la réflexion de Addison, un ami de Tib’ qui décrit Sausalito comme “ The place where the Gods love life”. Tout est dit. Quand le Fog tombe sur San Francisco, le soleil se frotte les mains à Sausalito, ne se souciant que de la torpeur des vagues qui peuvent animer le coeur des surfeurs. On se pose pour un barbecue sur la plage à Bar Bocce et on s’amuse à conduire comme des ados attardés dans les montagnes alentours. Elle est quand même simple et belle la vie par moment.
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Au final ce fût une semaine enivrante. J’ai quitté San Francisco sans regrets, pensant même ne pas avoir succombé au charme de la ville puis quelques semaines après avoir retrouvé mon Paris, le sentiment de manque m’a envahit. Des odeurs, des goûts, des sons me sont revenus. SF venait de me piquer à vif, me retenant prisonnier de ces superbes retrouvailles sur la côte Ouest.
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