Bene Rohlmann, l’illustrateur intemporel
Bene Rohlmann est un illustrateur allemand fasciné par l’Alaska depuis qu’il a vu le célèbre film de Sean Penn, Into The Wild. En 2014, il a d’ailleurs participé à une résidence d’artistes dans cet état désert d’Amérique du Nord pendant deux mois. Cette expérience sensationnelle n’était pourtant qu’une étape de son long voyage artistique. En effet, depuis plus de cinq ans, Bene expose aux quatre coins de la planète.
Artiste intemporel et universel, il souhaite développer des images intelligibles et interprétables par le monde entier. S’il pouvait entrer dans la peau d’un autre artiste pendant une journée, il choisirait probablement René Magritte et irait traîner avec ses amis dans le Paris des années 1920. Lorsqu’il pense à l’Angleterre, il revoit un délicieux sandwich au fromage fondu de Borough Market à Londres. Pour lui, Olow rime avec qualité et non quantité.
Salut Bene ! Directement après tes études en design et illustration à Münster, tu es parti deux mois en Alaska pour faire une résidence à Sitka. Peux-tu nous raconter cette expérience ?
J’ai toujours eu une fascination pour les USA (surtout pour les paysages), mais je ne l’ai que vécue à travers les films et la télé. J’ai vu le film « Into the Wild » il y a quelques années et ça m’a vraiment donné envie d’aller en Alaska. Donc cette résidence me semblait être une opportunité parfaite. Mis à part les paysages éblouissants autour de nous, le truc génial de cette résidence était qu’il y avait cinq autres résidents, qui provenaient tous de différents domaines : un écrivain, un chanteur/compositeur/poète, un artiste comique, un graveur et un astrophysicien. Nous avions soit un studio simple soit double et sept semaines pour travailler sur un projet. Il y avait tout le temps tellement de talent, tellement de points de vue et tellement d’inspiration autour de moi. Et puis bien sûr ces paysages magnifiques et l’art traditionnel (totems, etc…) partout, ça m’a beaucoup inspiré. Ce n’était pas toujours facile d’aller au studio et bosser, parce que je voulais rester dehors et profiter de l’océan, des forêts et des montagnes, et trainer avec les autres résidents. Une chose qui m’aidait pas mal était la pluie. Il pleuvait très souvent, j’imagine que c’était une bonne chose. Je passais mon temps au studio à travailler sur des pièces pour mon exposition. J’aurais pu travailler plus efficacement et faire plus de choses, mais avec du recul, je suis content de ce que j’ai fait. Le but n’était pas forcément de produire et travailler le plus possible, mais plutôt d’être là, à Sitka, se lier avec les autres camarades et avec la merveilleuse communauté qui était très ouverte, et voir la chose comme une expérience que je vivrais qu’une seule fois dans ma vie, une expérience qui m’a fortement influencée et fera à jamais partie de moi.
Tu as fait des expositions à travers le monde entier : États-Unis, Angleterre, Allemagne, Autriche, Grèce, Singapour… En quoi ton travail a-t-il un côté universel ?
En tant qu’artiste et illustrateur, je crée des images qui fonctionnent sans texte et que tout le monde peut « lire », ou du moins interpréter à sa manière. L’Art a son propre langage que tout le monde comprend, peu importe d’où tu viens. C’est une chose merveilleuse et je suis très reconnaissant du fait que des gens d’horizons et pays différents aiment, et parfois même comprennent ce que je crée.
Justement, on citait l’Angleterre comme un lieu de tes expositions. Peux-tu nous parler d’une anecdote ou d’un souvenir de ce pays ?
J’ai participé à trois expositions en Angleterre jusqu’à maintenant, mais malheureusement je n’ai pu assister à aucune des trois. Mais je suis allé à Londres plusieurs fois car j’ai un ami qui y vit, et un des souvenirs qui n’arrêtent pas de me revenir est bizarrement un sandwich grillé au fromage que j’ai mangé au Borough Market. Il était délicieux et m’a vraiment marqué. J’aime beaucoup trop la nourriture!
Comment définirais-tu ton style ?
Ce n’est pas évident… Là, je dirais un mélange bizarre, macabre, et sarcastique de beaucoup d’influences et un humour noir particulier.
Tu as aussi travaillé avec des clients très variés ; de Google à Mercedez Bens en passant par Rolling Stones et The New York Times. Que t’apporte toute cette diversité ?
C’est important pour moi d’essayer des nouvelles choses de temps en temps et d’avoir autant de commandes et projets que possible. Sinon je m’emmerderais rapidement. J’aime découvrir des domaines inconnus et nouveaux car je pense que ce sont ces challenges qui m’aident à devenir un meilleur artiste et illustrateur. Travailler avec des clients variés, et surtout avec des clients « plus gros », me pousse et me donne ce sentiment de sécurité, car je sens qu’on me fait confiance et que mon travaille est apprécié.
Qu’est-ce qui te plaît chez Olow ?
Je ne possède pas encore de produits OLOW, mais jusque là j’aime ce que je vois sur le site. Les vêtements ont l’air d’être de bonne qualité avec des matières intéressantes, et la gamme de produits est assez réduite. La qualité prime sur la quantité – j’aime ça !
Si tu pouvais être un autre artiste (vivant ou non) pendant une journée, qui serais-tu ?
C’est une question difficile, ça. Il y a tellement d’artistes dont j’aimerais explorer l’esprit, mais un de mes préférés seraient surement René Magritte. Qu’est-ce qu’il se passait dans sa tête ? Comment c’était, trainer avec les autres artistes dans le Paris des années 20 ? J’admire énormément son travail et ce serait vraiment très cool d’avoir ses pensées et idées pendant une journée !
Dans quel coin du globe tes illustrations seront-elles exposées prochainement ?
Je fais quatre expositions, qui commencent toutes début Décembre :
– “The Post-It Show 11“ au Giant Robot, à Los Angeles
– “Don’t Wake Daddy X“ à Feinkunst Krüger, Hamburg
– Une expo que fait “Kingbrown Magazine“ à New York,
– Une exposition collective dans une nouvelle galerie à Bielefeld (Allemagne)
Enfin, peux-tu nous donner une bonne adresse pour décompresser à Berlin ?
Mon endroit préféré est « Thea & Coffee », dans mon quartier, Moabit. C’est l’endroit idéal pour se détendre, boire un des meilleurs cafés du coin et toujours rencontrer des amis et des gens cools. J’ai travaillé là-bas pendant un an et j’y allais quasiment tous les jours, donc je dirais que c’est mon deuxième chez-moi ici à Berlin.
Pour Olow, cette saison, l’artiste a dessiné deux tee-shirts graphiques, découvrez le sur notre e-shop en cliquant sur l’image ci-dessous…