Bikini Machine, droit dans le mille
Bang à temps ! Il faut viser droit et juste, comme dans un bon vieux duel. Chaque justicier qui se respecte doit sortir le bang le plus vite possible, presque plus vite que l’ombre qui lui colle au pied. Je crois que Bikini Machine l’a compris. Enfin, il a tout de même mis 5 ans à dégainer. 5 ans, c’est long mais les membres de Bikini Machine avaient de quoi titiller encore quelques temps leur barillet. Ils ont beaucoup écrit, réfléchit, eu des emplois du temps chargés, fait des concerts et même des ciné-concerts pour le film Desperado de Robert Rodriguez avec le ténébreux Antonio Banderas et la pulpeuse Salma Hayek. Un film qui embrasse volontiers l’univers des cinq gringos.
Ils ont quand même réussi à dégager du temps. « Bang on Time » est le résultat de 3 années d’enregistrement, à raison d’une session par semestre. C’est un album qui s’est laissé vieillir par la force des choses comme un bon vin. La maturation et le travail ont rendu 10 chansons dignes de beaucoup de références. On pense à Tarantino et ses westerns spaghetti, à une aventure noire des années 60 ou au dancefloor d’une discothèque hors du temps. Ces chansons sont remplies de blues, de groove, de punk et de rock’n’roll. C’est un chassé croisé d’influences, bien pensé et accrocheur, pour lequel on tombe sous le charme dès la première seconde.
Ils s’amusent à dire que « c’est l’album de la maturité ». Le groupe s’est réorganisé pour ce nouveau départ. Ils ont désormais fini de jouer à l’arrache où chacun change d’instrument à chaque morceau. « Fini l’équipe de volleyball », comme en rigole Fred, l’un des membres du groupe. Chacun a son rôle, chacun sait de qu’il doit faire et comment le faire. Du coup, c’est plus condensé, plus ample, plus fort. L’intro « Stop All Jerk » est un possible hommage au générique des premiers James Bond, et les autres pistes virent entre la musique de garage et celle qu’on produisait chez Motown à l’époque où les fleurs poussaient sur les fronts. Et tout ça se suit puisque Fred dit avoir beaucoup écouté l’album « Back to Black » d’Amy Winehouse. Il parle aussi des trips psychédéliques de Thee Oh Sees, The Monks et Black Lips entre entres.
« Bang Bang, he shot me down / Bang Bang, I hit the ground… » chantait Nancy Sinatra, sexy pin-up allongée sur un sol noir avec son blond permanenté. « Bang Bang » répétait-elle. Elle nous a eu dans le mille, droit dans le coeur. Comme quoi, le « bang » a toujours su toucher.
© Julien Catala
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