BIRMANIE : Galères, sourires & paradoxes
Après 14 h d’avion me voilà arrivé au pays des milles et une pagodes : La Birmanie. Tout de suite c’est le choc des cultures ! Il y a des taxis d’une autre époque, des pick up ultra bondés et du monde partout dans les rues même à 4h du matin. Ici tout se négocie en dollars. Pour obtenir des kyats (la monnaie locale) il faut aller au marché noir directement dans la rue, et marchander en général avec 4-5 types aux tronches de loubard, du genre sortis d’une mauvaise série z asiatique.
Etape 1 : Yangon
Yangon est la 1 ère ville du pays mais pas la capitale, et c’est là que commence le paradoxe birman. Il existe bien une capitale mais elle reste inhabitée et interdite aux étrangers. Elle est parfois utilisée par les généraux ou par de riches hommes d’affaires…Bref une ville entière pour seulement quelques personnes…
La Birmanie c’est un pays ou tu as plus de chance de tomber dans un trou à chaque coin de rue que de te faire voler ton sac. La plupart du temps les trottoirs sont inexistants ou pas terminés, et certaines rues ne sont pas éclairées (ce qui rend la ballade de nuit plus que compliquée). Mais les gens sont tellement accueillants que ça en est déconcertant. L’un de mes meilleurs souvenirs de Yangon restera lorsque j’ai été invité a un mariage après avoir simplement regardé pendant quelques secondes la cérémonie. En même pas deux minutes j’étais assis à une table et pris en photo en mode rafale par le photographe attitré du mariage. Yangon est l’une des seules villes d’Asie ou il n’y a pas de cyclos, car il y a quelques années un des généraux a eu un accident avec un scooter et depuis ce jours il est interdit de circuler en moto dans toute la ville,
D’où des embouteillage monstres…Autre curiosité locale : le volant est droite et ils roulent aussi à droite ce qui rend la conduite assez dangereuse. Je reste émerveillé devant la pagoda Sheguabun…
2 ème étape Le sud est :
Premier voyage en bus birman direction le golden rock puis Pa haan. 8h à 12 h de trajet c’est le tarif minimum en birmanie, avec en prime, la clim à seulement 11 ° et la musique aux max. Le golden rock un endroit magnifique avec un immense rocher décoré à la feuille d’or par une foule de fidèle en équilibre au sommet d’une montagne.
Mon meilleur souvenir de cette étape restera la rencontre de ce moine qui après avoir seulement échangé quelques mots (en mode anglais pour les nuls), m’invita à boire un thé dans un petit monastère perché dans la montagne. Quelques minutes plus tard je me retrouvais en haut d’une colline en train de mater le coucher de soleil avec un cigare birman que le moine m’avait donné. Il y avait là quelque chose de magique.
S’en suivi 250 km au dessus d’un pick up, le vent en pleine gueule, la liberté aussi !
A Pa haan, peu de touristes, des paysages à couper le souffle, des locaux super accueillants et des endroits vraiment insolites comme ce champs remplie de plus de mille statue de bouddha.
Ma 3 ème étape : Bagan
Du sable, beaucoup de sable et 4000 temples sur une surface de 27 km 2. En gros il y a un temple tous les 20 mètres, c’est vraiment impressionnant. Ça c’est le bon côté de la force ! Pour le côté obscur, des temples entièrement retapés qui dénaturent un peu le site, un wifi du feu de dieu et une dizaine de cars de chinois arrivant en masse munis de leurs appareil photos en mode rafale pour le couché de soleil. On se croirait un peu à Disneyland. Heureusement, il y a encore des temples où on a l’impression d’être en mode Indiana Jones…
4 ème étape
Hispaw pour un trek de 3 jours
Mandalay
2 ème ville du pays, beaucoup de bruit et de pollution. La conduite en scooter relève d’une mission suicide. Il faut imaginer une ville de plusieurs millions d’habitants sans feu rouge, sans stop, sans priorité à droite! A chaque coin de rue tu remercies bouddha d’être toujours en vie.
Mon train part à 4h00, je dors dans la gare. Un birman en tailleur fouille mon sac et aligne mes affaires sur le sol. 12 h dans un vieux train, sur une banquette en bois. Mal de dos.
Hispaw pour un trek de 3 jours et 2 nuits : Petite ville située à 6h de bus de Mandalay, coincée entre les montagnes. Quelques touristes mais on vient ici surtout pour faire des treks et moi j’ai choisi Mr Charles, une sorte de mégalomane. Mr Charles a une guesthouse, mais aussi des serviettes de bain, des chaussons, des bouteilles d’eau et même un view point.
1 er jour le rythme est soutenu, Le guide a seulement 20 ans et on enchaine 6h de marche.
Les locaux ont rien, mais ont l’air vraiment heureux. Avant la tombée de la nuit, on joue au shilo et on boit quelques bières autour d’un feu.
Je dors à même le sol avec des couvertures en guise de matelas. Au petit matin, j’ouvre les yeux, tout le village est entrain de me mater en train de dormir. Je suis le 1er étranger qu’ils voient…
Je reprend la route…Sous le siège du pick up dans lequel j’ai atteri, il y a un bidon de 20 litres d’essence. Sur le chemin des centaines de vaches. J’arrive dans un aéroport désert et limite désaffecté. Il est 5h. Il y a juste un gars qui dort a moitié et qui garde la porte ! Je pars pour le pays voisin. Je garderais en mémoire tous ces sourires ; dans ce pays qui se cherche encore, où le verbe galérer prend tout son sens, où les chaises en plastique sont taillés pour les enfants, et où voitures, motos chinoises et charrues à bœufs cohabitent sur les même routes.
– Aurélien Guyon –