BLOU et pas BLUE !
Du mobilier, de l’objet design en passant par du prêt-à-porter et de la papeterie, chez BLOU on trouve tout. C’est un peu comme à la maison mais en mieux parce que tu galères pas pendant 100 ans pour trouver un crayon. Et en plus de ça chez Blou les ampoules ne sont jamais grillées. D’ailleurs faudrait que je pense à appeler l’électricien. Bref c’est pas parce qu’on est à la maison que je vais m’étaler sur ma vie personnelle. Blou c’est deux boutiques côte à côte (75 – 77 rue Legendre, Paris). Blou c’est Julien, Nico, et Rodolphe. Et Blou c’est pas Blue. Toc toc. C’est parti on rentre…
Salut Julien, un grand classique pour commencer, que signifie Blou ?
C’est assez assez simple. Je voulais faire quelque chose d’assez différent des boutiques qui se faisaient il y à 4 ans et demi. Je voulais faire quelque chose d’un peu plus coloré, plus contemporain, plus jeune. L’idée c’était de partir sur de la couleur. J’aime bien comment ça sonne Blue. Du coup je l’ai détourné en le francisant et en prenant un logo à quatre couleurs. À postériori c’était une fausse bonne idée parce que maintenant quand les gens parlent de Blou, ils l’écrivent Blue. Du coup ils ne me trouvent jamais. Ce qui ma plu dans ce nom c’était essentiellement la consonance. Le fait de jouer sur le nom d’une couleur pour ensuite décliner son logo. C’était pour semer le trouble et interpeller.
La boutique est pensée comme un appartement. Nicolas et toi êtes à l’origine de l’entière conception du store ?
Exactement. Nico avait plus une patte artistique, créative et il avait de bonnes idées quant au look du lieu. Après je me suis occupé du reste. C’est à dire sélection des marques, choix du local. On a fait pas mal de travaux nous même. À la base je voulais quelque chose d’assez varié. Un peu pensé comme un appartement où on pourrait acheter tout ce qu’on verrait. Et puis surtout une sélection de produits qu’on ne voit pas trop. Je me suis beaucoup inspiré de ce que j’ai vu en Angleterre. J’ai vécu 4 ans là bas. J’aimais bien le type de boutique que je pouvais trouver. En France j’en voyais assez peu finalement. C’est vrai que maintenant y’en a pas mal mais à l’époque y’en avait pas tant que ça ! On a essayé de faire une sélection assez cohérente dans différents univers. Que ce soit prêt-à-porter, déco, papeterie. La deuxième boutique on l’a faite avec un architecte mais c’était vraiment pour le suivi du chantier sinon toute la déco c’est moi qui l’ai pensée.
Vous êtes féru d’art et de décoration, c’est quoi votre background ?
Alors à la base j’ai fait des études de chimie. Donc rien à voir. La chance que j’ai eu c’est que j’ai fait un doctorat en Angleterre. Je me suis baigné d’une culture différente. Quand j’ai trouvé mon premier boulot en CDI au bout d’un an et demi je me suis dit que ce n’était pas pour moi. Il fallait que je fasse autre chose. Concrètement ce qui me plaisait c’était le design et la déco. Du coup j’ai essayé de me reconvertir dans cet univers. J’ai fait pas mal de formations pendant une année transitoire. J’ai fait du dessin, de la peinture, de l’illustrator, du photoshop. Mais toujours dans l’aspect créatif. Pour pouvoir avoir quelques outils intéressant à utiliser. J’ai fait aussi de la tapisserie d’ameublement. Ça m’a permis de pouvoir rencontrer des gens. Avant j’avais rencontré beaucoup de scientifiques. Une façon de penser différente. Donc c’était intéressant de rencontrer des gens d’autres milieux. Je voulais changer d’univers. Avoir quelque chose de plus concret. C’était un beau challenge.
La plupart de vos produits sont en avance sur les tendances. Où dénichez-vous tout ça ?
Je fais pas mal de salons et je zone beaucoup sur Internet pour découvrir des nouveaux designers, des nouvelles marques. Je reçois aussi beaucoup de sollicitations. C’est vrai que sur les salons on découvre énormément. Notamment Maison et Objets à Paris. La Biennale Interieur à Courtrai en Belgique. Les belges sont très forts dans l’organisation, la sélection. Les danois sont aussi très qualitatifs sur ce qu’ils proposent.
Outre le mobilier et les objets design vous proposez également une sélection de prêt-à-porter essentiellement homme. Qu’est-ce qui t’as donné envie de distribuer OLOW ?
Rodolphe : C’était avoir des fringues pas chères pour nous ! (Rires)
Julien : C’était parce qu’il y avait un gros lourdaud qui passait à la boutique toutes les semaines. Il s’appelle Mathieu. J’avais pas envie de vendre sa marque mais comme il venait toutes les semaines, à force de harcèlement, voilà. Il était tellement motivé que je me suis dit : « Allez je vais passer ma première commande ! » Et depuis ce jour là je crois qu’il débande plus. Mathieu en plus il est vraiment pas commercial. Il passait, on discutait mais il n’a jamais essayé de me placer ses vêtements. Pour moi au départ Olow c’était très urbain, très street. Ce n’était pas forcément ce que je cherchais. À cette époque je cherchais mon positionnement marque. Le prêt-à-porter ne fonctionnait pas très bien chez Blou. Il manquait de mise en valeur. On se concentrait plus sur la déco et les luminaires. Olow a réussi à évoluer dans le sens qui me plait. C’est à dire toujours street, urbain, mais avec un côté un peu décalé. Et aujourd’hui il commence à avoir des basiques bien coupés, avec des belles matières. Et au final je le trouvais sympa ce Mathieu. Quand j’aime bien les gens et que j’aime bien les produits ça marche…
Rodolphe : Olow c’est simple, c’est beau, c’est coloré. C’est des beaux tissus. Et ça reste abordable. T’enlève les vieilles Nike et le vieux Carhartt et tu pars sur des nouvelles matières avec des nouvelles marques. Et tu te fais plaisir.
Plus qu’un simple magasin vous êtes un véritable lieu de vie avec l’organisation d’expositions temporaires. Qui est le prochain artiste que vous exposez ?
Alors oui. Mais c’est de plus en plus difficile. Par manque de place et de temps. On en a fait quelques unes au début. On a eu deux, trois artistes. Puis certains nous on foutu des vents. On avait des deadlines sur les expos puis au dernier moment ils n’étaient pas près. Il est difficile de vendre de l’art dans une boutique comme la mienne. Maintenant je préfère me concentrer sur la boutique. Et pas d’expo d’artiste de prévu pour la suite. On est plus à faire des collabs avec des marques. Après tant que tu n’es pas un grand acteur sur le marché de la déco c’est compliqué d’être attractif pour les marques. Elles attendent de la notoriété. Les événements qu’ils font c’est plus chez Merci ou chez Colette. Et je pense qu’on n’a pas encore la structure pour faire des évènements de ce genre. Mais ça va venir…
Quels sont les designers que vous suivez de près en ce moment ?
Je suis pas mal une petite brochette de designers comme Benjamin Graindorge, Cédric Ragot, Ionna Vautrin. Ils sont jeunes et bien représentés. Le design en France a mis un petit peu de temps à émerger mais aujourd’hui il y a des marques qui peuvent éditer des designers. Beaucoup de designers ne sont pas édités parce que c’est un métier très tendance, très actuel. C’est au designer de faire sa place et de trouver des produits qui sont hors normes.
Avez-vous déjà pensé à éventuellement éditer du mobilier, des objets de déco ?
Oui carrément. Parce-que j’adore ça. C’est un secteur que je considère pour le développement futur. Je pense que c’est très compliqué et casse-gueule. Il faudra le faire quand on aura les reins assez solides… Il y a beaucoup de marques aujourd’hui et il faut arriver à se démarquer. Il faut donc du temps et de l’investissement. Pour l’instant on se développe sur la distribution. Plus on sera connu plus ce sera facile de développer nos produits…
Quel est votre petit coin de paradis dans Paris 17ème ?
En été on aime bien se faire un petit sandwich sur la place des Batignolles. ?
Le matin quand vous arrivez vous mettez quoi comme zik ?
Rodolphe : J’ai découvert récemment une française Léonie Pernet. Tu peux te le passer en boucle tu t’en lasse pas.
Julien : Dj Chloé aussi que j’adore.
Rodolphe : Les bons vieux Laurent Garnier aussi.
Merci à Julien, Nico et Rodolphe.
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– P.L –