Brice Poil, le tatoueur burlesque
Après avoir cherché sa voie du côté du parachutisme, des banques et des assurances, Brice Poil comprend qu’il doit se diriger vers une activité professionnelle plus artistique. Attiré par l’aspect permanent du tatouage, il est formé sur le tas par son acolyte Rocky Zéro qui lui enseigne les secrets du métier. Sans trop chercher à percer à tout prix dans le milieu, Brice souhaite avant tout emmener ses clients dans son univers inspiré par les cultures underground. Aimant jouer avec les expressions de la langue française, le tatoueur prend plaisir à délier les langues grâces à ses ambiances burlesques et grivoises. D’après lui, « pour savoir, faut boire » ! Le choix de la couleur « lie de vin » pour accompagner le noir et blanc de ses dessins… S’il souhaite travailler seulement avec trois teintes c’est aussi pour se créer une image professionnelle forte et reconnaissable. Il monte aujourd’hui son propre studio pour marquer vos peaux d’un peu de gauloiserie et de libertinage…
Salut Brice. On n’a pas pu s’empêcher de remarquer que tu as un parcours hyper atypique. Comment es-tu passé du domaine des assurances à celui des tatouages ?
Par la petite porte !!! J’ai vraiment essayé plein de choses, j’ai avant tout bossé en banque un an, puis je me suis engagé chez les parachutistes. Là 20 ans juste le bac en poche, j’ai suivis une licence de droit en assurance que j’ai validé mais je sentais bien que le dessin me caressais la main et quitte à en faire pourquoi pas les laisser à vie sur quelqu’un !!! le tatouage à donc ce côté très attirant et permanent, mais n’ayant pas suivis de cursus artistique c’est la rencontre avec Rocky Zéro qui à permis tout cela.
Comment fait-on pour percer dans ce métier quand on n’a pas suivi de formation en art ?
Aucune idée !!! Je suis loin de percer, j’essaye juste d’emmener les gens dans mon univers, mes ambiances, mes envies, mes amours, mes emmerdes, le plus dur étant qu’ils y soient réceptif.
Tes dessins naissent souvent à partir de mots. Comment expliques-tu cette passion pour l’illustration de la langue française ?
Oulah !!! Alors je suis extrêmement nul en langues étrangères !!! et loin d’être un expert en matière de langue française également !!! Mais c’est la mienne je la comprend, j’espère seulement qu’elle aussi.
Quelle est ton expression favorite ?
«Pour savoir, faut boire !!!»
On ressent beaucoup l’influence du burlesque dans tes créations mais il y a aussi une ambiance un peu grivoise, gentiment débauchée. D’où viennent ces inspirations ?
Je pourrai justement ressortir l’expression précédente !!! Je ne sais pas c’est un mélange de la vie, d’un canon, d’une bonne bouffe !!! les langues se délient, parfois elles fourchent et ça donne des expressions souvent fausses mais rigolotes et les images viennent avec.
Quand on regarde tes créations qu’elles soient sur papier ou sur peau, on s’aperçoit que tu utilises toujours les mêmes couleurs : le noir, le blanc et un espèce de lie de vin (pour rester dans le thème). Pourquoi avoir fait ce choix ?
Oui, il faut trancher à un moment, se créer une identité, que l’oeil reconnaisse l’auteur du premier coup. Rocky m’a beaucoup aider à toutes ces démarches artistiques un peu lointaines pour moi au départ, étant reconnu pour ces verts et rouges dominant, il fallait faire de même pour moi et apporter ma propre teinte, le lie de vin parle de lui même. Aujourd’hui je suis très heureux que l’on reconnaisse mes illustrations et surtout de voir que même des clients tatoués uniquement en noir ne sont pas contre une créa avec mes couleurs.
Au-delà du tatouage, tu crées aussi pour d’autres supports comme l’affichage ou le flash. Qu’est-ce qui t’as intéressé dans le travail pour le textile avec OLOW ?
Le tatouage est destiné à ne plus te quitter, le dessin reste accroché chez toi ou à l’endroit de ton choix, je trouve donc que le textile est un bon entre deux, tu sors avec, tu affirmes sa signification puis tu rentres et tu l’enlèves !!! Ou pas !!! Chacun sa nuit !!!
On pourra te retrouver prochainement dans ton studio de tatouages Les Vilains Bonshommes à Nantes. Qu’est-ce qui t’as poussé à te lancer dans l’aventure ?
Avec Rocky Zéro nous avions besoin de notre indépendance, notre propre enseigne, c’était donc logique dans le parcours d’ouvrir notre propre atelier.
Peux-tu nous donner un ou deux noms de tatoueurs français ou étrangers que tu aimes particulièrement ?
J’aime beaucoup les boulots de Beatrice myself, qui m’encre la couenne dès que possible et que j’affectionne beaucoup, ainsi qu’olivier chaos qui n’est pas tatoueurs mais dont les illustrations ornent mon salon, et plus récemment, sans doute avec mon envie de rentrer de nouvelles couleurs, je suis tombé sur les tatouages de Liamalvy que je trouve particulièrement mortel !