Brown Butter euh non Black Butter
Souvent mise à mal par les médias Marseille rayonne de plus belle comme ici le sourire des demoiselles, et en particulier celui d’Adélaïde. Styliste de base elle est aujourd’hui au cœur du quartier des antiquaires avec sa boutique Black Butter. Un univers qui se compose de vêtements, d’objets de décoration, de magazines ou encore de délices d’ailleurs… Le tout gravitant autour d’une petite cabane en bois cocon de cette nouvelle marseillaise…
Salut Adélaïde, tu as ouvert Black Butter il y a 8 mois à peu près. Qu’est-ce qui t’as donné envie de regrouper dans un seul lieu, de quoi s’habiller, décorer sa maison, lire ou encore manger ?
Je suis styliste de base, et ce lieu regroupe toutes mes passions. J’ai rien inventé parce qu’il y a plein de shops qui font ça mais j’avais envie de proposer des produits qui ne sont pas vus partout, qui sont assez rare, qui viennent d’horizons différents, et à des prix assez abordable.
Tu as suivi des études de stylisme à l’atelier Chardon à Paris, travaillé pour la presse et certains créateurs. Qu’est-ce qui t’as poussé à sauter le pas et lancer ta propre entreprise ?
J’avais ce projet là en tête depuis longtemps mais le monde de la mode si tu n’as pas de pognon ce n’est pas possible. J’ai essayé de faire des concours. J’ai sortie une collection. J’avais fait un stage de fin d’études à Bali pour une marque appelée Abirato. À l’origine de cette marque ce sont deux créateurs français. Je suis repartie chez eux deux ans après pour produire une collection, pour faire des concours. Je voulais principalement participer au Festival de Hyères. J’ai été présélectionné mais pas finaliste. J’ai essayé trois fois, ça m’a soulé. À l’époque à Paris, j’avais vraiment envie de quitter cette ville, je me suis donc dit « je vais faire mon petit shop à Marseille. »
Pourquoi Marseille ?
À la base je ne suis pas Parisienne. Je suis de Besançon. Je suis une campagnarde. À Paris je manquais trop d’espace et de nature. J’avais des potes à Marseille qui m’ont motivé à venir. Je connaissais un peu la ville, on a la mer, la garrigue, dés qu’on veut bouger on peut bouger. Je me suis dit : « Emballé c’est pesé !» et j’ai déménagé.
Comment t’es-tu retrouvée dans le quartier des Antiquaires ?
Le quartier des Antiquaires c’était un petit peu un hasard. Au début je ne cherchais pas ici je cherchais plus vers Opéra. J’ai eu l’occasion de visiter ce local. Au niveau de l’achat c’était les murs, donc c’était bien plus intéressant qu’un droit au bail. J’ai pas hésité une seule seconde parce que l’endroit est vraiment top. Je ne regrette pas du tout, le quartier est génial. Il y a plein de nouveaux magasins qui ouvrent tout le temps, déco, épiceries, c’est top. Je ne regrette pas du tout Paris.
Pourquoi tu as choisi Black Butter comme nom de boutique ?
Je cherchais un nom en rapport avec la nourriture parce que je suis passionnée de cuisine. Tu veux la version officielle ou la vraie version ?
La vraie version !
Alors la vraie version. Après des mois et des mois de recherche j’étais tombée sur le brown butter qui veut dire beurre noisette. Seulement quand j’ai dit ça à mes copains ils m’ont répondu : « brown butter si on ne sait pas que ça veut dire beurre noisette, ça fait un peu vieille chiasse grasse… » C’était un peu dégueulasse enfaite. J’ai un pote qui a lancé : « Et pourquoi pas Black Butter ? » J’ai trouvé ce nom génial. On s’est arrêté de chercher. Et nous avons gardé Black Butter ! La version officielle c’est que je cherchais un nom en rapport avec la bouffe toujours pareil. Et je suis tombée sur le Black Butter qui est une confiture de cidre faite sur l’île de Gersey.
Tu as collaboré avec Myrtille Barre pour la décoration. Comment avez-vous imaginé/pensé la boutique ?
Je tenais à avoir dans la boutique absolument deux choses. C’était le néon et la cabane. Sinon c’est Myrtille Barre qui a pensé et designé l’espace avec les contraintes du magasin. Premièrement Black Butter on était obligé de mettre un petit peu de noir. On a élaboré un code couleur que nous avons décliné un peu partout. Il y a eu la réalisation de la cabane qui a été faite en une matinée par des potes qui sont venus de Carcassonne. Les petites bornes en béton on les a fabriqué nous même, la table aussi. On a fait pas mal de chose nous même. On a mis un petit peu de temps parce qu’on était que des filles ! C’était des travaux de filles mais à la fin on aurait presque pu bosser dans le bâtiment !
Que signifie cette cabane pour toi ?
Il me fallait un petit toit. Même si il est creux et que je ne suis pas à l’abri de la pluie. J’avais besoin d’un petit cocon, pas une caisse qui ressemble à une caisse. Je pense que c’est mon petit côté campagne, quand on était jeune on faisait des cabanes dans les bois. Les clients sont d’ailleurs super contents.
Qu’est-ce qui t’as donné envie d’associer OLOW à ton univers ?
Je sais plus comment j’ai trouvé OLOW. Certainement sur Internet parce que je passe mes journées dessus. À la base je suis styliste pour homme et du coup j’ai beaucoup plus d’affinité pour les fringues hommes que pour les femmes. Je trouvais OLOW super cool. Le rapport qualité-prix il est top. Les imprimés des t-shirts sont vraiment biens. Au début j’avais testé seulement avec les t-shirts. Cet été j’ai pris un petit plus de chose, des chemises, des vestes, et je pense que l’hiver prochain je vais encore augmenter la commande ? !
Aujourd’hui à Marseille tu es bien installée. Peux-tu nous en dire plus sur tes projets pour la suite ?
Prochainement je souhaiterais accoler une petite cantine à côté de Black Butter. La Black Butter Cantine. J’imagine que cela ne sera pas l’année prochaine, plus dans les trois, quatre ans qui viennent si tout ce passe bien. Sinon ponctuellement j’expose des artistes, ceux qui veulent et ceux qui me plaisent. En ce moment c’est du textile, avec une designeuse qui fait des tissages, Julie Robert. Le mois prochain j’expose un petit collectif de graphistes qui s’appelle Super Cocktail qui fait des affiches et des pinatas. La dernière soirée c’était une collaboration avec la créatrice de robe de mariés Christina Sfez : True Romance. Pour cette occasion on a eu droit à un super buffet réalisé par Nadia Sammut de l’Auberge La Fenière à Lourmarin, qui fait tout sans gluten et sans lactose. C’était vraiment très bon. Donc voilà on essaie de faire des soirées assez régulièrement.
L’image de Marseille est encore trop souvent mise à mal par les médias. Qu’est-ce que tu dirais pour redorer le blason de la cité phocéenne ?
À chaque fois qu’on entend parler de Marseille ce n’est pas vraiment Marseille. C’est une ville comme une autre, hyper cool. C’est une très belle ville. J’ai emmené toute ma famille qui était assez réticente par rapport à mon nouveau lieu de vie et en fin de compte ils adorent ! Je leur fais visiter plein d’endroits. Marseille n’a rien a voir avec ce qu’on peut entendre. Elle est belle, accueillante, on a la mer, on a le MuCEM, les gens sont super cool. Bon certes c’est des marseillais mais c’est ce qui fait la ville !
Tu importes pas mal de petites spécialités culinaires et chez Olow on est très gourmand. Tu nous les présentes ?
Au niveau de la nourriture j’essaie d’avoir des produits qu’on ne trouve pas forcément sur Marseille, comme les biscuits Maison Dandoy qui viennent d’une biscuiterie historique de Bruxelles. J’ai aussi un petit peu d’épicerie anglaise, un petit peu d’épicerie américaine, les lucky charms, Peanut Butter Crunch, les Big Red chewing gum et tout le tintouin qui va avec. J’ai aussi un petit peu de Club Maté c’est une boisson pétillante allemande qui remplace le Red Bull et qui est complétement naturelle. C’est fait à base de maté qui est une plante d’Amérique du Sud, c’est énergisant, antioxydant, coupe fin, ça à beaucoup de vertus. Cette boisson est très consommée dans les soirées berlinoises avec du rhum ou de la vodka. La plupart qui achète du Club Maté ici sont ceux qui sont partis faire la teuf à Berlin et qui veulent absolument en retrouver. D’habitude j’ai aussi du Mast Brothers qui est un très bon chocolat qui est fait par deux frères à Brooklyn. Il est très tendance, emballé dans un joli packaging. Victime de leur succès ils ont augmenté les prix, associé à la baisse de l’euro leur chocolat est devenu un peu cher… J’ai un nouveau chocolat qui s’appelle le Bahen & Co. qui vient d’Australie. Il est fait par un couple de fermier au sud de Perth à Margaret River. C’est exclusivement du chocolat noir et il est vraiment super bon.
Quelle pépite musicale as-tu récemment découvert ?
Husband est un groupe marseillais qui est vraiment super. Sinon, en ce moment à la boutique j’écoute beaucoup Banks qui est une chanteuse américaine et Fyfe c’est un mélange d’éléctro assez particulier mais j’aime beaucoup. C’est mes deux chouchous du moment.
Merci à Adélaïde.
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– P.L –