Collection capsule : Olow X Supakitch
Déjà 2016. Nous y sommes, que le temps a passé vite. Nous nous apprêtons, sourire aux lèvres, à souffler les bougies de notre 10ème anniversaire. Dix ans ponctués de belles rencontres, de voyages extraordinaires, d’une centaine de collaborations artistiques… Quoi de mieux, pour marquer le coup de ce moment un peu particulier que d’inviter à la fête un artiste originaire de Bagnolet qui a fait ses premiers pas à quelques mètres seulement d’où tout a commencé. Un ami, autodidacte comme nous, qui partage les même valeurs, la même soif de liberté…
La collection capsule OLOW X SUPAKITCH, que nous avons créée pour l’occasion est pleine de fraîcheur et d’audace, à l’image de ce que l’on souhaite faire perdurer ces 10 prochaines années…
Au programme, quatre pièces conçues spécialement pour OLOW par l’artiste et éditées en édition très limitée…
Salut Supa !
Peux-tu nous raconter un peu ton parcours artistique depuis tes débuts à Montpellier jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai fait mon premier graffiti à douze ans. J’ai découvert la culture hip hop sur Montpellier et Bagnolet car c’est là que je suis né et c’est aussi là où je passais mes vacances, chez ma grand-mère. Je voyais tous les graffitis au bord du périph’ et dans le métro, j’ai ramené ça avec moi et j’ai commencé à en faire à Montpellier.
Tu as suivi une formation artistique ?
Non, j’ai fait un pseudo bac pro’ mais j’ai tout appris en autodidacte. Puis, j’ai rencontré Koralie qui m’a conseillé de peindre sur des toiles. Je pensais que c’était un truc de vieux, j’ai fini par le faire et en fait c’était très cool. On a commencé à faire des expo’ et mon travail devenait plus détaillé ; je m’éloignais un peu du graffiti. Du coup, des murs je suis passé à la toile, aux fringues, à l’affichage et de la bombe je suis passé au pinceau. J’ai découvert qu’il y avait énormément de choses à faire et qu’on pouvait se créer une vraie personnalité plutôt que de rester dans les codes du graffiti. Là, on pouvait s’adresser à tout le monde.
Tu as une personnalité artistique hyper reconnaissable. A quel moment as-tu développé cette identité propre ?
C’est toujours ce que j’ai recherché, dès le départ. À partir du moment où j’ai commencé à peindre, j’ai voulu me trouver. C’est ce qu’il y a aussi derrière la culture hip hop ; à un moment donné il faut sortir du ghetto… Et pour ça, il faut se créer une identité et être reconnaissable à tous les coins de rue.
Qu’est ce qui t’a le plus influencé ?
Au départ, je m’inspirais pas mal de la culture japonaise et de la culture américaine ; je me sentais géographiquement au milieu et j’essayais de conjuguer les deux. Au final, je pense que je m’inspire plus de ma vie de tous les jours : mes voyages, les gens que je rencontre, mes expériences…
Tu as quand même une certaine « spécialité », si on peut appeler ça comme ça. Les oiseaux, les plumes … C’est un univers qui est très marqué.
Oui carrément, ça correspond à des périodes. Pendant un moment j’essayais de peindre la musique avec mon projet « Listen To My Picture », ça allait d’un hommage à une chanson que j’aimais bien à l’objet du vinyle. Puis, ensuite, j’ai commencé à créer mon propre vocabulaire et à développer des mélodies graphiques avec ce vocabulaire-là. Il y a peu de temps j’étais à fond dans les fleurs… Mais c’est vrai que la plume est un élément que j’utilise depuis plus de 15 ans. L’oiseau est arrivé un peu après.
Que représentent ces éléments-là pour toi ?
Déjà, c’est une recherche d’esthétisme ; c’est quelque chose de beau, qui me parle. L’oiseau voit la vie d’un autre œil, il la voit depuis le ciel. C’est une vision avec du recul sur nous ici bas. Le côté sauvage de l’oiseau et de la plume m’intéressent aussi car ils symbolisent aussi la liberté, essence même de tout ce qu’un artiste peut rechercher. Vivre libre ou mourir… J’aime bien la poésie qui s’en dégage.
Tu es parti à New-York en 2008, une anecdote à nous raconter à propos de ce voyage ?
Avant ça, il y a eu plein d’expo’ et plein de murs partout en Europe. Et puis, oui, les États-Unis… Être artiste à New-York c’est génial. La ville est hyper inspirante et je pense qu’elle m’a vraiment révélé. Un jour, suite à une rencontre avec Caroline Karenine, j’ai reçu un colis : des machines à tatouer. Elle m’a montré comment on faisait ; elle savait que j’adorais ça et que j’avais envie. Elle est repartie en France, elle m’a planté là avec ses deux machines et ses aiguilles et puis j’ai commencé à piquer dans mon studio à New-York. Je m’étais fait un petit corner et ça s’est hyper développé grâce à la rencontre avec Bleu Noir.
Comment s’est passée cette rencontre avec Bleu Noir, justement ?
DC Shoes faisait une expo’ chez Bleu Noir qui s’appelait Burning Ink ; ils m’ont fait venir en France pour que je tatoue mes dessins chez eux. Après ça, Bleu Noir m’a invité à faire des guests et du coup, de New-York, je recevais régulièrement des demandes pour des tatouages à Paris. Je bouclais une semaine, je prenais un billet d’avion et je venais tatouer mes trucs. Quand on a ré-emménagé à Paris, c’est devenu de plus en plus régulier. Maintenant, on est vraiment une équipe.
Est-ce que tu as un de tes propres tatouages sur toi ?
Oui, il y a un oiseau que j’ai dessiné, plusieurs autres trucs et aussi mon deuxième tatouage que j’ai fait dans mon atelier à Brooklyn. J’avais peint le fond d’une toile et pendant qu’elle séchait je me faisais chier, j’avais mon matos et j’ai tenté. J’ai détesté. C’est vraiment bizarre de se faire mal à soi-même : quelle drôle d’idée.
Après ce périple aux États-Unis, retour à Bagnolet donc. Quelle est ton activité principale maintenant ?
C’est vraiment du 50/50 entre ma peinture et le tatouage. L’un fait évoluer l’autre. Ça me fait encore des possibilités de me réinventer et d’avancer dans mon travail. C’est important pour moi d’être naturel, vrai et sincère dans ce que je vais montrer.
Tu as atterri à Biarritz depuis deux semaines. Pourquoi ?
J’ai fait mon premier voyage à Biarritz à 16 ans pour surfer et je me suis toujours dit « c’est ici que je viendrai finir mes jours. ». Du coup, je n’avais jamais voulu déménager ici avant car dans ma tête c’était toujours synonyme de finir ma vie. J’ai repoussé le moment encore et encore et au final… Fuck ! Avec Koralie, on s’est dit que c’était vraiment con d’attendre de finir ses jours pour venir à vivre à Biarritz.
Pour nos 10 ans, vous avez shooté le lookbook de notre collaboration en Afrique du Sud. Raconte-nous un peu cette expérience…
On s’est pris une grosse claque : des paysages incroyables, des gens hyper gentils, une qualité de vie de fou… Ça nous a permis de faire quelques bonnes actions aussi et de joindre les vacances à la découverte d’un pays et d’un peuple avec toutes ses différences et ses difficultés.
Peux-tu nous expliquer en quelques mots quel était votre projet là-bas ?
À travers l’association de Boris Frantz et son père, l’idée était d’apporter un peu de couleurs dans un orphelinat des townships. On a fait une peinture là-bas pour des enfants qui sont malades, souvent orphelins ou qui ont vécu des choses atroces. Ils ont tous entre 20 mois et 8 ans et on a essayé de leur apporter ce qui était en notre pouvoir. On a mis de la couleur, de la peinture, on a passé du temps avec eux, on leur a donné des Posca et des coloriages … Sacrée expérience. On se rend compte à quel point c’est gratifiant d’être altruiste et empathique. C’est des trucs qu’il faudrait que tout le monde apprenne à développer car on s’enrichit cent fois plus en aidant des gens dans la nécessité. Pas besoin de faire des chèques d’un million de dollars, ça peut être plus simple que ça.
Vos enfants étaient là aussi ?
Oui, ils ont colorié, ils ont joué avec les autres enfants, c’était hyper enrichissant pour eux. La vie, les voyages ou les vacances c’est pas juste aller bouffer une crêpe au Nutella au bord d’une plage…
Pour cette collaboration, est-ce qu’il y a une pièce dont tu es particulièrement fier ?
Je les aime toutes car elles sont vraiment toutes différentes. Je suis vraiment content du résultat. Chaque pièce représente un angle de mon travail. Il y a les fleurs sur le short, le tee-shirt qui est vraiment dans un esprit tattoo / board culture, etc. J’ai vraiment apprécié pouvoir jouer avec les matières et les différents points de broderies que ce soit pour la chemise ou pour la coach jacket. L’oiseau représenté sur la chemise était le celui de notre peinture pour le Whops festival de Toulouse et j’en ai aussi fait une sculpture avec LaFaabrik qui sortira en Juin avec un vernissage chez Bleu Noir pour l’occasion.
Il y a quand même des pièces assez « couillus », non ?
C’était un peu l’idée, oui. Honnêtement j’ai pensé cette collection comme celle que je souhaiterais acheter pour moi. Avec Mat, on voulait vraiment que chaque pièce ait sa personnalité, qu’elle soit engagée. On ne voulait pas faire un énième tee-shirt avec juste un dessin collé dessus. Il fallait aussi retranscrire mon univers à travers elle. Merci à vous de m’avoir donné cette opportunité parce qu’il fallait pouvoir me suivre là-dessus!
Pour fêter ça, nous organisons un vernissage à Paris dans notre boutique le 26 octobre à partir de 19:00.
Venez découvrir le lookbook de la collection shooté par Boris Frantz à Cape Town (Afrique du Sud) mais surtout découvrir ces pièces fraiches et originales en exclu autour d’un apéro ! Pour l’occasion, Docteur Vince sera aux platines et vous pourrez déguster les bières parisiennes de chez BapBap…
Vous pourrez dès le soir du vernissage shopper les pièces en exclu à la boutique et dès le jeudi 27, les commander sur notre e-shop…
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