Coup de tampon chez Le Patron
Le Patron, n’est assurément pas qu’un simple magasin de prêt à porter. Situé en plein cœur du centre ville rennais, Jean-Marc a véritablement ouvert un lieu avec une âme. En plus d’aller vraiment au bout de ses idées, il a rendu un bel hommage, à une personne qui aujourd’hui, qu’importe où elle soit, veille sur lui… Entrevue chargée d’histoire.
Première question classique, pourquoi LE PATRON ?
Alors, pourquoi le Patron ? Il y a plusieurs choses. Déjà ma grand mère était couturière. Quand j’étais gamin, elle habitait peut être à 10 mètres de chez mes parents et quand ils bossaient j’étais tout le temps fourré chez elle. Elle bossait pour une patronne qui était à Rennes, ce qui fait que j’étais bercé par cet environnement de couturières, des grandes tables, des grandes règles en bois. Et puis, Le Patron aussi parce que je suis en reconversion et qu’aujourd’hui je suis mon propre Patron. Dernière chose la veille d’un brainstorming avec des potes, j’ai vu un film avec Romain Duris : Populaire. Ca se passe dans les années 60 et là on voit Romain Duris dans son salon, et je vois une couverture de « Jour de France » un vieux magazine de l’époque, avec dessus : « Votre Patron offert » .
Avant tu n’étais pas du tout dans ce secteur d’activité, quand est-ce que tu t’es dit, je vais ouvrir une boutique de vêtements ?
Avant j’étais commercial pour la marque Banette, les boulangeries, sur le grand Ouest, et je veillais au respect de la marque. Ca faisait 18 ans que je faisais ça. L’envie d’ouvrir une boutique de vêtements me trottait dans la tête depuis bien au moins 7 ou 8 ans, mais la vie fait que t’as une baraque, t’as des prêts, c’est peut être pas le bon moment de le faire. Mais c’était toujours dans un coin de ma tête, puis aujourd’hui voilà j’ai décidé de me lancer, j’ai 42 ans. Je pense que c’était le bon moment pour moi de le faire. Ce qui m’a donné vraiment envie de faire ça, c’est qu’avant à Rennes, il n’y avait rien, si ce n’est les gros faiseurs, les grosses enseignes. Du coup j’allais beaucoup m’habiller à Nantes ou sur Angers. Du coup je me disais tout le temps : « Et merde à Rennes y’a pas ce genre de magasins là. Et moi j’aimerais bien faire ces marques là, mais à Rennes »
Tu es à l’origine de l’entière conception du shop ? Qu’elles sont ces toiles aux murs et ce tableau de grande maman qui orne la boutique ?
Oui, alors c’est une collaboration avec 3 autres amis à moi. Mais la boutique telle qu’elle est faite aujourd’hui a surtout été pensé par un mec qui s’appelle Franck Bouétard, qui a fait des études de Design. C’est lui qui m’a pensé tout l’aménagement de la boutique. La toile au milieu du grand mur, c’est ma grand-mère couturière. Elle a été peinte par un pote qui s’appelle Fred Zanzime. Il fait de la BD, et va d’ailleurs éditer une BD chez Dargaud au mois de janvier prochain. Les 2 grands tableaux qui entourent celui de ma grand-mère, c’est des anciens patrons à elle, des vieux cahiers que j’ai récupéré des années 40. Ils ont été agrandi. C’est son écriture, ses patrons. C’est le petit clin d’œil à la grand-mère, je voulais vraiment une identité, et je suis content qu’elle fasse partie de la boutique surtout qu’elle est décédée 10 jours avant l’ouverture, y’a une sorte de passation…
Qu’est-ce qui t’as donné envie de distribuer OLOW chez le Patron ?
J’ai découvert OLOW dans une boutique à Nantes qui s’appelle OKKO, et pourquoi, parce que j’adore cette marque, j’étais et je suis client. J’aime la marque, son environnement et pour ce qu’elle propose. Et ce que j’aime surtout chez OLOW, c’est que ce n’est pas seulement des « faiseurs de fringues », c’est aussi le côté artistique, ça vient de tous les horizons et c’est ça que j’aime dans la marque.
Quel est ton rituel tout les matins quand tu ouvres la boutique ?
Au tout début quand j’ai démarré, le rituel était tout con ; j’ouvrais la boutique et je faisais le ménage ! Aspiro et serpillère dans la boutique ! Et maintenant j’ouvre ma boutique, je me pose mes affaires et je vais boire le café chez les voisins qui tiennent la crêperie juste à coté, Catherine et Patrick, ils sont vraiment adorables !
À chaque achat de tes client tu tamponnes la poche avec un énorme tapon à l’effigie « LE PATRON » comment t’es venu cette idée ?
Cette idée me vient tout droit de Berlin, j’y étais avec des amis. Un mec avait une boutique plutôt branchée. Il vendait des skates et puis un peu de fringues. Et à chaque achat d’article dans sa boutique il prenait un sac et il avait un tampon à l’effigie du nom de son shop. Il donnait un grand coup de tampon sur le sac, les gens se retournaient sans vraiment trop comprendre d’où provenait ce vacarme ! J’ai trouvé ça vraiment sympa, je me suis dit c’est une super idée. En plus de ça c’est plus économique que de printer des poches ! Plus le temps passe, plus je prends de l’assurance dans le tampon et je tape comme un bourrin, faut juste que je fasse attention à pas péter la table ! (Rire)
Que souhaiterais tu développer de nouveaux au sein de ton QG ?
Premièrement rentrer de nouvelles marques, amener de la nouveauté, et à terme de créer un lieu, (parce que j’ai un sous sol qui peut être aménagé) qui puisse accueillir des expos. J’en reviens à Fred Zanzime qui fait des tableaux avec qui j’en ai déjà discuté, mais concrètement dans un second temps c’est vers quoi je vais aller. Aménager le sous-sol pour faire des expos.
On ressent aujourd’hui un réel essor des concepts store, cosy et convivial, c’est quoi ton point de vue la dessus ?
Je pense qu’on va aller de plus en plus vers ce genre de boutique. C’est d’autant plus vrai à Rennes, dû à la main mise actuelle des gros faiseurs. Je pense que qu’il y a beaucoup de personnes qui ont eu un peu peur d’aller en frontale par rapport à ces grosses enseignes. Mais les gens aujourd’hui ont envie d’un retour « aux petits commerces». Ce qui est important aujourd’hui c’est le service, l’accueil, la considération, la connaissances des produits. Et puis, un retour aussi aux vraies valeurs, de dire d’où ça vient, comment ça été fait. OLOW justement fabrique au Portugal et le fait de fabriquer en Europe, les gens sont de plus en plus demandeurs, et, c’est un vrai argument !
Résident Rennais quelle est la force de cette ville ?
C’est une ville jeune, qui je pense malgré tout reste à taille humaine, très présente culturellement. Après il ne faut pas se voiler la face, je pense que c’est une ville bourgeoise qui à un fort potentiel de pouvoir d’achat.
Tu vas au Transmusicales cette année ?
Oui je vais essayer d’aller voir Grand Blanc, c’est un groupe de cold waves qui chante en français. Après ce qu’est bien au Trans c’est que tu connais personne et tu découvres. L’année dernière j’ai découvert Feu Chatterton au Bar en Trans, juste super. Je te fais écouter tout ça de suite ?
Retrouvez Le Patron
1 Rue Hoche
35000 Rennes
