Du vent, beaucoup de vent
Nous parcourons l’Amérique latine du Nord au Sud en passant par le Pérou et la Bolivie pour ensuite atteindre l’Argentine et le Chili. En Argentine, nous explorons rapidement les régions de Salta, d’Iguazu et de Buenos Aires mais nous prenons rapidement la direction du Grand Sud.
Nous rêvons de la Patagonie, de ses glaciers, de ses paysages, depuis longtemps. Nombre de personnes nous en ont parlé et nous nous demandons alors si la Patagonie va être à la hauteur des descriptions des uns et des autres. A peine arrivés à El Chaltén, on se rend bien compte que la réputation de la Patagonie est loin d’être surfaite. Il y en a pour tous les goûts mais la nature reste au centre de chaque activité. Que cela soit sur une journée ou plus, vous serez absolument émerveillé par le paysage environnant : les plaines côtoient des montagnes aux formes et noms mythiques comme le Mont Fitz Roy ou le Cerro Torre. Lorsque l’on part en randonnée, même sur toute une journée, nous ne nous encombrons alors pas de litres et litres d’eau comme ce que nous avons pu faire lors que nous étions partis faire la randonnée du Grand Canyon il y a quelques années. Chose rarissime au XXIème siècle : l’eau est ici d’une telle pureté que nous pouvons remplir nos gourdes dans les ruisseaux venant tout droit des montagnes qui nous entourent.
Mais les randonnées dans les environs de El Chaltén ne sont qu’un petit avant-goût de ce qui nous attend en Patagonie chilienne. Côté chilien, il existe un parc national bien connu de tous les amoureux de la Patagonie et qui résonne au doux nom de Torres del Paine. Il se dirait que ce parc est tellement connu qu’il est un peu victime de son succès et que les sentiers du « W », parcourus cinq jours durant, sont parfois noirs de monde. Entre les on-dits et la réalité, il y a parfois un monde et c’est ce que nous décidons d’aller vérifier.
Après un petit déjeuner gargantuesque dans notre auberge de jeunesse de Puerto Natales, nous prenons la direction de Torres del Paine. Cette première journée est loin d’être la plus intense en terme de randonnée mais c’est sans doute la plus éprouvante puisqu’après un réveil aux aurores, il nous faut enchainer bus, bateau puis randonnée. Dès l’entrée dans le parc, on nous annonce la couleur : la température prévisionnelle est comprise entre 2 et 12 degrés et le vent soufflera à près de 80km/h lors de ce premier jour de randonnée et à 60km/h les jours suivants. Nous nous rendons alors vite compte à quoi ressemblent 80km/h de vent lorsque nous entamons notre premier jour de randonnée. C’est très simple : si vous n’avancez pas, le vent vous fera reculer ! Mais malgré ce vent dantesque, nous avons bien conscience de la chance que nous avons d’être là, en passant de lac en lac, de glacier en glacier.
Au cours de ces cinq jours de randonnée, on se dit que vraiment, la réputation du W de Torres del Paine est loin d’être surfaite et que ce parc national mérite bel et bien sa renommée…