Hetok : des flashs et du second degré à revendre
Hetok aime les films d’horreur, San Francisco et le rock n roll. Inspiré de la culture skate et des films des années 90, l’illustrateur nantais exécute de façon intuitive tout un tas de flashs complètement décalés et humoristiques.
Salut Max, commençons par le commencement. Pourquoi Hetok ?
Il n’y a pas vraiment d’histoire ! J’ai commencé le graff’ hyper jeune et il me fallait vite trouver une signature. Je l’ai gardé, j’ai communiqué là dessus et c’est resté.
Où as-tu fait ta formation ?
J’ai fais un bac L « Arts plastiques » à Arcachon, puis un an aux Beaux-arts de Pau, mais je n’ai pas accroché, je voulais vraiment intégrer une formation en dessin. Ma sœur m’a recommandé l’école Pivot à Nantes et j’ai pu valider ma formation en illustration. J’ai adoré la ville et j’ai commencé à me faire des contacts dans le milieu du skate.
Une partie de ton travail est composé de flashs, très simples et humoristiques…
Je me suis longtemps interdit ce genre de travail, comme si en illustration il fallait toujours faire des choses très techniques, ou explosives. J’ai eu du mal à revenir vers des choses plus minimalistes, en noir et blanc, très intuitives au final. Les flashs me permettaient de jeter un truc très rapidement sur papier, quitte à le refaire trois ou quatre fois de suite, car je n’arrive pas à travailler longtemps. Ça me permet aussi de mettre des idées, de l’humour, des références et j’aimais bien ça.
Mais on voit aussi pas mal de têtes de mort, qu’est ce qu’elles signifient ?
Je ne suis pas du coup quelqu’un de sombre ! Au contraire, j’aime bien les trucs un peu fun, le style rétro des années 90 et bien plus vieux. Quand je bossais chez Artprint à Bordeaux, (une entreprise qui fabrique des boards de skate), un mec m’avait demandé de lui faire un logo dans l’univers américain et j’ai commencé à dessiner des têtes de mort en gros trait, habillées avec des cheveux et de la barbe. C’était pas dans l’univers gothique, le coté sombre et tattoo, mais pour le côté film d’horreur américain, un peu « série z ».
Quel rapport entretiens-tu avec les Etats-Unis d’un point de vue artistique ou personnel ?
Je pense que dans l’ensemble, l’univers du skate est entièrement lié aux Etats-Unis. Tous les artworks, affiches de concerts, pochettes d’albums ou graffitis de skate viennent de là-bas. Dans la musique ou dans l’art, le skate m’a beaucoup influencé.
Par rapport au skate justement, tu as côtoyé la scène nantaise pendant dix ans, qu’est ce que tu as produit pour eux ?
En 2006 j’ai rencontré Thibaud Fradin de Milk, c’est lui qui m’a fait ma première commande (board). J’ai commencé à bosser pour eux, et j’ai enchaîné pour des compétitions de skate, des évènements, des marques de fringues…
Quels rapports entretiens-tu avec cette ville ?
Au niveau artistique, c’est super chouette, les gens sont hyper abordables, et même si on ressent une légère compétition personne ne se tire dans les pattes, au contraire. Il y a énormément de gens talentueux, et pour une ville qui n’est pas si grande que ça, il y a une super émulsion entre les styles.
Pourquoi as tu accepté de faire une collaboration avec Olow ?
La marque est cool. Vous avez déjà fait beaucoup de collaborations avec des Grands et c’est toujours gratifiant. J’ai trouvé ça marrant de jouer les modèles ! Passer de l’illustration au mannequin, c’était fun !
Des projets à venir?
D’abord, j’aimerais finir l’expo « 90’s super hero never die », et la compléter avec des affiches que je n’ai pas encore fait, genre Terminator, Maman j’ai raté l’avion ou Madame Doubtfire. En ce moment je travaille sur les flashs, l’atelier de sérigraphie « Du grand chic » m’a proposé d’en tirer quelques sérigraphies. J’aimerais bien faire une série sur les Simpsons, en prenant des personnages, une punchline et en les déformant plus ou moins de manière débile. J’aimerais aussi faire une expo avec ma copine et son blog « Salade tomates oignons », on pourrait intercaler mes flashs avec ses visuels et faire un truc vraiment marrant.
Si tu devais faire la promotion d’un artiste proche de toi ?
Dans la galerie que j’ai monté qui s’appelle « Adults only», Camille Dronne a fait notre première expo. C’est une photographe super talentueuse, allez voir son travail, c’est minimaliste et très coloré.
… un film des années 90 ?
Le flic de Beverly Hills
et un groupe de musique ?
JEFF the Brotherhood. Du rock garage vraiment cool. Et encore une fois « Salade tomates oignons » (Davyna), autant pour ses mixes que pour son blog.
Merci à Max pour son témoignage. Suivez le sur son compte Instagram, ou sa page Facebook
– V.P –