Impact : Rencontre avec un vieux de la vieille
Au diable les stéréotypes qui vous font croire que dans le Nord-Est les cigognes volent au vent un bretzel au bec. C’est sous un soleil de plomb que je débarque à Mulhouse et plus précisément à Impact. Au cœur du centre-ville avec deux entrées, Rue Henriette et Rue des Boulangers, on y rentre comme dans un moulin à la différence que chez Impact on moud pas que du grain. Rencontre avec un vieux de la vieille…
Salut Laurent, Impact ça date ! Comment tout ça s’est construit ?
L’histoire d’Impact c’est une ouverture en 2001. Je sortais d’un surf shop dans lequel j’étais responsable de rayon et je voulais désormais travailler pour moi. J’avais en poche à peine 5000 francs. J’ai commencé avec un petit magasin, 30m2 de surface, ou tu trouvais essentiellement des articles de skate. L’évolution m’a fait introduire des marques de Hip-Hop : Com8, Ekko. On a eu la chance d’avoir des exclusivités à l’époque sur Com8. C’était un pote à nous qui distribuait sur l’Est. Pour nous ça a été un « boom » qui m’a permis de racheter un nouveau magasin. J’ai créé alors 2 shops bien distincts. Un shop avec une identité skate et un autre Hip-Hop. Il était trop compliqué à l’époque de mélanger ces deux identités. On a après ouvert une grosse structure à Strasbourg mais qui n’a pas durée très longtemps. On a eu quelques petits soucis. On a préféré se reconcentrer sur Mulhouse. Aujourd’hui beaucoup de marques comptent sur les grandes villes comme Strasbourg, Paris, Lyon. Nous on a une chance c’est d’être placé en zone trois frontières. On est à peine à 20km de Bâle et 20km de l’Allemagne. Cette zone est vectrice d’un flux de clients important.
Beaucoup de monde vous suit sur les réseaux sociaux, mais vous n’avez toujours pas de plateforme e-commerce. C’est pour bientôt ?
Justement on est en train de le finaliser. Le site est prêt. J’ai travaillé avec quelqu’un à Paris dessus. Le site a mis beaucoup de temps à se faire parce que je voulais quelque chose le plus parfait possible. Le site qu’on va faire ne va pas être un site de consommable. Tu remarqueras dans le magasin nous avons beaucoup de séries limitées. Avec des grosses marques. Notamment en baskets Nike, Adidas. On a les comptes les plus hauts dans la région avec ces marques.
Comment arrivez-vous à capter toutes ces exclusivités ?
Je pense qu’un facteur essentiel est le fait que je travaille avec Nike depuis plus de 10ans. On a toujours payé à temps. On a été très réglo par rapport à ça. Et avec l’évolution du magasin comme tu peux le voir aujourd’hui. On est passé de 30m2 à 300m2. La force de négociation sur ces choses là se fait tout naturellement. Les marques aujourd’hui viennent un peu plus vers nous. Mais la véritable force de cette boutique c’est notre équipe qui est hors du commun. Sans déconner les jeunes qui bossent avec moi sont à 80% le phénomène de réussite du magasin. L’équipe est plus qu’au Top ! Je travaille avec des gamins sur qui je peux compter. Ils aiment ce qu’ils font. Donc il y a tous les éléments réunis pour que ça marche. Pourvu que ça dure… Touchons du bois !
Comment êtes-vous arrivé à une telle harmonie au sein de votre équipe ?
J’ai toujours travaillé de la même façon. À l’époque j’ai fais un BEP vente, un BAC pro, puis un BTS. Aujourd’hui tous les gens qui sont avec nous ne sont peut être pas forcément allés jusqu’au BTS mais ils étaient apprentis chez nous. Ils ont tous commencé par un stage. Ils ont dénoté par rapport à d’autres gamins. Ils étaient peut être un peu plus vif d’esprit que d’autres. On les a pris en BEP ou en BAC pro en alternance. Et on les fait évoluer avec nous. Et généralement ceux qui sont bons sur les 3 ans d’évolution ou les 5 ans on les embauche. L’ouverture de Wood nous a permis d’embaucher deux personnes supplémentaires.
Wood à ouvert il y a à peine un mois. Peux-tu nous en dire plus sur l’essence de ce nouveau magasin ?
C’est un concours de circonstance. On avait prévu de retourner à nos premiers amours. On voulait refaire un magasin à l’image skate en s’inspirant de ce qu’on a pu voir en allant à New-York. On s’est plus rapproché d’un magasin Suprême que des skateshops aujourd’hui avec des trottinettes et des rollers. C’est pas notre image. On a fait quelque chose de plus épuré. On travaille avec Stussy, Nike SB, Diamonds, Alife.
Wood, un site en ligne… Encore d’autres projets qui vont suivre derrière ?
Toujours. D’abords pour avoir des locaux comme tu as pu voir en bas c’est parce que je suis associé avec quelqu’un. C’est quelqu’un qui investi énormément dans l’immobilier. Et qui m’a fait confiance à un moment donné. Avec la valeur qu’ont les locaux aujourd’hui même avec un miracle je les aurais peut être jamais eu… Tout ça pour dire qu’on n’arrête jamais et qu’on a toujours d’autres aventures de prévues… On travaille aussi pour éventuellement s’exporter sur une autre ville. Ça reste en discussion… La question à l’heure actuelle c’est : Qu’est-ce qu’on fait ? On continue d’évoluer et de devenir de plus en plus fort sur Mulhouse ? Parce qu’il faut savoir qu’aujourd’hui notre zone de chalandise c’est pas seulement Mulhouse. Les gens viennent de Strasbourg, Colmar. Besançon, Belfort à fond. Bien sûr des Suisses, des Allemands de plus en plus. On à des gens qui viennent de Lausanne. Donc des gens qui viennent vraiment de loin parce qu’on a ces séries de baskets limitées. Ou d’autres de marques textiles, que les gens ne trouvent pas ailleurs. Notre force dans l’Est et d’Impact c’est d’avoir toutes ces marques sous le même toit. Ce qui permet d’attirer les gens tout simplement.
Parlons marques. Qu’est-ce qui t’as donné envie de distribuer OLOW ?
En dehors d’Olow il y a eu en faite plusieurs facteurs. Les clients sont de plus en plus entrain de regarder les étiquettes de fabrication. C’est la première des choses. Et la fabrication en Europe, au Portugal est un facteur pour moi qui a fait que je choisisse la marque par rapport à une autre. Le deuxième facteur c’est Monsieur Chabaud. Qui est un pote qui tournait à l’époque avec Karim sur Com8. Et avec qui j’ai gardé de très bons contacts. Et le facteur essentiel. Le numéro 1. C’est que les fringues Olow correspondent tout à fait aujourd’hui à ce qu’on vend à nos clients.
Qu’attendez-vous des marques comme OLOW aujourd’hui ?
Aujourd’hui ce qui tue les magasins c’est le stock fin de saison. Généralement quand je signe des nouvelles marques je négocie avec eux des reprises. On fait les soldes et on fait le point fin de soldes. Les boutiques comme nous sont des indépendants et l’objectif c’est de terminer avec stock zéro fin de saison. Mais je te laisse imaginer la difficulté sur 300m2. Certaines personnes pensent qu’on négocie les reprises par rapport au fait que nous sommes un gros magasin. Mais ce n’est pas ça. Aujourd’hui on est huit. Les charges sur huit personnes plus les charges fixes sont importantes. Autant te dire que des T-shirts à 35 euros il faut en vendre. Je négocie pour qu’on ne disparaisse pas à long terme parce qu’on croule sous les stocks.
La clef de voute d’Impact c’est les baskets, vous distribuer pas mal de t-shirts graphiques. Y’a t-il des artistes dans ton entourage avec qui tu nous verrais bien travailler ?
Nos potes sont plutôt des graffeurs. J’ai un pote Bruno Leval qui est de Mulhouse qui a bossé avec Nike. Il a fait des t-shirts à l’effigie de Federer, de Nadal. C’est vraiment un mec qui gère. Après on a tout un crew de personnes très investies dans l’art. Je vous communiquerais tout ça…
J’imagine que vous écoutez pas mal de Hip-Hop ici. Quel est le son qui tourne en boucle en ce moment chez Impact ?
Le dernier album de Tyler, The creator. Il est bon. Il est même très bon.
Retrouvez toute l’actualité d’Impact sur Facebook et sur Instagram et l’actualité de Wood sur Instagram.
Merci à Laurent
– P.L –