Au cœur de la forêt avec Quentin Monge
Rencontre avec l'artiste Quentin monge
Photographies par Yuuki Shimizu
L’idée de passer d’une vingtaine de collaborations artistiques par collection à quatre ne s’est pas faite en un claquement de doigts. Il a fallu réfléchir en amont, et balayer certaines inconnues en allant vers des choix qui nous semblaient évidents pour une première : des artistes francophones pour faciliter les échanges, et des ami.e.s pour la proximité.
L’une des premières personnes à laquelle on a pensé, c’est Quentin. Nous avions déjà collaboré avec lui sur une capsule il y a quelques années, et il avait même repensé les murs de notre ancienne boutique rue de Marseille, à Paris. Mais cela remonte à six ans, quand il y vivait encore. Depuis, en fans inconditionnels de son travail, nous avons continué à suivre son évolution, et sa présence sur cette collection s’est imposée comme une évidence.
Après plusieurs années passées entre Paris et Londres, c’est de retour dans son sud-est natal que l’artiste nous a ouvert les portes de son atelier, à fleur de forêt.
Peux-tu nous parler en quelques mots de ton parcours artistique ?
J’ai commencé par une école de communication visuelle je suis entré ensuite dans un circuit assez classique de graphisme en agence. Après quelques années de frustrations j’ai sauté le pas pour devenir illustrateur. Très rapidement l’appel de la peinture s’est fait sentir, avec qu’une exploration constante de nouvelles techniques. Le tout en continuant à développer un travail de commandes.
Tu as grandi dans le sud-est de la France. Après quelques années passées entre Paris et Londres, tu y es retourné, qu'est ce qui t'a poussé à cela ?
Je crois que j’ai mis du temps à réaliser que j’étais pas vraiment à ma place dans les villes et que le besoin de nature au quotidien était plus fort que l’envie d’être là où je me trouvais. Finalement j'ai fait en sorte que le travail suive afin de retourner à mes racines dans le sud-est de la France. C’était naturel pour moi, l’envie de s’ancrer ici près de la mer et avoir des enfants ici.
Quelle place occupe la nature dans ton processus créatif ?
La nature fait partie de mon quotidien je sors de mon atelier j’ai la vue sur des arbres, je sors de chez moi je suis dans une forêt et je sais que si je pousse un peu la balade je me retrouve vite sur un massif qui domine la mer. C’est des vues qui inspirent beaucoup mon travail. Meme si elle ne m’inspire parfois pas quelque chose directement ça me permet simplement de marcher et d’être présent à ce que je fais.
le besoin de nature au quotidien était plus fort que l’envie d’être là où je me trouvais.
Quand on est venu vers toi pour la collection avec ce thème, Canopée, ça évoquait quoi pour toi ?
Pour moi la Canopée ça évoquait une vie mystérieuse à la cime des arbres et du coup à mon niveau la relation que j'ai plus largement à la nature.
À un moment, dans nos échanges, tu parlais d'explorer le monde du minuscule, tu peux nous en dire plus là-dessus ?
Quand je parle du minuscule, c’est ce rapport d’échelle de taille et de temps que nous donne l’arbre. Par sa simple présence, un arbre de 800 ans peut nous ramener dans un voyage du passé et aussi à notre courte existence. Je me plais souvent à imaginer la mémoire d’un arbre. Lorsqu’on l’observe assez longtemps on peut voir s’opérer de véritables petits miracles de la cime jusqu’au tronc et sans parler des racines, ce spectacle silencieux me fascine.