Chris Delorenzo, la légèreté du noir et du blanc…
Tout jeune et déjà très doué pour le dessin, il rêvait de cinéma, s’imaginait à créer les décors des chefs d’oeuvre du septième Art. Aujourd’hui, Christopher Delorenzo prête ses illustrations aux plus grandes marques de la planète. Son style, unique, épuré par ses couleurs et par ses formes est réveillé par le poésie du message, tantôt léger, tantôt humoristique. Découverte d’un illustrateur qui a bien voulu prêter sa plume à Olow pour cette nouvelle collection estivale !
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Salut Christopher ! Plus jeune, tu étais du genre à te dire « Quand je serais grand, je serai artiste » ou tu avais une tout autre idée en tête ?
Hello, bonjour, hola! Quand j’étais gamin, on m’a beaucoup encouragé à poursuivre une carrière créative, et j’étais déterminé à ne pas avoir le genre de travail où tu pries pour la fin de journée. J’en avais déjà jusque là avec l’école, à toujours regarder la pendule pour essayer de bouger les aiguilles avec mon cerveau afin d’accélérer la journée. Je voulais travailler dans le cinéma, créer des décors, des personnages, ou être directeur de la photographie. Je savais que je dessinais bien, mais à l’époque, poser mes idées sur du papier ou sur une toile ne m’intéressait pas et paressait même ennuyeux, je voyais ça comme la première étape de quelque chose de plus grand. J’avais besoin d’acquérir plus d’expérience de vie et de développer mon identité en tant que personne afin de vraiment pouvoir en tirer quelque chose et ainsi rendre le dessin plus intéressant à mes yeux.
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Tu as travaillé avec des marques comme Converse, Sony ou encore Powerade pour ne pas toutes les citer. Lequel de ces projets t’as le plus marqué et pourquoi ?
J’ai adoré travailler sur tous ces projets. C’est incroyable comment ces grosses entreprises, avec lesquelles j’ai grandi, m’ont approché pour faire ce que je veux pour leurs marques, qu’ils autorisent leur image à être manipulée et développée par un seul artiste est vraiment excitant. J’ai beaucoup aimé le projet Powerade car, contrairement à la plupart de mes autres boulots, ils voulaient carrément mettre mon nom sur l’œuvre afin de la promouvoir, et m’ont utilisé en tant qu’artiste et non illustrateur commercial. J’ai travaillé avec une équipe géniale chez Weiden + Kennedy, ils m’ont vraiment poussé à créer quelque chose d’unique mais aussi porteur de message. Et c’était génial car ma famille et mes amis voyaient mes illustrations partout dans leurs supermarchés et magasins de quartier. Je pense que c’est le projet le plus omniprésent que j’ai fait jusqu’à maintenant.
Quel effet ça fait de voir son travail dans « The New York Times » ou dans « Vogue » par exemple ?
J’aime plaisanter et dire que bosser pour le NYT aide à expliquer ce que je fais quand je parle à des étrangers ou à des membres de ma famille. Je peux dire que je suis un illustrateur mais leurs visages restent alors sans vie, car pour beaucoup dessiner est une activité que tu fais quand t’es gamin ou en cours d’art. Alors dès que je dis « New York Times » ils sont là « Ohhh, OK, cool. » Mais ouais, c’est génial et c’est un sentiment qui ne changera jamais, quand je marche dans ma rue et que je ramasse un journal dans mon kiosque du quartier.
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Si tu avais le choix, à quelle époque aurais tu aimé vivre en tant qu’artiste ?
Alors là, elle est difficile, celle-là. Surement entre les années 20 et 40. Quand l’art avait encore des mouvements visibles et manifestes. Je pense que de nos jours, tout est si mélangé et si individuel qu’une voix de groupe n’est plus quelque chose dont les artistes ont besoin afin de définir leur époque. Avant, les artistes étaient comme les scènes musicales des années 80 ou 90, ils se regroupaient pour montrer quelque chose de différent au publique, se rebeller et influencer, tout en étant sapé d’un costume sur mesure. Les gens se tournaient vers eux aussi afin de réagir à leur époque, les chaines étaient plus petites alors ils pouvaient être entendus, maintenant on demande aux stars de téléréalité leurs commentaires. De nos jours, il n’y a rien d’excitant à vouloir perturber un feed d’Instagram. Bien qu’on entre dans une ère où les artistes trouvent à nouveau de l’inspiration à cause de la nouvelle administration aux Etats-Unis ; on émergera peut être de nos bulles et on verra un nouveau mouvement s’élever.
Tu as créé ton univers avec des illustrations toujours très géométrique, souvent en noir en blanc et porteuses de messages… Comment définirais-tu ton style ?
Je pense que mon style vient de mon passé en tant que graphiste, où j’ai débuté en créant des logos et à communiquer des messages. J’essaie de créer des dessins qui ont une certaine poésie et harmonie dans leurs formes. Un dessin peut être bruyant lorsqu’il est calme. J’aime rendre mes dessins intéressants pour moi-même autant que pour le spectateur, donc dessiner est une manière de me chercher, d’essayer de trouver cette partie cachée en plein jour et la ramener à la surface. Je veux chatouiller cet endroit entre ton cerveau et tes yeux et te faire regarder les formes et les interactions autour de toi différemment.
Je sais que tu es un mordu de cinéma et que tu as déjà fait quelques animations pour une compagnie d’assurance allemande. Tu n’as jamais eu envie d’aller plus loin ?
Je suis en train d’apprendre des techniques d’animation et j’espère en faire plus cette année. J’aimerais travailler pour la télé ou des films et autres. Je pense qu’il y a un grand trou dans lequel je n’ai pas encore puisé pour mon travail. J’aimerais aussi travailler plus dimensionnellement et créer des pièces sculpturales, artistiques ou commerciales. J’aime beaucoup ce que Case Studyo fait en ce moment avec leur séries d’artistes et j’adorerais participer à quelque chose de ce genre.
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Pourquoi as-tu accepté de travailler avec Olow ?
Parce que vous faites des fringues géniales et j’aime beaucoup votre envie de donner une plateforme à des artistes émergents afin qu’ils puissent poser leur marque à leur façon sur un autre support.
Choppez dès maintenant le tee-shirt Beach de Chris Delorenzo !
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