ITW // CROCODILE & THE ZOOKEEPERS
Je vous ouvre les grilles de ce luxuriant zoo pour vous présenter quatre jeunes dandins alias Crocodile & The Zookeepers. Ce n’est pas un groupe d’ethnologues, mais des fervents passionnés de la musique. Originaire de Nancy et ses alentours, cette talentueuse bande irradie depuis peu la scène pop folk indépendante française d’une douce et fraîche musique où les cordes et les battements se mêlent à une aigre-douce nostalgie qu’on aurait du mal à quitter, le tout accompagné d’une voix suave à faire chavirer le cœur d’un gorille. Ne vous méprenez pas et écoutez ! Depuis l’écoute de leurs titres via leur Bandcamp, j’ai voulu faire mon curieux et en savoir plus sur ce singulier projet.
Tout d’abord, parlez-moi un peu de vous…
Blanche : Je vais sur mes 20 ans, et la batterie c’est moi.
Clémentine : Je suis la chanteuse du groupe. Je fais aussi (ou plutôt j’essaie) de la guitare. Je suis en terminale L donc je passe le bac très bientôt.
Loann : J’ai 21 ans et je suis le guitariste.
Nico : Je m’occupe de la basse et ce que je préfère : la mayonnaise, les casquettes et chiller dans mon lit.
Question incontournable, comment s’est formé le groupe ?
Clémentine : Par hasard. Je m’explique. Avec Loann on avait déjà depuis longtemps l’idée de faire quelque chose ensemble, et je lui ai dit qu’on pourrait s’inscrire au FML en utilisant les compos que j’avais déjà. Entre temps on m’a proposé de faire un petit concert. Sur le moment, je n’étais pas trop confiant de monter sur scène toute seule. J’ai donc demandé à Blanche de m’accompagner. Tout s’est passé à merveille ! On a aussitôt eu d’autres propositions. La machine était lancée. Nicolas s’est ajouté au projet dans la foulée. Dès qu’on a créé notre page Facebook, on a eu des demandes assez dingues comme de participer à la première partie de Balthazar à L’Autre Canal (Nancy). Assez étonnant puisque Nico, Blanche et Loann se connaissaient à peine, c’était tout frais.
Pourquoi Crocodile & The Zookeepers ? Que reflète cette appellation ?
Blanche : ‘Crocodile’ vient du premier pseudo que Clémentine a utilisé pour poster une de ses chansons sur la toile. Quand le groupe s’est formé, on cherchait un petit truc à placer derrière ce fameux ‘Crocodile’ et ‘The Zookeepers’ sonnait plutôt bien. La traduction ‘Les gardiens de zoo’ s’y prêtait parfaitement.
Clémentine : Blanche répond mieux que personne à cette question, haha. En effet, ‘Crocodile’ n’a pas de signification particulière. Quand j’ai décidé de mettre Tomboy sur Youtube, il me fallait un pseudo. Je ne voulais pas utiliser mon nom, peut-être par timidité. Avec une amie on a commencé à chercher. On disait des mots un peu au hasard et puis quand est venu ‘Crocodile’ ça nous a paru évident. C’était comme un soulagement de l’avoir enfin trouvé.
Parlez-nous de votre univers, de votre esthétique « animal », de vos attentes…
Clémentine : Je pense que notre esthétique ‘animal’, comme tu dis, est encore à travailler. Le groupe est tout jeune. Jusqu’à maintenant on privilégie la musique et les répétions. Néanmoins, le visuel et l’image sont tout aussi importants. Personnellement, je marche beaucoup comme ça. Je suis d’abord attiré par l’esthétique d’un groupe, que ce soit par les clips ou les pochettes d’album. On a fait quelques photos avec Antoine Foré, qui tient le site AucuneExcuse. Il a voulu aller au Museum Aquarium de Nancy, pour rester dans le thème. L’idée m’a de suite séduite et le rendu est excellent.
On sent bien l’influence de la scène pop folk dans votre musique. Une légère nostalgie voire mélancolie, et sensibilité s’impose dans vos titres. D’où vient cette inspiration ?
Clémentine : C’est le style de musique que j’écoute principalement, alors forcément ça influe pas mal. Joan Baez, Simon & Garfunkel, Bon Iver, Lucy Rose… Tout ces groupes que j’écoute m’inspirent, volontairement ou non. J’aime la douceur qui s’y dégage. Même dans une chanson plus rythmée, j’adore les moments d’accalmie, ça rend le reste d’autant plus fort.
Loann : Avant de rejoindre le groupe j’écoutais peu d’artistes pop folk, mais maintenant les choses ont changée. Je découvre des sonorités, des ambiances qu’on ne peut retrouver dans aucun autre style. Avant de commencer le travail en groupe, je m’amusais déjà à rejouer les morceaux que Clémentine m’avait envoyés. Je commençais à me familiariser petit à petit à ce nouvel univers qui me tendait les bras!
Blanche : C’est drôle parce que chacun d’entre nous a des influences très différentes. C’est intéressant de voir comment on se sert de tout ça. Le résultat de ce petit mélange est très sympa, cela avantage énormément notre musique.
Comment entreprenez-vous le travail de composition ? Y’a-t-il un mécanisme bien défie ou cela s’impose spontanément, plus « dans l’instant » ?
Blanche : Les premières chansons ont toutes été composées et écrites par Clémentine. Puis avec le temps, chacun d’entres nous y a ajouté ses arrangements, son grain de sel comme on dit. Maintenant que le groupe est bien en place, on essaie de composer à plusieurs, selon les idées de chacun.
Loann : Les compos de Clémentine étaient déjà toutes faites. Il nous suffisait de voir ce qu’on pouvait y ajouter de pertinent, sans pour autant les dénaturer.
Clémentine : Certaines dataient de plus d’un an. Je ne les jouais que pour moi jusque-là, et j’en étais un peu lassé. Les réarranger avec le groupe leur a fait beaucoup de bien, et à moi aussi.
Nico : Le fait de réarranger ses compos était le gros de nos répétitions au début. Maintenant que les titres sont bien calés, on est plus libre et créatif. On peut plus facilement partir dans nos délires pour enfin se dire « tiens, ça faut qu’on le garde ». C’est plus spontané et vivant qu’à nos débuts, étant donné qu’on se connaît tous bien maintenant.
Et les textes alors ?
Blanche : On laisse Clémentine s’y coller. En espérant qu’elle ne raconte pas trop n’importe quoi !
Clémentine : C’est un peu ce que je fais pourtant. Ça parle de tout et n’importe quoi. Les paroles sont très simples et assez modestes. Il n’y a pas de grandes phrases tarabiscotées parce que déjà mon anglais est assez limité. Au final, je trouve ça beaucoup plus naturel. Certains textes peuvent partir d’un simple mot que je trouve amusant. Puis l’histoire vient d’elle-même (cf. Tomboy). Mais certaines chansons sont plus personnelles comme To My Friends dans laquelle je parle de ce moments charniers de la vie où tu sais que tu vas prendre d’autres directions que celles de tes proches, et qu’au final tu dois te faire à cette idée. Je fais aussi des chansons de loveuse (rires)
Passage oblige, la scène. Je pense que vous commencez à avoir pas mal de dates à votre actif. Que vous procure-t-elle ?
Clémentine : Tout s’est passé rapidement et même si j’en suis ravi, la scène m’effraie un peu. Je ne suis pas encore aussi à l’aise que j’aimerais l’être, un peu trop statique et timide. Mais petit à petit j’apprends et je prends de l’assurance. Je crois que la scène Galaxie d’Amnéville m’a un peu guéri de tout ça. Jouer là-bas nous a fait du bien à tous les quatre, je pense.
Loann : On a besoin de se mettre en confiance. Cela viendra avec l’expérience ! Ces dernières dates nous offrent déjà de très beaux souvenirs.
Nico : Jusque là le public a toujours été réceptif à notre son « smooth ». Je pense que c’est une musique assez accessible et le public aime ça. Du coup on est rarement déçus quand on monte sur scène, on prend notre pied.
Blanche : Et on essaie de rassurer au mieux Clémentine sur scène. Mais y’a encore pas mal de boulot !
Concernant les envies, projets… La sortie d’un EP est-elle envisagée ou envisageable ?
Clémentine : C’est envisageable et envisagé. Néanmoins, on prend notre temps pour faire quelque chose qui nous ressemble. On ne veut pas avoir de regrets quelconques concernant nos titres. On doit aussi passer le bac et les examens qui sont prioritaires.
Vos albums et artistes du moment ?
Blanche : Les albums Torches de Foster The People et Can Be Late de Skip The Use tournent en boucle chez moi en ce moment.
Clémentine : L’album de Melody’s Echo Chamber que je viens seulement de découvrir. Je suis folle amoureuse de cette fille, de son album, de ses clips. Mention spéciale pour Bisou Magique.
Loann : Les albums Latitude de David Lemaitre et Random Access Memory de Daft Punk qui sont à mon sens des albums d’ambiance. Sinon des artistes tels que Alt-J ou encore Devendra Banhart.
Nico : L’album People de The Burning Hell que j’ai découvert lorsqu’on a fait leur première partie il y a peu de temps. J’ai eu le coup de foudre et j’ai directement acheté leur vinyle (des types très sympas). Puis il y a le DJ S.Mos dont j’avais vite entendu parler et que j’ai vu en concert au dernier festival Jardin du Michel. Je suis également fan depuis.
Je parle maintenant au spécialiste des couvre-chefs et des chemises. Comment trouves-tu les collections d’Olow ?
Nico : Je suis fan des 5-panels depuis que j’ai eu ma première Supreme alors vous pensez bien que j’kiffe les vôtres : qualité et style réunis ! J’ai aussi vu qu’il y avait aussi un modèle de plateau de skate que je trouve super. Maintenant, j’ai l’impression que le skate se résume trop souvent à un style ou une apparence, et qu’on en oublierait presque le ride et le sport ! J’pense casser ma tirelire pour une board Olow x Antiz quand la mienne aura rendu l’âme !
Le mot de la fin ?
Blanche : Hurluberlu // Clémentine : AMOUR ! // Loann : Zinzin. // Nicolas : Apéro.
Un grand merci à Loann, Blanche, Clémentine et Nicolas pour leur contribution.
Propos recueillis par Julien Catala.