Rencontre confinée avec Elenia Beretta
Cinéma, photographies anciennes, musique, littérature, Les influences d’Elenia sont multiples.Illustratrice italienne, basée à Berlin. Elle travaille depuis 2012 en freelance, et en parallèle elle continue d’apprendre et d’enrichir ses techniques. Elle collabore également avec des éditeurs jeunesse en illustrant des livres pour enfants. Rencontre virtuelle en confinement avec la talentueuse Elenia.
Hello Elenia, comment vas-tu en ce moment ? Laquelle de tes œuvres pourrait illustrer ton état d’esprit actuel ?
Bonjour, je vais très bien merci. Ces jours-ci je suis en train de dessiner le story-board de deux livres que j’aimerais montrer à quelques éditeurs.
L’un d’entre eux c’est une histoire de ZagaZaga, une souris indépendante et ringarde.
J’ai remarqué que tes illustrations étaient souvent des compositions très ordonnées, chaque élément se distingue d’un autre, peux-tu nous en dire un peu plus sur ton processus de création ?
Mon processus créatif commence toujours par une recherche iconographique à partir de vieilles photos, la littérature, l’art, les sculptures et la vie réelle.
J’aime avoir des références visuelles et la plupart du temps, ce sont des photos anciennes et vintage.
Ensuite, j’esquisse des idées issues de la fusion de mon inspiration et de la composition de ces images.
Tu as créé en 2017 le concept « Drawing Nights Berlin », et tu pratiques le « live Drawing ». Qu’est-ce qui t’a donné envie de rassembler les gens autour de la création artistique ?
J’ai commencé ce projet avec mon amie Julia, nous avions besoin de combiner des professionnels et des non-professionnels et prendre du plaisir à dessiner ensemble.
Je crois fermement que tout le monde peut dessiner et profiter d’un moment de créativité sans avoir de compétences particulières. C’est pourquoi nous créons toujours des exercices spéciaux et amusants qui donnent l’occasion à tous les invités d’essayer et d’expérimenter.
On ouvre la porte au monde de la créativité afin de montrer le processus et d’impliquer les gens pour qu’ils apprécient la narration visuelle.
Tu vis actuellement à Berlin mais tu adores voyager. Quelle est la dernière destination qui t’a fait vibrer ? J’imagine que tes voyages te permettent de nourrir ta créativité.
Pendant longtemps, j’ai toujours voyagé dans les villes, mais l’année dernière, j’ai finalement décidé d’aller sur une île grecque et j’en suis tombé amoureuse. J’y suis allée seule, en essayant de me détendre et de profiter du soleil. J’ai fait une pause de toute la pollution visuelle que nous avons tous les jours dans notre vie. Ça à permis à mon esprit de prendre un nouveau départ. J’espère que je pourrai me rendre dans cet endroit dès que possible. J’ai besoin de nourrir mon âme.
C’est drôle, tu as collaboré avec l’agence Matte projects basée à New York, pour le visuel du Full Moon Festival et j’y ai moi-même travaillé lors d’un stage il y a deux ans… Étant une mordue de musique, j’imagine que c’est avec engouement que tu as accepté de bosser sur ce projet.
Oui, c’était une très belle collaboration. Très spéciale à mes yeux. J’ai vraiment apprécié de travailler avec eux. Les artistes impliqués dans le festival de musique étaient incroyables et j’ai eu la chance de les peindre. Le groupe Metronomy est étonnant, je crois que je pleurais de joie en dessinant.
Tu as également illustré plusieurs livres pour enfants, qu’est-ce qui t’a plu dans cet univers ?
J’aime illustrer des livres d’images et penser à de nouvelles histoires, cela me permet de rencontrer mon moi intérieur qui est un petit enfant fou sautant d’un arbre à l’autre. Je peux parler de mon enfance à travers des histoires sur des expériences positives et négatives.
D’où vient ton amour pour la peinture ?
J’ai commencé quand j’étais enfant. Ma mère peignait avec de la peinture à l’huile.
Elle m’a donné un pinceau et j’ai pu développer cet intérêt. J’utilisais le dessin pour exprimer mes sentiments et me souvenir des événements de ma vie. Si un jour j’apprenais à faire du vélo, alors je dessinais cette situation le lendemain à l’école maternelle, pour revivre la joie.
J’aperçois des tatouages sur tes bras. Proviennent-ils d’illustrations perso ?
J’aime beaucoup les tatouages, mais je ne les ai pas dessinés. J’ai toujours l’idée du contenu, mais je donne une totale liberté au tatoueur, certains d’entre eux sont mes amis, très talentueux.
Tu travailles avec Olow depuis quelques saisons maintenant et tu as créé un certain nombre d’illustrations. Y en a t-il une que tu aimes plus particulièrement ?
Je pense que ce que j’aime chez Olow, c’est cette belle relation respectueuse entre la marque et moi même. Je respecte beaucoup leur travail et la façon dont ils ont grandi au fil du temps.
Travailler avec eux est amusant et cool. J’espère que nous continuerons à créer de belles illustrations ensemble. Je les aime toutes !
Puisque tu es à Berlin, as-tu une ou deux adresses secrètes à nous dévoiler ?
Voici mes endroits préférés :
- Entrée du Tempelhofer Feld par la Oderstraße
- Alaska Bar, Reuterstraße, bar et restaurant végétalien (suggestion : saumon végétalien)
- Maybachufer, se promener sur le canal et boire des bières au soleil.
Ta dernière exposition est basée à Milan, en as-tu d’autres en programmation à l’avenir pour que l’on puisse admirer ton travail ?
Trois amis ouvrent une galerie à Milan, et je pense que nous allons organiser quelque chose d’incroyable ensemble.
J’aimerais beaucoup avoir la chance d’exposer à Paris, Londres et Tokyo, mais ce n’est qu’un rêve… donc rien de prévu pour l’instant !
– Interview réalisée par Garance Delabriere –