ITW – Gwendoline Blosse, artiste aux multiples facettes…
Gwendoline Blosse est dessinatrice, illustratrice, graphiste, auteure de bandes dessinées et même catcheuse… Artiste aux multiples facettes, elle fait danser son trait au fil de ses projets.
Hello Gwendoline, tu as étudié à Nantes et tu vis toujours à Nantes aujourd’hui, qu’est-ce qui te rattache à cette jolie ville, qui est aussi très importante pour OLOW ?
A l’époque c’était pour mes études, mais c’était aussi un bon prétexte de me rapprocher de la Bretagne, où je suis née, mais où je n’y avais jamais vécu.Depuis, 10 ans se sont écoulées, et ce que je trouvais à l’époque génial dans cette ville, (c’est peut-être un peu moins le cas) c’est qu’il était possible d’y « faire ce que tu veux ». Créer une association, organiser des concerts en appartement, organiser un festival, ouvrir un squat, créer des évènements militants, faire du catch, du dessin, etc. J’arrivais d’une petite ville du sud, plutôt de droite, et j’avoue, l’arrivée à Nantes a été très inspirant. Depuis la ville a muté, et les enjeux ont bien changé. Je trouve que « l’amusement culturel » de l’époque, a fait place à des luttes socio-politique de plus en plus grandissantes… Morosité et lassitude, ont pris le dessus. C’est très stressant ce qui arrive au niveau politique… mais bon je m’écarte de la question ?
Sinon, j’aime Nantes pour son climat, son estuaire, son fleuve, et ses nuages !
Tu dessines énormément de personnages, où puises-tu l’inspiration de chacun d’eux ?
Y a bien longtemps, je tenais un petit blog satirique où je croquais la vie nantaise (ses soirées, ses asso, ses commerces…) j’essayais d’y glisser des ami.e.s ou connaissances dans mes histoires, les caricaturer.. C’était plus au moins réussi. Petit à petit, je suis rendue compte que ce qui m’intéressait le plus, ce n’était pas de les dessiner parfaitement, courir après le réalisme. C’était les signes distinctifs de chacun. Tout se joue sur les détails, et au moindre changement, l’expression en est modifiée totalement. Un sourcil circonflexe, une lèvre un peu tombante, l’ombre d’une paupière, le léger rictus d’une joue, l’inclinaison de la tête, une mâchoire large, le nez long, etc. Mais il n’y pas que ça… il y a aussi la variation du trait. Celui ci n’aura pas la même incidence s’il est fin ou épais. Du coup, ça m’amuse beaucoup d’expérimenter ce domaine là. Je prends souvent une base de visage + épaules, puis je varie. Parfois une photo sur le web, la Presse, ou une expo, une peinture de maitre, me donnent des idées, comme une posture, ou encore une action. Si je n’avais pas vu cette image d’un boxeur vue de profil, je n’aurai sans doute pas vu des cœurs à la place de ses gants. C’est une question de point de vue, d’interprétations, et de timing.
On pourrait croire que tu utilises essentiellement une tablette graphique pour réaliser tes illustrations… Pourrais-tu nous expliquer comment se déroule exactement ton processus créatif ?
Lorsque j’ai une image bien en tête, je fais des recherches sur le web, j’essaye de trouver ce modèle bien particulier de bulldozer, cette variété de cactus, ou la posture de ce joueur de foot. Ensuite je compose. Un gros plan ? Peut être que cette roue est intéressante, mais pas le reste du camion ? J’aime vraiment comment elle s’adosse sur son siège…mais finalement c’est juste sa posture, pas son physique, ni son sexe, ni son environnement… Tu te fais un brouillon, puis tu reviens dessus en équilibrant ton trait, ou ne mettant l’accent que sur un détail, etc. L’avantage du numérique, c’est que tu peux expérimenter énormément de choses. Mais attention, ce n’est pas le logiciel qui te rend créatif, il faut passer par le dessin d’observation, et travailler dure, pour être ensuite à l’aise avec son outil. Parfois, tu te rends compte qu’on ton idée est tirée par les cheveux, ou trop bavarde : soit tu épures pour ne laisser que l’essentiel, et si ça ne fonctionne toujours pas (généralement on le sait assez vite si une image est réussie) tu renonces à cette idée, tu fais marcher ta matière grise, et tu recommences. Il m’arrive de refaire des dizaines et de dizaines de fois, un œil, ou une bouche, ou encore une main (bon ça c’est à chaque fois), pour l’expression la plus juste.
Tu utilises très souvent des couleurs très prononcées pour tes créations, as-tu une manière particulière de les choisir ?
Pendant très longtemps, la couleur me stressait, j’avais carrément des livres avec des accords de tons. Ça m’a étriqué, coincé, frustré, je trouvais mes dessins timides, peu audacieux, pas lumineux. Puis un jour, j’ai fait les mises à jour de ma palette graphique et je me suis rendue compte que je pouvais DESSINER DIRECTEMENT SUR ORDINATEUR . A partir de là les choses ce sont ouvertes, fini le scanner, fini les heures de nettoyage à la gooooommmeuuu, je peux faire un dessin qui aura son « premier » trait, celui qui est spontané. Mais la chose la plus réjouissante, eut été l’expérimentation du code colorimétrie RVB, ça m’a réconcilié avec la couleur… je pouvais tester les choses. C’est encore dingue aujourd’hui ! Sinon, non, je n’ai pas de manière particulière de choisir les couleurs… parfois je fais la règle des trois couleurs, soit une dominante de ton avec ses variantes + une couleur saturée, etc. Aussi j’aime bien utiliser le blanc comme couleurs, choses que je ne faisais pas auparavant. Pour moi le blanc, c’était le papier, point barre. Il était innenvisageable de mettre un fond coloré. Maintenant sur palette, j’ai compris qu’il était intéressant d’en mettre un.
Depuis combien de temps dessines-tu maintenant ? D’ailleurs, on sent une réelle évolution dans ton travail, comme l’appréhendes-tu et l’expliques-tu ?
Depuis môme, comme beaucoup d’enfants… mais je peux dire, que je suis à l’aise… hum… depuis 4/5 ans. Mais ce n’est pas anodin, tout a découlé suite à un drame familial, je pense que j’étais colère, que je n’avais plus d’enjeux, que j’en avais plus rien à faire. Comme quoi, ton histoire, ta personnalité, se répercute sur ton processus « créatif ». Hamdi Ala
Ça me paraît une évidence.
Tu fais parti d’un club nantais un peu particulier ; le Catch de dessinateurs à moustache… Peux-tu nous en dire un peu plus sur ce projet ?
Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez. Il paraitrait que je suis Carmen Vegas…que nini je ne mange pas de ce pain là. Après 7 ans de carrière Carment Vegas a prit sa retraite en Amérique latine, il semblerait qu’elle a été vu élevé des chèvres avec l’ami El Pepito. Sur un ring, deux artistes s’affrontent en un match de deux rounds via deux grands dessins dont les thèmes ont été proposés par le public. À l’issue du combat, l’assistance vote pour la meilleure composition graphique. Au gré des duels, les dessins s’étoffent, le rythme s’accélère, les tricheries et les sanctions se multiplient tandis que la fièvre gagne un peu plus l’assemblée à chaque nouvelle rencontre. Les spectateurs dont les sujets ont été tirés au sort par l’arbitre repartent avec les œuvres réalisées. Sous la forme d’un combat de catch, les arthlètes (artistes/athlètes) s’adonnent à l’improvisation graphique sur les thèmes proposés par le public avec ponctuellement, des coups spéciaux, des contraintes et des coups fatals. caner akbulut Les catcheurs dessinateurs à moustaches assureront près de deux heures d’ultra violence et de bonnes manières dans un show digne des plus grandes superproductions américaines.
Quel a été ton plus beau voyage ?
Hum.. je dirais le Cambodge. Mon père vit là bas, et j’ai maintenant la chance d’avoir un demi-frère franco-khmer, c’est donc à chaque mon plus beau voyage.
Bisous.
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