Interview de Philippe Lévêque, Directeur Général de CARE France
CARE est une ONG internationale et existe depuis plus de 70 ans, pouvez-vous la présenter rapidement pour ceux qui ne la connaitraient pas encore ?
CARE a été créée en 1945 pour venir en aide aux populations européennes dévastées par la seconde guerre mondiale. Plus de 100 millions de colis contenant des vivres alimentaires mais aussi des vêtements et des médicaments ont été expédiés par bateau par les citoyens américains vers l’Europe. A la suite de cette action, CARE a continué d’apporter une aide d’urgence aux victimes des catastrophes naturelles et des conflits. L’association a pour la suite élargi son domaine d’intervention en menant des programmes de développement. L’investissement de chacun a permis de construire au fil du temps un réseau de solidarité humanitaire de 14 pays membres intervenant dans 90 pays. En 2014, 72 millions de personnes ont pu bénéficier directement du soutien de CARE.
CARE porte une attention particulière à la condition des femmes, premières victimes de la pauvreté dans le monde. Quelles ont été les principales actions mises en place à ce sujet ?
En effet, dans les pays en développement, les femmes sont les plus exposées à la pauvreté. Pourtant, elles jouent un rôle capital dans l’amélioration des conditions de vie des communautés les plus pauvres. A travers ses projets, CARE soutient « l’empowerment » des femmes en mettant notamment en place des Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit au sein des communautés.
Une AVEC est un groupe de 10 à 20 personnes, essentiellement des femmes, qui décident de mettre en commun leur argent pour constituer un fonds auprès duquel les membres peuvent emprunter.
La Vente Planchettes est une vente caritative organisée par OLOW au profit de CARE France, comment avez-vous accueilli cette proposition ?
J’ai été touché par la démarche de solidarité d’Olow et je pense qu’il est motivant pour nos équipes de savoir qu’elles sont encouragées par de jeunes entrepreneurs. Je suis optimiste en constatant que les entreprises d’aujourd’hui qui construisent demain se sentent concernées par les populations qui souffrent par-delà leur frontière et je ne peux que les saluer pour leur engagement.
Comment voyez-vous l’impact artistique dans le milieu des ONG ?
La solidarité fait partie des valeurs humaines et elle peut s’exprimer de multiples façons. En tant qu’association, nous souhaitons pouvoir sensibiliser le plus large public à nos actions et l’art est un moyen de communication universel.
CARE x Koralie
Depuis le 19 septembre, vous avez lancé le projet « Le climat au pied du mur » en collaboration avec de nombreux artistes. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Notre équipe du Pôle Changement Climatique a collaboré avec 5 artistes de street art pour mettre en avant les enjeux du changement climatique sur les murs du 19ème arrondissement de Paris. Ces fresques ont pour objectif de permettre aux parisiens de se questionner et de débattre au cœur de l’espace public. Cette action a été conçue dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur le climat (COP21).
De nombreuses personnes hésitent à faire des dons car elles ne savent pas où leur argent va aller. Comment CARE pourrait rassurer ces donateurs ?
L’argent collecté permet à CARE de financer un très grand nombre d’actions qui ne sont pas ou peu financées par les pouvoirs publics. Cela permet également d’augmenter notre réactivité pour répondre aux urgences. En 2014, 86,5% de nos fonds ont été affectés au développement de nos programmes.
Tous les ans, l’Union Européenne audite plusieurs de nos projets et nous avons toujours passé avec succès ces audits exigeants. L’Union Européenne, les gouvernements français, britannique, américain ainsi que les Nations Unies nous honorent de leur confiance. CARE France est également agréée par le Comité de la charte du don en confiance, organisme sans but lucratif qui exerce depuis plus de 20 ans la mission de contrôle de l’appel à la générosité publique. Enfin, nos comptes annuels sont certifiés chaque année par un commissaire aux comptes indépendant.
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