ITW – Sasa Ostoja, la représentation animale…
Ayant grandi au milieu d’animaux en tout genre, l’artiste amstellodamois Sasa Ostoja est persuadé qu’il est de son devoir de représenter la race animale dans ses oeuvres, qu’il juge trop peu représentée et respectée dans notre monde. S’essayant aussi à d’autres formes d’arts comme la musique, l’alliance de différents arts est nécessaire à sa créativité. Rencontre avec un artiste inspiré, au style espiègle et unique!
Salut Sasa ! Comment en es-tu arrivé à l’illustration ?
Salut les gens d’Olow ! Après avoir fini mes études de peinture aux Beaux Arts en 2008, j’ai voulu me faire un peu d’argent en créant des flyers. Je n’y connaissais rien. Je suis partie de zéro, et je me suis réinventée en tant qu’illustrateur. J’ai dû fouiller dans mon imagination afin de créer un tout nouveau monde. Aux Beaux Arts, je peignais des tableaux abstraits aux formes géométriques. Je travaillais sur une œuvre pendant des mois, comme un robot. C’était un soulagement de balancer mes idées sur du papier rapidement. Ma seule règle était de retrouver cette joie et cette excitation que tu as quand t’es gamin. J’en avais vraiment marre de toutes ces règles, ce que tu peux faire et ne pas faire à l’école. J’ai heureusement eu l’opportunité de faire des petits boulots pour des fêtes, des skateshops et des théâtres qui m’ont motivés à continuer.
Tu es artiste illustrateur, DJ et tu as même fait de la radio ! Honnêtement laquelles de ces trois activités te plait le plus et pourquoi ?
Avant je faisais tout en même temps, comme une furie ! Je dessinais la semaine et je mixais le weekend. Et j’animais tous les mois une émission à Red Light radio. J’ai fait ça pendant cinq ans. C’était trop. Maintenant je me concentre sur mes illustrations et je fais une émission radio une fois tous les deux mois sous le nom de Sultan Botanico. L’émission est un recap de toute la musique que j’écoute quand je dessine à ce moment donné. J’ai besoin de musique quand je suis occupée. Tous ces éléments sont connectés. L’union fait la force !
Pourquoi dessines-tu presque exclusivement des animaux ?
J’aime utiliser des créatures animales pour raconter des histoires, comme les fables. J’ai l’impression que je peux m’exprimer plus librement quand je n’utilise pas d’humains dans mes dessins. Sinon ça peut être trop direct. Comme ça je peux jouer avec les interprétations et les perspectives. Mais de nos jours un animal peut être un humain et vice versa. Quand je façonnais mon univers visuel, une de mes règles étaient d’utiliser des animaux comme point de départ.
Aimes-tu les animaux dans la vraie vie autant que tu les utilises dans tes illustrations ?
Oui, plus que les humains ! Je pense que la terre se porterait mieux sans humains. Quand j’étais plus jeune, ma mère avait tout le temps des chiens, des chats, des oiseaux à la maison. Alors j’ai grandi avec, et je me sentais confortable autour d’eux. Les animaux forment une minorité, ils n’ont pas vraiment de voix ou de droits. Donc je me dois de les représenter.
Tu viens d’Amsterdam mais si tu avais le choix, dans quelle ville du monde souhaiterais tu t’installer ?
J’aime beaucoup Amsterdam, mais la météo me mine vraiment en ce moment. Surtout en l’automne et en hiver. Je reste chez moi et je mets le chauffage à fond, en mode tropical. J’ai passé deux mois l’année dernière au Brésil afin d’échapper au froid. Quand c’est l’hiver aux Pays Bas, c’est l’été au Brésil. Si je pouvais, je passerais les hivers à Bahia au Brésil et je reviendrais aux Pays Bas au printemps. Une météo confortable peut vraiment sauver la vie.
Il parait que tu aimes jouer avec les extrêmes. Tu as d’ailleurs réalisé la couverture de « Volkskrant Magazine » où on peut voir des animaux dans les différentes positions du fameux Kamasoutra. Utilises-tu les animaux pour rendre des sujets tabous plus accessibles et moins « graves » ?
Absolument, j’ai entendu parlé de parents qui ont dus donner des cours d’éducation sexuelle en avance à leurs enfants à cause de cette couverture. D’autres l’ont trouvée offensante. Le fait que mon travail soit facilement accessible est sans doute utilisé pour exploiter ces questions. C’est aussi un processus d’apprentissage pour moi, comprendre toutes ces idées humaines complexes. Mon apprentissage des choses se fait généralement avec des rires et des pleurs.
Ça te ferait quoi de croiser une personne dans la rue qui porte un des t-shirts que tu as réalisé avec Olow ?
Ce serait génial, une toile ambulante. Malheureusement, je n’ai pas encore fait beaucoup de t-shirts. L’idée de pouvoir rendre les gens heureux avec tes dessins est une des raisons pour laquelle je dessine. Donc je suis très heureuse de faire cette collaboration avec Olow, et on verra ce que l’avenir nous réserve.
Choppez votre tee-shirt de Sasa Ostoja !
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