Je me suis installé à Bordeaux, à l’époque j’étais passionné de jazz. J’ai économisé avec mon salaire de stage de fin d’études pour m’acheter un super saxophone Selmer et j’ai décidé de suivre une formation d’un an de saxophone jazz au CIAM.
À côté j’aspirais à un métier très terre à terre, je suis donc devenu coursier à vélo, j’adorais ça c’était assez excitant comme métier. J’ai retrouvé cette ambiance d’équipe, comme au skateboard. Au fond, je ressentais le besoin de faire un break, de me déconnecter. Chaque soir durant cette période, je m’étais interdit d’aller sur l’ordinateur. Je voulais perdre le moins de temps possible, pour m’intéresser à la littérature, le cinéma, des domaines où je sentais que j’avais des lacunes.
Après deux ans, j’ai senti que l’électronique et l’informatique me manquaient. J’ai commencé à réapprendre l’électronique, tout seul avec internet, car c’était une matière dans laquelle je n’étais pas très bon, ni intéressé à l’école. Il s’ensuivit une pulsion créative de fer à souder, j’ai créé plein de petites machines dans mon coin. Certains amis voyaient ce que je faisais et un jour une copine est venue me proposer d’exposer. C’était ma première exposition : “Cultural Hazard”, avec un orchestre de machines de récupérations. J’ai par la suite enchaîné plusieurs expositions, ça m’a aidé à débloquer cette frustration et ce sentiment d'illégitimité.