Ça a grésillé, couiné un peu, nos lumières sont passées de bleu à orange, il y a eu de la neige, et enfin un panneau clignotant avec ces mots :
ERREUR 404 MONDIALE.
Et puis tout s’est bloqué. Aucune touche n’a depuis répondu à l’appel de nos doigts désespérés. Il a fallu trouver alors quoi foutre de tout ce matériel devenu obsolète. La première soirée, j’ai vachement angoissé à l’idée de ne pas pouvoir aller sur les réseaux sociaux avant de me coucher. Et puis je me suis aperçu qu’on s’emmerdait bien mieux sans scroller à l’infini, donc je me suis endormi plus vite que prévu.
Au petit matin, dans une forme olympique, j’ai commencé à faire des trucs un peu étranges, comme me scotcher sur la tête mon modem (le moche, celui avec les antennes) et courser les vaches en face de chez moi. Plus le temps s’écoulait, plus je passais du temps dehors, à m’occuper de mes légumes, à créer des totems géants avec tout le matos que je trouvais ici et là. Certains soirs, j’organisais des bons gueuletons dans le jardin, éclairés par cette guirlande de téléphones portables restés allumés que j’avais ingénieusement accrochés à l’arbre.