OKKO, 20 ans que ça dure…
Qui ne s’est jamais demandé qu’elle est cette main en bois au 2 Rue Haute Casserie à Nantes. Cette main est le symbole d’une boutique emblématique du paysage de la radieuse, OKKO. Ici réside un vestiaire pour l’homme et la femme en mouvement permanent. Riche de son expérience Catherine a construit en 20 ans un véritable repère pour les amateurs de belles pièces… Elle nous raconte…
Avant même de pénétrer dans votre boutique on peut apercevoir une énorme sculpture d’une main en bois qui orne la rue Haute Casserie, que signifie-t-elle?
C’est une question que certains clients se posent de temps en temps. J’ai toujours eu une enseigne surdimensionnée. À l’ouverture c’était un jean qui mesurait 3 mètres 50 de haut. J’ai dans mon entourage, clients et amis, pas mal d’artistes, architectes, graphistes. Des gens qui ont un regard. Ma seconde enseigne était un magnifique escarpin en inox, géant. Réalisé par un plasticien Nantais. Malheureusement un soir je l’ai oublié dans la rue et elle a disparue, lourde perte. Une pièce unique, une œuvre d’art, ça m’a fait vraiment mal au cœur. J’ai ensuite eu envie de bois. Je connaissais quelqu’un qui avait participé à la construction du géant de Royal de Luxe, Pascal Alonso. Il n’avait pas travaillé le bois depuis longtemps et s’est montré très motivé. Nous avons réfléchi ensemble à ce qu’il pouvait me proposer. C’est lui qu’a eu l’idée d’une main. Ça m’a plu. Je lui ai dit OK.
J’ai beau avoir cherché mais je n’ai trouvé aucune relation avec le mot OKKO. Pourquoi ce nom de magasin?
À l’époque ça a été beaucoup de recherches, des discussions. Puis un jour c’est devenu un jeu avec les lettres, en réfléchissant à un visuel. Les K et O fonctionnaient bien ensemble, et voilà OKKO, lisible dans les deux sens. Ça marchait bien. Au début c’était même OKKO line. Au fil du temps on s’est rendu compte que le line personne ne le prononçait, on a donc rapidement décidé de le supprimer. On observe le profil des étagères en metal, elles évoquent des ailes d’avion. Le sol est en bitume et un passage clouté part de l’entrée et traverse toute la boutique dans sa diagonale. L’idée de l’architecte a été d’amener le public à déplacer son regard jusqu’au fond de notre grotte.
Voilà vingt huit années que vous êtes installés ici. Comment a commencé l’histoire de la boutique?
Après quelques expériences intéressantes en boutiques de chaussures de sport j’ai eu la chance de trouver un poste de responsable dans une petite jeannerie du centre ville. Le propriétaire était ravi de pouvoir déléguer au maximum.Et moi donc! Il m’a proposé de m’impliquer dans les achats. La découverte des salons, la recherche de marque, le choix des collections, ça m’a beaucoup plus. Ensuite lui est venu le projet d’une nouvelle boutique, un peu plus grande avec un ami à lui commerçant dans le quartier. Celui-ci s’est désisté. Jean m’a proposé de m’associer à ce projet et de m’occuper de la gestion de cette nouvelle structure. Quelques années plus tard je lui ai acheté ses parts pour voler seule aux manettes d’OKKO.
Plus qu’un simple shop OKKO est une véritable référence en matière de shopping à Nantes. Comment s’est bâtit cette réputation ?
Il faut faire un détour pour pousser la porte d’OKKO. Nous ne sommes pas sur un emplacement de premier choix alors comment faire parler de soi. Le bouche à oreille. Une offre différente. Savoir surprendre. Établir une confiance et un échange. Toujours le plaisir de l’écoute et du conseil.
Avec une main mise sur le marché du textile par les grosses enseignes, quelle est la solution pour résister ?
C’est vrai, le marché évolue, le monde change, les demandes changent aussi. Il faut essayer de comprendre ce qu’il se passe et suivre un peu le courant. Je ne suis pas née avec internet, c’est un très bon support mais ce n’est pas mon mode de consommation. Avant l’aventure internet, nous avons vu arriver des grosses machines comme Zara, H&M qui nous ont tous fait paniquer car ils sont très fort. Mais il y a plein de gens qui ne savent pas fouiner, qui ne savent pas s’habiller. Attraper dans les rayons les pièces dans les rayons qui vont correspondre à leur morphologie, à leur façon de vivre, à leurs besoins, à l’image qu’ils ont envie de donner d’eux même. Là, nous avions un rôle à jouer. Il faut avoir des qualités humaines, un sens du conseil et de l’esthétique. Ce qu’internet ne peut pas offrir. Et, la différence entre les grosses enseignes et les boutiques indépendantes, multimarques, c’est que nous avons la liberté de surprendre. C’est excitant!
Qu’attendez-vous des marques comme OLOW aujourd’hui ?
Une régularité dans la qualité de leurs productions. Que nous soyons considéré comme des partenaires et non comme simple vitrine. Une collaboration et un soutient en acceptant des échanges dans le courant de la saison pour nous aider à équilibrer nos stocks.
Des projets en particulier de prévu pour les années à venir ?
Changer mes cintres plastiques pour des cintres en bois ! (Rires). Je suis pas une aventurière, là, OKKO ça tourne super bien, j’ai envie que ça dure. Dans le futur, pourquoi pas déléguer un peu plus, et aller explorer une autre ville. Tant que je ne sens pas quelqu’un a mes côtés qui me montre la motivation de prendre le relais, il vaut mieux que je sois là ! Je suis présente à la boutique 4 jours par semaine, c’est le minimum. Aujourd’hui je crois que je n’ai pas intérêt à déléguer. Je risque juste de voir ma rentabilité baisser, me dégager plus de travail, de stress… Je ne suis pas sûre d’avoir envie de ça. Mais si on vient vers moi me proposer quelque chose de motivant, ça peut aller très vite.
À la pause déjeuner, quelle est votre cantine favorite ?
Malheureusement non, parce qu’on mange dans la réserve ! C’est là « La Cantine » ! Aujourd’hui dans l’organisation, c’est vu avec tout le monde, on se fait des journées « block » pour se dégager des journées entières de temps libre. C’était le souhait des vendeurs. Ce qui fait qu’on à qu’une demi-heure pour déjeuner. En une demi-heure les cantines c’est trop court ! Et c’est dommage parce qu’il y a des petites adresses sympas dans le quartier.
Pour finir, j’ai vraiment toujours entendu de la bonne musique chez vous. C’est quoi les 3 groupes fétiches qui tournent chez vous ?
Alors en ce moment je m’éclate avec les Allah Las, j’adore. J’aime aussi beaucoup l’énergie de Kitty Daisy and Lewis « What quid » un instrumental de 7min. Il me donne une énergie terrible ! Mes collègues le trouve un peu long, je crois… Et les Pixies, je ne peux pas m’en passer. Mon chéri qui est passionné de musique me fait régulièrement des playlists pour la boutique. C’est son grand dada. Il est très fort.
Merci à Catherine.
– P.L –