Pale Grey, de la pop à la gaieté amère
Parce que les couleurs blêmes sont les plus agréables, les moins agressives pour l’œil. Le gris pâle, d’où ces Belges tirent leur nom, est une nuance ambivalente, d’un penchant triste et doux à la fois. Ni trop vive ni trop sombre, elle est le mélange de deux extrêmes que tout oppose. Le gris est une couleur qui résulte de deux non-couleurs. Voici le comble que Pale Grey draine dans sa musique, sous des ambiances estivales à la fois moites et lumineuses.
Dans la veine de Cayucas abasourdi par 40 de fièvre, Pale Grey constitue une pop mousseuse teintée d’électronica qui laisse au groove le temps de se frayer un chemin entre Metronomy et The Notwist. Les membres de Pale Grey ont bidouillé et enregistré « Best Friends » dans leur studio home-made, unis et enfermés des jours durant. La touche vintage des titres provient de l’utilisation de vieux synthés et drums machines, une manière à eux de s’insérer dans le vintage des 80’s. Quand « Seaside » ou bien « Confession » s’expriment dans les baffles, l’envie de trémousser votre arrière-train est inconscient, irrévocable, avec l’espoir de vous voir enfiler bracelets et bandeau éponge assortis de votre short moulant préféré. Si amère qu’elle soit dans le fond, la musique des quatre bambins surfe sur la vague du fun, de l’élégance et de la tendresse. Le haut du prestige revient à « Milopoy » qui vire au soundtrack mental, au travelling des longs trajets en Xantia sous une chaleur à faire cracher un serpent.
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Texte par © Julien Catala