Planchettes – Exhibition | ITW Jérôme Poulalier
On a rencontré Jérôme quand il habitait encore à Turin. Il nous a parlé de ses photos, de son envie de quitter son job dans l’automobile, de ses boulots pour le shop Hannibal Torino, de ses nombreux voyages…La discussion à durée, et on a fini par manger un Kebab… …Depuis, nos relations se sont plus que nouées, on a lancé en exclu une de ses photos montrant le visage enjoué d’un balayeur à San Francisco ; produit ses premiers t-shirts pour son nouveau projet Shutter clothing et exposé sa splendide « Planchette »…
Salut Jerome, avant d’aborder Shutter et tes différentes activités, peux tu me parler un peu de ton background, ton histoire ?
Salut Valentin, je m’étalerai pas trop sur mon parcours car j’ai fait beaucoup de choses complètement différentes à différentes périodes de ma vie, mais je peux te dire que j’ai beaucoup voyagé et que ca a énormément contribué à la concrétisation de mes projets.
Niveau créa en tous cas, contrairement à pas mal de photographes, j’ai pas trouvé d’appareil photo dans le train ou dans le tiroir du bureau de mon père étant plus petit. J’ai commencé tout ca bien bien plus tard. J’ai eu une période dessin, où je reproduisais les personnages fictifs de mon entourage. C’est parti d’Astérix au tout tout début (ça devait être le coté potion magique), puis c’est passé par le squelette faucheur de Blind Skateboards, les personnages des premiers épisodes des Lascars ou ceux des clips de Gorillaz. J’avais beaucoup d’admiration pour pleins de choses différentes, le seul trucs que j’ai jamais aimé c’est lire et écrire. J’aimais surtout regarder en fait. Aujourd’hui j’écris un peu, principalement pour raconter mes voyages sous formes de micro mémoires, par pays ou par ville.
Tu parles d’admiration, quelles ont été tes héros étant petit ?
J’utilise justement le terme admiration car j’ai du mal à concevoir l’idée de pouvoir porter quelqu’un en héros. Plus jeune ou même aujourd’hui, j’admire le travail de beaucoup de monde mais je ne vois toujours pas qui pourrait être « mon héros ». C’est quoi un héros? Celui qui réussi, celui qui suscite l’envie? Je sais pas je réfléchis pas à ca en fait je crois.
J’imagine que tout ca a influencé l’univers de ta marque, Shutter Clothing?
Oui, je me suis dit qu’il fallait que je concrétise mes inspirations dans un projet qui regroupe ce à quoi je m’accroche. La sape, la musique, l’univers urbain avec le skate ou les sorties urbex, la photo, le voyage… J’ai choisi de mettre la photographie au coeur du projet car c’est de la que tout est parti mais c’est aussi un très bon moyen de mettre en place des événements sympa, vous savez ce que c’est!
Le vernissage de l’expo collective que vous avez organisé à Lyon vient juste de se terminer. Alors ça s’est passé comment?
Très bien, on a eu plus de 500 personnes le soir meme, l’expo à vraiment rencontré son public et le concert qui suivait a fait salle pleine. Au départ on a fait un appel à candidature sur le thème ‘photographie urbaine’. Le but de définir un sujet aussi vaste était justement d’avoir une mixité qui couvre autant que possible ce qui peut etre fait en photographie urbaine. On a eu de très joli travaux, dont ceux d’artistes internationaux comme Naama Alex Levy (Israel), Harvey Zipkin (Floride) ou Vito Di Stefano (Brésil), mais aussi de locaux. On a dégoté un mec de Nantes qui fait aussi des carnets de voyages bien sympa, un certain Valentin, ça te parle?;)
Tu es un passionné de voyage, cela se voit dans ton travail avec Shutter et dans ta sélection de photographes pour l’expo, t’es pas bien en France ?!
haha, si je suis bien. J’y suis revenu pour lancer la marque et concrétiser mes projets photo et j’en suis vraiment ravi. C’est juste que j’ai souvent besoin d’évasion. Au delà de ça, c’est ma principale source d’inspiration. J’ai du mal à penser ou à créer dans un environnement routinier, j’ai l’impression que le brouillard s’installe dès que je squatte la même ville trop longtemps. Faut que je bouge.
Il y a des voyages ou des villes qui t’ont marquées plus que d’autres j’imagine, tu nous fait un petit classement?
Chine 1st! Shanghai grosse claque! Première fois en Asie, 3 semaines sur place. Génial niveau photo, exploration, reportage, c’est vraiment marquant! C’etait en pleine expo universelle, donc tous les petits quartiers pauvres avaient été rasés pour faire de la place et rendre la ville plus ‘clean’ avant l’arrivée des touristes. Quand j’allais me promener là-bas ça faisait froid dans le dos. Les familles qui retournaient sur place chercher des affaires dans les décombres, les marchés dégueu, les maisons réimprovisées etc.
Russie 2nd! Je vous en avait parlé dans l’article Moscou en Lada, pareil, un autre monde.
Et enfin Roumanie, pour compléter le podium. Découverte d’une ville industrielle fantôme, en ruine depuis plus de 20 ans. Surprise une fois enfoncé dans la ville, encore beaucoup de monde sur place, au milieu des ruines et des flaques de noir de charbon (un peu comme des nappes de pétrole). Un décor chaotique et des mecs noirs de crasse qui font pas rigoler, marteau ou pioche à la main! Le mec de dos avec le marteau à la main, que vous aviez utilisé il y a quelques temps pour Olow, c’était là-bas. Jette un oeil ici : http://shutter-clothing.com/memories-copsa-mica/
On s’est rencontrés à Paris en 2012 en brainstormant pour la réalisation d’une video, on a ensuite fait une collab sur tshirt, qu’est ce qui ta motivé à participer à notre expo « Planchettes » ?
L’idée déja, j’aime décliner mon travail sur des supports différents. La planche j’ai trouvé ça top! Ca me pousse à réfléchir, à trouver de nouveaux procédés. J’ai du fouiner un peu pour trouver comment faire pour transférer une photo sur bois. Je voulais pas passer par l’impression numérique mais utiliser un produit photosensible et développer une photo en argentique sur la planche directement. Au final c’était super galère donc j’ai choisi un procédé chimique qui reprend l’idée du transfert, mais sur bois.
Après de manière générale j’aime bien bosser sur des projets collectifs, tu fais de belles rencontres et le résultat final est souvent cool. L’ouverture au Barbershop était très sympa, et ca à l’air de bien continuer! Bravo à vous!
Tes projets pour cette année ?
Trouver le temps de monter un vrai photo-reportage en immersion. J’ai des pistes sur des sujets au Burkina et à Los Angeles mais c’est super long à transformer l’idée en sujet concret de reportage, à trouver les sponsors et à mettre en place…
Ca va le faire, si c’est pas cette année c’est que le reste aura bien fonctionné alors tant mieux!
http://www.jeromepoulalier.com/