« Planchettes – Exhibition » / Rencontre avec Mr Walter
Du noir, beaucoup de noir. De la patience. Du crayon et du blanc aussi. Quelquefois, ces mots là ne suffisent plus pour définir tout le talent de la gent artistique. C’est le cas pour Maxime Viseux et son authentique univers. Sous Mr. Walter, cet illustrateur balance ses états d’âme par le biais d’œuvres à la fois légères et sombres. Comme le ferait un chirurgien-plasticien, il remodèle et répare ses planches bristols avec une précision de bistouri. L’esthétique de ses incisions se promet à un bel avenir.
Digne participant de l’exposition « Planchettes » qui regroupe 28 artistes européens aussi talentueux qu’exotiques, Mr. Walter est le premier d’une longue liste à passer sous mes interrogations. Ma curiosité fera-t-elle le poids ? Rencontre.
Cher Mr. Walter, comment ça va ?
Ça va plutôt bien ! Beaucoup de bonnes choses en perspective !
D’où viens-tu ? Un petit brief sur tes origines et ton parcours.
J’ai grandi en banlieue parisienne et pour tout vous dire, je ne me suis jamais très bien adapté au système scolaire général . Je savais ce que je voulais faire dès mon plus jeune âge, donc tout d’abord j’ai fait un BT dessinateur maquettiste à La Ruche (Paris) suivi de 3 ans à L’ECV (Paris). Ensuite, j’ai eu l’opportunité de me mettre à mon compte très vite et ça fait maintenant 2 ans que je travaille sur des projets de plus en plus important et intéressant.
Laquelle de tes œuvres te correspond le plus ? Une avec laquelle tu te définirais le mieux.
C’est assez simple, j’ai fait un semblant d’autoportrait avec ma chemise fétiche avec mes tatouages et une croix a la place de ma tête ! Tout ça pour dire que je me fou un peu du coté « artiste branlette » qui cherche absolument la reconnaissance de sa propre personne plutôt que de son travail !
Ce qui compte c’est ce que je produis et surtout de continuer à évoluer dans le bon sens. Pour le reste, je suis quelqu’un qui préfère garder une part de mystère.
Au premier abord, tes illustrations représentent quelque chose d’assez brut, voire glauque. On pourrait se sentir agresser. Néanmoins, on reste tranquille et serein, ne serait-ce que par la précision et la légèreté de tes traits, d’une noire élégance. Comment l’expliques-tu ? Ce jeu entre fond et forme est voulu ou c’est quelque chose que tu ne contrôles pas ?
À la base, il y a un contraste naturel dans mon travail. Surtout dans mes productions personnelles où mes sujets sont souvent sombres, mais traités d’une manière assez précise et légère. J’ai trouvé mon style graphique dans l’univers de la gravure, j’y ai adapté le style de traitement de superposition de traits pour donner du volume et de la matière.
Puis avec le temps et l’expérience, mes traits sont de plus en plus fins et mes compositions de plus en plus élaborées. Je joue aussi sur les fonds. Travailler sur fond noir à la mine blanche me tient beaucoup à coeur, cela donne une dimension complètement différente à mon travail. Il y a aussi la partie animation image par image qui a beaucoup influencé mon style, dans le sens où cela m’a aidé à crée une unité peu importe quel média (web, print, animation…). Je suis donc facilement reconnaissable.
Quand tu dessines, as-tu besoin d’une ambiance particulière ?
Oui, beaucoup de musique! Essentiellement du gros rock’n roll.
Où puises-tu ton inspiration ? Quelles sont tes influences, tes « muses » en quelque sorte ?
Il y a 3 artistes qui m’ont vraiment influencé et inspiré : Thomas Ott , Mike Giant et Charles Burns ! En ce qui concerne l’inspiration, elle me vient surtout quand je bouge ( promenade, soirée, sortie, expo… ). C’est assez instinctif !
Côté process, comment entreprends-tu l’élaboration de tes œuvres ?
En général c’est au feeling, à part quand on me donne des contraintes.
Je pense bien que le bristol et le carbone n’ont plus de secret pour toi. Es-tu attiré par d’autres supports, numériques ou autres ?
Bien sûr ! C’est important de ne pas se mettre de limite à ce niveau : explorer le plus de supports possible en essayant de garder au mieux son style ! En ce moment, ce qui me tenterait bien, ça serait de faire une énorme fresque !
Au début, est-il facile de se lancer en freelance parmi une flopée d’artistes déjà bien renommés ?
Ha ça… non pas vraiment ! Je pense qu’il faut commencer simplement et ne pas vouloir faire les choses trop vite! Se remettre en question souvent, sans non plus se laisser impressionner par l’ampleur des choses à faire.
Outre ta « Planchette », des news ou projets dont tu pourrais nous mettre sous la dent ?
Beaucoup de choses sont en train de se faire. J’ai une exposition qui se prépare avec le magazine CHIZ ! Sinon récemment j’ai réalisé un clip tout en animation pour un titre de la FINE EQUIPE en collaboration avec les deux rappeurs d’ASM.
Un dernier mot ?!
Merci pour tout !