Opération
cartes postales
ÉCHANGE AVEC HÉLÈNE BATIOT, BIOGRAPHE ET FONDATRICE de abc livre
Hélène Batiot, passionnée des mots, des livres et de l'écriture nous partage son attachement pour les cartes postales. Une habitude qu'elle a pu entretenir avec ses grands-parents depuis l'enfance, mais aussi durant ses premiers voyages en solo. C'est d'ailleurs à l'occasion d'un grand voyage, qu'elle a décidé de partager ses aventures avec sa communauté, les habitués de ses ateliers d'écriture, en leur envoyant des cartes postales à chaque étape de son périple. Plus récemment, elle a lancé l'Abécédaire des Grands-parents, un guide permettant de rendre l'art du récit de vie accessible à tous et ainsi léguer des souvenirs comme héritage.
Peux-tu te présenter en quelques mots ? Nous parler de ton activité ?
Je m'appelle Hélène et j’ai créé ABClivre en 2017. Je suis passionnée par les mots, les livres, l’écriture. J’ai d'ailleurs imaginé 3 activités pour les rendre plus accessibles, pour toutes celles et ceux qui en ont envie : les Ateliers d’écriture, les Biographies et les Conseils littéraires.
D’où te vient cette volonté de rendre l'écriture accessible à tous ?
Aussi loin que je me souvienne, les livres m’ont offert le voyage, les apprentissages, le plaisir et la découverte. Ça m’a toujours paru trop bête que certains puissent passer à côté de ces trésors ! Je suis aussi convaincue que chaque personne recèle d’histoires qui peuvent intéresser et aider d’autres, alors autant les faire partager.
Qu’est-ce que ça signifie pour toi aujourd’hui d’être indépendante ?
Ça veut dire pas mal de responsabilités, mais aussi de belles libertés. C’est également l’occasion de pouvoir fonctionner à mon rythme et de prendre mes propres décisions. Ça signifie aussi que je vois les projets du début à la fin, de leur création à leur publication. Je peux me permettre de faire du sur-mesure en direct avec les personnes qui me contactent.
Quel lien entretiens-tu avec le voyage ?
J’ai toujours admiré les personnes qui parlaient plusieurs langues alors pendant mes études, j’ai eu envie de faire mon stage à l’étranger pour m’améliorer. À la suite de mon stage, j’ai enchaîné avec un ERASMUS en Écosse, puis au retour j’ai continué de voyager. J’ai tellement aimé découvrir de nouveaux mots, d’autres cultures, d’autres paysages et d’autres histoires. J’ai rencontré le D. d’ABClivre dans une asso de voyageurs alors on a rapidement parlé de partir ensemble.
Raconte-nous ton périple, qu’est-ce que ça t'a apporté ?
Au départ, on voulait partir 3 mois en Nouvelle-Zélande. Malheureusement son employeur a refusé la demande de congés sans solde. Il a finalement décidé de démissionner, cela nous permettait de partir plus longtemps. Puis le projet a dû être décalé à cause du Covid, nous avons pris le temps de rajouter quelques étapes et souhaits à notre liste.
On voulait aller le plus loin possible mais sans prendre l’avion. On a commencé en voyageant en Europe en train et en van. Ensuite on a voulu d’où une première partie de voyage en Europe en train et en van. Ensuite, on a voulu prendre le ferry jusqu’au Canada, mais ça n’a pas pu se faire. Puis de Montréal à Vancouver on a pu prendre le train. On a fait une escale en Polynésie et on a pu atteindre notre objectif initial : la Nouvelle Zélande. J’en suis revenu avec 50 000 idées à développer pour les prochaines années.
Le thème de la collection actuelle est « Postcards », qu’est-ce que ça évoque quoi pour toi ?
Les cartes postales, c'était une habitude de mon enfance. Mes grands-parents m’en envoyaient et je leur en envoyais en retour. Dès que j’ai commencé à voyager seule, j’ai gardé cette habitude d’écrire à ma famille et à mes proches. J’adore explorer des petites boutiques et choisir des cartes originales. J’aime aussi m’installer dans de chouettes endroits et prendre le temps d’écrire. C’est toujours un plaisir d’en recevoir une par surprise de temps en temps !
"J’adore explorer des petites boutiques et choisir des cartes originales. J’aime aussi m’installer dans de chouettes endroits et prendre le temps d’écrire. C’est toujours un plaisir d’en recevoir une par surprise de temps en temps !"
Pourquoi avoir utilisé l’objet des cartes postales pour communiquer avec ta communauté ?
Quand j’ai annoncé que je mettais en pause mon activité pendant 8 mois, des habituées des ateliers, des abonnées, ont demandé à suivre mes aventures. Je savais que j’aurai l’envie de partager, mais je n’avais pas envie de m’engager sur des posts ou des newsletters fixes. Les cartes postales se sont imposées : elles seraient un plaisir pour moi et pour les destinataires.
Peux-tu expliquer plus en détail ton projet « opération cartes postales » ? Qu’est-ce que cela t'a apporté ?
Chaque mois, pour chaque destination, j’ouvrais 10 réservations de cartes postales. Et au fil du voyage, je choisissais des cartes, des lieux, des choses à raconter. C’était génial de penser à chaque personne, au trajet que la carte allait faire, à la surprise puisqu’on avait aucune idée des délais postaux. Ça a créé une nouvelle forme de liens avec des personnes que je connaissais en vrai, en ligne ou pas du tout !
"Je reste convaincue que le papier et le numérique sont complémentaires."
À ton avis, est-ce que le numérique a eu un impact sur l’écriture ? Ou sur notre manière d’écrire ?
On lit plein d’infos sans même se rendre compte qu’on lit, et on écrit, on communique beaucoup et rapidement sans s’en rendre compte non plus. Je reste convaincue que le papier et le numérique sont complémentaires. La lecture et l’écriture sont des activités qu’on apprend, mais on ne prend l’habitude que par mimétisme ou par goût. Alors si on veut les encourager, il faut des espaces où elles sont agréables et pas forcément formelles.
As-tu 2 ou 3 lectures sur le thème de l’évasion à
nous conseiller pour cet été ?
- "La baleine tatouée" de Witi Ihimaera, une superbe légende néo-zélandaise.
- "À l'écoute des orques" d’Alexandra Morton, l’apprentissage des orques par une biologiste canadienne.
- "Cent ans" de Herbjorg Wassmo, des générations de femmes au cœur de la Norvège.
