Les tempêtes, c’est pas cool.
A la veille d’une quatrième tempête sur la côte Atlantique, je me devais d’éclaircir quelques points.
Avant de m’envoler comme un papier de Twix abandonné sur les côtes, je me devais de lancer une bouteille à la mer, un SOS pas très anonyme.
Crédit photo: Angèle Debuire
Les tempêtes et les dégâts qui vont avec, c’est pas cool. Les cargos qui s’échouent sur nos plages, c’est pas cool. Les marées noires, c’est pas cool. Les hélicoptères qui rodent toutes la nuit à la recherche du noyé du matin, c’est pas cool. Les tampons hygiéniques plus très hygiéniques qu’on retrouve sur le sable aux côtés de 150 sacs plastiques, de 200 cotons-tiges et de milliers de bouchons de bouteilles capables de reconstruire à eux-seuls l’usine Coca-Cola, c’est pas cool.
Regardez la mer, regardez-la bien.
Elle montre les crocs, elle en a plein les dents.
Elle nous assomme depuis quelques semaines à coup de poings, à coup de vent, à coup de creux trop insolents.
Elle en marre de nos caprices, de nos désirs d’impératrices.
Regardez la mer, regardez-la bien,
comment elle change, comment elle lutte.
C’est loin d’être cool une mer qui pleure
quand tous les jours elle nous chahute.
Regardez vos mères, regardez- les bien,
celles qui vous ont bercés pendant tout ce temps,
celles qui vous ont nourris, celles qui vous ont bénis,
celle qui vous ont choisis ou bien donné la vie.
Regardez vos mères, regardez- les bien,
comprenez alors qu’on ne plaisante pas.
Quand celle qui berce est en colère,
il n’y a aucune machine arrière.
Il est question d’humanité, de turbulences dans le monde entier.
A la veille d’une quatrième tempête sur la côte Atlantique, je serre les fesses, je serre les dents.
Parce que les tempêtes, c’est pas cool.
Crédit photo: Angèle Debuire
Elisa Routa