Swing Me Softly, du slow-beat en voyage
Balance-moi doucement. Mais pour quoi faire ? Pourquoi voudrais-tu me balancer, et doucement en plus. Pour faire encore une fois ton joli cœur, pour me montrer ta finesse ou ton désir. L’idée de faire de moi ton french kiss peut être bannie de ta pensée. Tu ne m’auras pas cette fois. Tu veux m’impressionner avec tes grands airs de pseudo-romantique. Mais tu crois quoi !? Tu n’es qu’un son. Un simple son, disparate et volatile. À chaque fois, tu me brouilles l’esprit avec tes prétendus jeux de séduction, avec tes voies de lèche-cul et tes turlutes instrumentales à la con. Quelle prétention ! Ce n’est que de l’esbroufe, du bluff. Tu me dégoutes. Je peux te jurer que c’est la dernière fois, tu m’entends. C’est la dernière fois que je me fais avoir. Croix de bois, croix de fer. Et si je mens, tu sais où je vais. Tu pourras venir me chercher pour faire le malin correctement cette fois, piètre conquérant dans le noir et les flammes.
Morale : il n’y a que la vérité qui fâche.
Des noms sans grande histoire, du moins pour l’instant. J’appelle à la barre Oneoh, Artefact et Adama Thrace, jeunes bidouilleurs bercés par les beats berlinois et le hip-hop de la culture beta. Ils forment « Swing Me Softly », un hip-hop instrumental qui prône une version subtile et lyrique du genre, avec tous les débordements jazz et blues qui s’ajoute. Un tas de bonnes choses mélangé dans un bon skaker. Si Josh Furey m’entend, les trois copains font rimer trips sonores et traditions, s’imprègnent du climat urbain des plus célèbres villes : « New York » et le saxo de Coltrane, « La Havana » et sa chaleur sucrée, « Berlin » et son ambiance sirupeuse. Leur EP « Cities » est gorgé de références vagabondes, sur le qui-vive, prêtent à calmer n’importe quel dopé à Booba. Si bien qu’une fois la virée terminée, on espère y revenir cette fois casquette et banane serrée. J’espère que les douces fréquences de leur pad n’ont pas dit leur dernier mot.
Retrouvez Swing Me Softly sur leur Soundcloud.