The Feebles, pêle-mêle onirique
Depuis plus d’un an, The Feebles souffrent d’un mal incurable : la boulimie graphique. Ils essaient de survivre, tant bien que mal. De leurs crises d’hystérie ou sessions d’ingestion de carbone, il ne reste que de magnifiques pêles-mêles, sortes de bulles oniriques riches en détails, qui servent l’entremêlement de leurs plaisirs. Ils sont deux, Gaëtan et Anael. Ils sont malades et sont heureusement contagieux.
Au détour de Nantes, en quarantaine dans leur studio, ils nous livrent ces quelques mots imbibés de gaieté. Rencontre avec deux (très) bonshommes.
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Salut les gars ! Comment allez-vous par cette belle matinée de novembre ?
Hello ! Ça va bien, nous faisons notre rentrée dans un nouveau studio/atelier à Nantes, un endroit qui respire le Design & Happiness donc nous sommes ravis.
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On va la faire classique pour commencer. Pouvez-vous me présenter un petit peu votre histoire et le parcours de chacun ?
On va la faire courte alors ! Nous avons le même parcours depuis le lycée donc ce n’est pas compliqué. D’abord un Brevet de Technicien à la Joliverie à St-Sebastien-sur-Loire, suivi de trois années d’études supérieures en communication graphique à Sépia/Brassart à Nantes. Ensuite nous avons travaillé cinq ans en agence de communication pour enfin ouvrir notre studio, il y maintenant un an et demi.
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« The Feebles », pourquoi ce nom ? Un rapport avec le film de Peter Jackson avec les marionnettes ?
Il y a 10 ans nous avons commencé par faire des tee-shirts tout les deux. Dans ce cadre il fallait trouver un nom et, par un total hasard, nous sommes tombés dans le dictionnaire anglais sur ce mot, « feeble ». Ça sonnait bien et renvoyait un côté un peu « débile » qu’on aimait bien. Les gens nous ont vite appelés les feebles alors nous avons fait le choix de le garder aussi pour le studio. On joue maintenant avec ce décalage, en essayant de prouver qu’on peut avoir un nom débile tout en faisant un travail sérieux ! Au fond, ce nom est surtout plus historique que significatif, mais il nous colle à la peau !
Rien à voir avec Peter Jackson, mais il serait peut-être temps qu’on voit ce film…
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On se sentirait presque tout doux à la vue de vos créations, molletonnées, copieuses et légères, comme si l’âme des grands enfants vous suivait à la trace. Très riches en détails, délicieux dans leurs traits, je dirais que vos dessins sont magnifiquement boulimiques. Avec du recul, comment percevez-vous vos travaux ?
Héhé merci ! C’est une description qui nous va bien. On essaye de toujours installer un univers dans nos créations, quel que soit le thème, on fait en sorte que ce soit ludique et que les gens puissent s’y balader, pour quelques secondes d’évasion.
On aime y mettre du détail, sans qu’il y ait toujours une logique entre les éléments, figuratifs ou abstraits, c’est souvent “l’entremêlement“ qui nous emmène au bout de nos visuels.
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Avec deux têtes pensantes comme vous, l’inspiration ne doit pas mettre longtemps à montrer le bout de son nez. Par quoi êtes-vous influencé ?
C’est vrai que le fait d’être deux nous aide beaucoup dans notre processus de création, on échange, l’inspiration et les idées viennent souvent assez vite. Après, notre influence de tous les jours vient de ce qui nous entoure et bien sûr des artistes que nous apprécions, et ça, la liste est longue !
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On a parlé dernièrement d’une collaboration avec le festival électro « Scopitone » de Nantes. Comment s’est présentée votre participation à l’évènement ?
Scopitone et vous (Olow) êtes venus vers nous pour inscrire la collaboration dans une démarche locale. Vous nous avez donc confié la réalisation du visuel avec une contrainte particulière : repartir du visuel 2014. Nous nous sommes donc basés sur le jeu typographique réalisé par Superscript, pour une réadaptation à notre sauce ! L’exercice n’était pas évident mais intéressant, nous ne voulions pas dénaturer le visuel, mais il fallait que l’on se l’approprie. Et c’était cool de croiser les festivaliers avec le tee-shirt sur le dos.
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Certains de vos visuels sont présents sur les T-shirts « Sant Nazerad », « Montgolfière » et « Pigeon » de la nouvelle collection OLOW « St. Nazaire ». Petite précision, le visuel « Pigeon » a été aussi réalisé dans une version pyrogravée avec un résultat juste incroyable. Est-ce qu’il y a un support ou un outil avec lequel vous préférez travaillez ?
C’est vrai que la pyrogravure a été une belle (re)découverte pour nous. On la pratique d’ailleurs toujours aujourd’hui. Le fait de marquer le bois sans pouvoir revenir en arrière est vraiment plaisant. Mais ce qu’on aime vraiment c’est multiplier les supports et les techniques. On peut réaliser une illustration à l’encre sur papier, la reproduire en pyrogravure, et ensuite la retrouver sur un tee-shirt, comme le “Pigeon“ par exemple.
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Dans les binômes, on a souvent du mal à distinguer qui fait quoi. Comment se passe de votre côté le processus de création ?
Tout commence généralement par un échange, une discussion, un croquis que l’on fait tout les deux. Ensuite, une fois la composition établie, on essaye de se relayer un maximum : l’un commence les bases, l’autre reprend la main, finit le trait et s’arrête, le premier revient dessus, ajoute des matières, des couleurs, du volume si besoin, jusqu’à l’aboutissement du visuel. Au bout du compte, on a nous-même du mal à se souvenir de qui a fait quoi !
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Votre œuvre pour l’exposition « Planchettes » a vraiment fait sensation lors des différentes dates françaises. Pourquoi avoir décidé de nous suivre dans cette aventure ?
Parce que le support était sympa, et parce que vous êtes sympas. On a aussi beaucoup aimé l’aspect itinérant de l’expo, savoir que notre petite planchette se promenait avec ses autres copines planchettes de ville en ville !
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Qui porte la culotte dans votre couple ? ?
Ta mère jusqu’à ce qu’on lui enlève avec les dents ?
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