Les photographies vagabondes de Sidi-Omar Alami
C’est à la terrasse d’un café à Pigalle que nous avons retrouvé le jeune photographe Sidi-Omar Alami autour d’un verre. À seulement 22 ans, l’artiste est déjà connu pour les photos innocentes et spontanées de ses périples à travers le monde. En plus d’un joli cliché qu’il a encadré pour nous, Sidi-Omar nous offre quelques minutes d’évasion et de souvenirs imagés…
Salut Sidi-Omar, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Sidi-Omar Alami, j’ai 22 ans, je suis né à Senlis dans l’Oise et ça fait deux ans maintenant que je fais de la photographie.
Qu’est-ce qui t’a amené vers cet art ?
Je ne me prédestinais pas du tout à la photographie. Après mon baccalauréat, je suis parti en fac de médecine où j’ai fait une année incomplète. Ensuite, un pote qui habite à Montpellier et qui est en école de ciné’ m’a invité chez lui ; il avait un appareil photo et je lui ai demandé si je pouvais m’en servir. J’ai commencé à pratiquer et j’ai vraiment kiffé. À partir de là, l’aventure dans la photographie a commencé.
Tu fais uniquement des photos numériques ?
J’ai commencé avec le numérique et là j’essaye de mélanger les deux. J’aime bien apprendre de nouvelles choses donc je suis en train de découvrir de plus en plus l’argentique.
Aujourd’hui, tu prends beaucoup de photos de voyages. Quelle place ces excursions occupent-elles dans ta vie ?
Je suis d’origine marocaine et avec mes parents on avait l’habitude d’aller chaque été au Maroc. Ce que j’adorais avec mes parents, mes frères et mes sœurs c’est qu’on allait voir la famille à Fès et qu’après on partait faire des petits road trip à travers le Maroc. On allait camper dans les montagnes, autour des lacs… Je pense que c’est de là qu’est né mon goût pour le voyage. Aujourd’hui, la photographie me permet d’entretenir ça.
Un voyage qui t’a particulièrement marqué ?
Le premier gros voyage que j’ai fait, oui. Je suis parti sur un coup de tête à New-York. Là-bas, j’ai rencontré Thibault et Emmanuel avec qui j’ai acheté une vieille bagnole : une Buick 1993. On a traversé les États-Unis d’est en ouest en passant par les routes du nord. Puis, on a fait le retour à New-York par les routes du sud. C’est un voyage qui a duré plus de deux mois et on a parcouru plus de 16 000 kilomètres. L’un des trucs qui m’a le plus marqué c’est quand on était dans le Mont Rushmore dans le Dakota du Sud, là où il y a les têtes des présidents dans les montagnes. On roulait déjà depuis un moment quand on a décidé de prendre un chemin pour trouver un endroit où dormir avant le coucher du soleil. Là, on a trouvé une vieille cabane abandonnée et on a décidé de camper sur le toit le soir. Au bout d’un moment, mon pote Thibault s’est mis à faire un cri de loup et là, une meute de loups à plusieurs kilomètres nous a répondu. Pendant plus d’une quinzaine de minutes on a fait des échanges avec ces loups sous un ciel étoilé incroyable…
Y’a-t-il une photo que tu as prise dont tu ne te sépareras jamais ?
Bien sûr. Une des photos dont je suis le plus fier a été prise à Chicago. On était au Lac Michigan, c’est un lac énorme dont on ne peut pas voir le bout tellement il est grand. Il devait être 5 heures du matin, mes potes revenaient d’un bar et on a décidé d’aller près de ce lac. J’ai pris un merveilleux cliché de Thibault, saoul et nu en train de courir dans l’eau avec la lumière du lever du soleil… C’est une de mes photos les plus folles.
Tu as fait les photos pour notre collection Printemps-Été 2016 « Roues Libres ». Comment s’est passé le road trip ?
Déjà, je remercie Olow de m’avoir fait voyager à travers le Périgord ! Je crois qu’en tant que photographe français on a tendance à négliger un peu notre pays, en tout cas pour ma part… Le Périgord est une très belle région et je conseille vraiment à tout le monde d’y aller. Le trip a duré quelques jours, je ne connaissais personne de l’équipe mais on s’est tous super bien entendus et on a très bien bossé. Le moment super chouette c’est quand on a découvert un étang par hasard, on s’est baignés comme des fous en faisant les cons. C’était génial.
Que retrouve-t-on dans le sac à dos de voyage de Sidi-Omar ?
Alors, il y a bien sûr mon appareil photo car je ne peux pas voyager sans. Il y a peu de vêtements, je n’en prends pas énormément avec moi parce que ça ne sert à rien quand on voyage. Il y a aussi un petit carnet de bord où j’aime bien noter mes souvenirs et mon ordi’ pour pouvoir alimenter les réseaux sociaux et tenir mes proches informés. Pas grand-chose, en fait.
Quels sont tes projets à venir ?
J’aimerais bien faire un film documentaire sur une aventure avec des potes qui sont en école de ciné’. Ce serait sur un voyage qui dure plusieurs mois et l’idée serait de faire un livre spécialement pour ce voyage et aussi organiser une grosse expo-projection une fois que ce sera fini.
Un grand merci à Sidi-Omar pour cet interview. Retrouvez toutes ses aventures sur Instagram et sur sa page Facebook.
– Valentin Porcher –