The LB Project, by Lucas Beaufort
C’est finalement au Point Éphémère (Paris) que s’est tenu la semaine dernière l’édition française du fameux projet de Lucas Beaufort. Une trentaine d’œuvres ont prit place sur les murs suant de ce centre artistique chargé d’histoire. Dans une ambiance des plus amicales, j’ai pu me délecter des petites merveilles créatives de pointures du skate US tels que Jeremy Fish, BB Bastidas, Mike Kershnar, Chad Eaton et bien d’autres… LB Project ou la combinaison réussie de l’amour de la planche à roulettes, de l’art & du voyage ! Le tout autour d’une cause commune : Skateistan
Salut Lucas ! Peux-tu nous dire comment est né le LB Project ?
Le LB Project a muri dans ma tête fin 2013. Je venais de tirer ma révérence à Desillusion avec qui j’ai bossé pendant 8 ans. Je m’occupais de la pub et mettais en place des partenariats. Qui dit 8 ans, dit que j’ai connu les années ‘vache maigre’ de Desillusion. Le pauvre canard qu’on distribuait en bas de chez nous, est aujourd’hui devenu une référence. Fin 2013 j’ai décidé d’arrêter parce que j’étais arrivé au bout de ce que je voulais. Et une réelle envie de faire autre chose. Ok maintenant qu’est-ce que je fais ? Je regarde mon CV, je regarde mes compétences, je regarde les sites genre cadre emploi et compagnie … Je me dit ok, c’est pas fait pour moi. Je n’ai pas envie de chercher mille ans à postuler à droite à gauche. Ce n’est tellement pas moi. Alors je décide de créer mon emploi. Je me dis : « Qu’est-ce que j’aime ? » le skate, l’art et les voyages ! J’ai réuni les trois et est né le LB Project.
J’imagine que LB ça signifie Lucas Beaufort ?
Beaucoup de gens m’ont posé la question. Ils savaient. Fallait que je trouve un nom. Ce n’est vraiment pas une démarche égocentrique de ma part. Je suis allé au plus simple. Je n’avais pas envie de mettre un truc con style « Ride Project ». Le nom n’a pas d’importance, ce qui m’importe c’est ce qu’il y a derrière.
Qui sont tes fidèles acolytes sur ce projet ?
En termes d’organisation j’ai tout mis en place. Mais n’étant pas graphiste, ni calé webmaster j’ai fait appel à Corentin Bertau, qui est mon partenaire sur ce projet. Concrètement on est deux. Je m’occupe de tout mettre en place, logistique, organisation et Corentin s’occupe de la direction artistique, webmastering, visuel. Coco il a bossé 7 ou 8 ans pour Desillusion. C’est lui qui faisait la DA de Desillusion. J’ai fait au plus simple, je me suis entouré des gens que je connaissais et en qui j’avais confiance. Coco il avait du temps pour moi, il m’accompagne partout. On est vraiment complémentaire. Sur les évènements c’est lui qui filme. On prévoit un documentaire vidéo pour synthétiser ce projet qui dure 1 an.
Pourquoi avoir choisi Skateistan comme ONG?
C’est les premiers que j’ai contacté et c’est les premiers qui m’ont dit oui. Aussi j’ai connu Skateistan en 2011 quand j’allais faire des salons au Bright. Ils étaient présents. J’ai regardé ce qu’ils faisaient ça m’a accroché. Je trouvais ça incroyable de voir des filles, beaucoup de filles qui skate dans des pays comme l’Afghanistan. Elles sont voilées, elles sont vêtues de la tête au pied avec des vêtements propres à leur culture et à la religion. Et ce qui m’a aussi surpris c’est qu’il y a plus de filles qui font du skate que de mecs ! Et quand j’ai lancé ce projet, il me fallait une fondation et j’ai tout de suite pensé à Skateistan. Ils m’ont accueilli les bras ouverts à Berlin et m’ont remercié de les aider à promouvoir. Ce n’est pas qu’une notion de réunir des fonds. Skateistan c’est quand même un gros groupe. Notamment en termes de communauté sur facebook, ils ont plus de 50 000 fans. Donc y a du monde. Mais comme je leur ai dit : « Tout le monde ne connaît pas Skateistan » Et à chaque date les gens me demandent qu’est-ce que Skateistan ? Je leur raconte. C’est aussi mettre la lumière sur eux grâce au LB Project
Toutes les œuvres des artistes participant à ce projet sont entièrement partagées entre les internautes participant au tirage au sort et Skateistan, pourquoi ?
Il y aura une vente aux enchères à New York au mois de juin pour Skateistan. Autour de ce projet on retrouve 54 œuvres. La moitié est donnée à Skateistan pour la vente aux enchères à New-York. Je pense que pour cette date là on va accrocher les 27 planches au mur pour qu’on puisse les voir et que les gens puissent faire leurs enchères. L’autre moitié sera donnée aux internautes du monde entier préalablement inscrits sur le site The LB Project. À l’aide d’un huissier, un tirage au sort déterminera les 27 gagnants. C’est super intéressant parce qu’aujourd’hui je peux déjà faire des statistiques du nombre de gens qui sont inscrits. Je suis à plus de 1500 personnes inscrites et du monde entier ! J’ai des africains, des polonais, des portugais, des australiens, des japonais, j’ai de tout ! C’est génial ! Je suis facilement à une trentaine de pays différents. Après…pourquoi ? Parce que j’ai eu l’occasion de faire pas mal d’expo et tu te rends toujours compte de la même chose…L’artiste qui arrive à exposer ses œuvres et à toute les vendre, qu’il le crie haut et fort…parce que ça n’existe pas ! Tu fais une expo si tu vends 15% de ce que tu exposes c’est déjà bien. 85% des œuvres qui restent finissent au placard. Et sur cette expo je n’avais vraiment pas envie de ça ! Je me suis dit, faut trouver un autre moyen. Les artistes donnent leurs œuvres et en échange le projet les mets en avant. Tout au long de l’année on parle d’eux. Et je les fais voyager. C’est une relation win-win. Skateistan organisera la vente aux enchères du mois de juin pour espérer récolter un maximum de fond.
On est plutôt confortable sur ces petits transats du Point Ephémère ! Qu’est ce qui t’as amené à faire ta 4ème étape ici ? D’ailleurs de façon plus générale, comment s’est fait le choix des pays, des spots ?
Au départ j’ai choisi 6 grandes villes en Europe. J’ai voulu prendre des villes qui avaient une culture du skateboard. Tu prends Barcelone par exemple, pendant longtemps on a dit que c’était la capitale du skate en Europe. Parce que tu te fais pas virer par les flics. Il fait super bon vivre. Ça coute pas cher. Pour moi Barcelone c’était sûr ! L’Allemagne c’est un gros marché autour du skate et de l’art. Du coup j’ai choisi Berlin parce que y’a le Bright, c’est un gros salon auquel je voulais vraiment m’affilier. Londres évidemment, capitale énorme donc tu peux pas l’enlever. Paris pour la France et parce que je suis français. Copenhague grosse scène aussi avec Street Machine. Historiquement c’est un des plus gros shop en Europe. Et Amsterdam pareil grosse scène de skate. J’ai choisis ça comme ça, parce que je sais que ces villes ont une réelle affinité au skate. Et à Paris, parce que Paris est une ville qui à une grosse culture dans le skate. Ce qui est paradoxal c’est que j’ai mis énormément de temps à trouver un lieu. J’ai voulu faire avec Nozbone parce que je pense que Nozbone c’est vraiment le Skate shop à Paris. Mais ils fêtaient leurs 10 ans cette année et ils étaient full au niveau du planning. Après j’ai demandé conseil à des potes parisiens. Ils m’ont dit : « Vas chez Vega ». Chez Vega pas de place. Mais j’étais déjà allé trop loin avec eux en terme de partenariat. Au final le gars de Véga m’a dit : « Vas au Point Éphémère. Il y a de la place. Tu peux mettre des modules de skate. C’est grand. Ils organisent beaucoup d’expos. » Je suis allé les voir, j’ai pris rendez-vous, une semaine après je me suis posé avec les dirigeants du Point Ephémère, ils ont adoré le projet et ont décidé de le supporter ! Bingo ! Quand je vois tout ce qu’a fait le Point Éphémère c’est génial. C’est un lieu de rassemblement. Les gens ils se posent, ils commandent même pas à boire et ils jouent au Monopoly ! Ils jouent aux cartes ! Et on ne leur demande pas de consommer ! Parce que c’est un lieu de rassemblement. C’est aussi du business, je pense qu’il ne faut pas abuser non plus. On va pas planter une tente et dormir. Mais je trouve cette mentalité très sympa. Voilà pourquoi j’ai choisis ce lieu. Un peu par défaut au début mais c’est devenu une force par la suite.
Je vois que des modules de skate sont installés. Session de prévu ce soir pendant l’expo ?
J’ai eu l’idée de mettre des modules de skate au Point Éphémère parce que y a de la place. Et surtout parce que quand tu fais des expos tu te rends compte que c’est souvent un peu ‘prout prout’. T’arrives, tu bois une bière et une heure après les gens sont tous dehors entrain de fumer leurs clopes et les œuvres elles sont toutes seules dedans. Ce qui manque pendant les expos c’est de l’attraction ! Il faut que ça transpire ! Il faut que les gens aient envie de rester ! Pour ça je me suis dit, il faut dynamiser le lieu. Je me suis dit : « allez on va mettre des modules ». D’ailleurs je tiens à préciser que les modules ont été amené par Cosanostra. Un skatepark qui se situe en banlieue parisienne. C’est Mathias qui s’occupe de ça. J’ai lancé sur la toile l’idée : « Venez avec votre skate et exprimez vous »J’espère qu’à 21 heure ils seront morts et tout transpirant !
Une date de la tournée qui t’as marqué récemment ?
(Rire) La date de Copenhague en septembre. On a loué des chambres d’hôtel. On était plusieurs. Pour Copenhague j’avais 2 artistes de présent, Mike Kershnar et Mark Foster. Quand j’ai loué j’ai pris des chambres pas super ‘reuch’. Un truc correct. Et on s’est retrouvé dans le quartier chaud de Copenhague. Quartier des putains, des clubs de striptease et tout. C’était super drôle parce que des qu’on descendait le soir pour aller en centre-ville, on se faisait alpaguer. Mais un jour on n’a pas eu le choix ! On s’est fait alpaguer par des rabatteuses qui te disent : « Allez on t’offre des boissons » et une fois dedans tu vois des trucs incroyables ! C’est glauque à mort ! On en a fait deux. Le premier c’était un club de strip où il te demandait 40 euros la bière ! Ils nous ont demandé 240 euros pour 6 bières avec une meuf qui se trémoussait… Ils nous ont proposé de boire un jéroboam de champagne. Ils nous demandaient 2500 euros. Après on c’est fait alpaguer dans un autre club. Celui là pas cher mais crado à mort…Avec une décoration en guépard horrible, des chambres où on peut t’attacher, des gloryhole où tu peux mettre ta queue dans des trous et tu sais pas qui te suce derrière… On était toute une bande de potes, on s’est tapé une soirée monumentale…
Et Olow dans tout ça, pourquoi nous avoir proposé ce partenariat ?
Je connais Olow depuis la création de la marque. Il y a quasiment 10 ans. Je connais bien les fondateurs Val et Mathieu. J’ai vu la marque évoluer pour devenir aujourd’hui une marque super influente en France. Connaissant la philosophie de la marque et l’envie des fondateurs de pousser la marque, il me semblait évident de leur proposer d’être partenaire du LB Project. J’ai un grand respect pour leur travail et suis fier de les avoir à mes côtés.
Merci à Lucas Beaufort
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