The Storm Makers, sensuelle démesure
On parle souvent de la fascination qu’exerce la flute sur le serpent, de cette attirance presque irréelle qui permet au charmeur de faire le beau. Mais on peut être fasciné à plus bas-échelle. En mettant de coté l’hypnose, on parle alors de séduction ou de passion. C’est de cette aptitude absolument nécessaire qu’est né le projet The Storm Makers. « Notre groupe est d’abord né d’une fascination partagée pour The White Stripes, pour leur musique mais surtout pour la liberté dont ils faisaient preuve sur scène. Des concerts en grande partie improvisés, sans setlist, avec des morceaux qui pouvaient s’arrêter avant la fin simplement parce qu’ils voulaient passer à autre chose, ou au contraire des morceaux qui se prolongeait parfois juste parce qu’il avaient décidé. »
Sarah et Joachim ont alors tout misé sur la souplesse et l’imprévisibilité du jeu, pour pouvoir s’arrêter avant la fin ou simplement continuer sans cesse. Cette liberté instrumentale demande beaucoup de dextérité, une communication dite sensorielle et donc beaucoup de complicité. « Sarah n’avait jamais touché à une batterie de sa vie. Elle a quand même accepté lorsque je lui ai proposé de devenir la batteuse du groupe. Nous nous sommes rendu pour la première fois dans un studio de répétition en 2011 et elle a tout de suite aimé être derrière la batterie. »
Fire From The Sky by The Storm Makers
Petits protégés du Psychedelic Revolution, collectif et festival qui recensent des groupes émergeant de la scène psyché-grunge-garage-punk-rock (ça n’en fini plus !), The Storm Makers a eu l’occasion de faire quelques dates dans les salles toulousaines mais aussi de monter à la capitale. Heureux dénouement quand tout ça démarre dans un coin de garage. Repérés par les gens qu’il faut et par les goûts qu’il faut, Joachim et Sarah ont la chance et le génie d’être ce qu’ils sont : un groupe sans aucune prétention. Raison de plus, le feu de leur dernier album est brûlant.
Dès la première piste – et c’est dire qu’il y en a plus de 15 –, on reçoit du sexe et du swing en pleine face. Ce n’est pas du sexe comme on l’entend, mettez de coté les pornos et autres idées dégueulasses. Non, c’est de l’hyper sensualité. La voix de Joachim qui virevolte dans les aigus comme dans les graves dégage contre toute attente un bon taux de testostérone. Et Sarah lui vient en aide pour rythmer tous ces débordements hormonaux. Outre leurs précédents EP qui se cherchaient encore un peu, le premier album du duo toulousain est épuré et assez accompli dans son genre. « Fire From The Sky » nous invite dans un rock post-cabaret qui s’apparenterait plus au burlesque qu’à du french cancan. Tout feu tout flamme, en évitant de s’insérer une plume du Crazy Horse dans le derrière, Sarah et Joachim maintiennent leur rythme jusqu’à la fin, parsemé d’effets gargantuesques et d’humeurs racoleuses. Insidieuse, oui, mais pour la bonne cause.
Retrouvez toute l’actualité de The Storm Makers sur leur page Facebook et leur Bandcamp.