UKNW SOUNDS : DAVID LEMAITRE (Allemagne)
Ce mélomane se déplace rêveur sur son fil tendu entre ciel et terre. Pour éviter de chuter, David Lemaitre concocte une série de chansons dans son premier balancier ‘Latitude’. Sa musique oscille constamment entre gaieté et mélancolie, et donne toujours l’impression que lui et ses accompagnateurs flottent au-dessus de sol.
Issu d’un mélange péruvien bolivien, Lemaitre grandi à La Paz pour venir, 20 ans plus tard, en Allemagne, études de génie électrique en poche. Il lâche vite l’affaire pour l’amour de la musique, un amour transmis par sa mère qui lui donne dès le plus jeune âge des cours de guitare. En rencontrant diverses personnalités du métier à Mannheim, il se produit en avant-première des concerts de Get Well Soon. Ce qui l’emmène à explorer de nouveaux pays afin de parfaire son génie et de se faire connaître de son public.
Sa pop/folk raffinée, teintée de légers sons électro, prend naissance avec son premier LP ‘Latitude’ qui pourrait traduire une relation ambivalente entre l’espace et le temps. Du fait de ses origines, cette disparité temporelle et physique est une chose très positive, même si la distance physique avec ses proches se manifeste dans l’amertume de certains titres. Là où le mélange des deux états arrive à donner le plus beau titre de l’album ‘Six Years’, d’autres sont moins nuancées, mais tout aussi envoûtantes, cordes frottées au rendez-vous – cf. ‘Magnolia (Girl with Camera)’, ‘Olivia’ –. L’essence de ses origines et de ses voyages prend naissance au son des tambours dans des titres comme ‘Pandora Express’ et ‘River Man’. Lemaitre aime aussi se mettre à l’eau avec l’aquatique et surprenant ‘Jacques Cousteau’ qui diffère légèrement des autres morceaux. On retiendra tout de même son entrée estivale et pop à souhait avec ‘Megalomania’ qui envoie valser mille bribes émotives pour mieux les choyer tout au long de l’album.
Pour sûr, Lemaitre n’a pas produit l’album le plus gai du moment. Mais cette œuvre est indéniablement celle d’un homme honnête et spontané qui a encore plus d’une histoire à nous conter. Et comme le dit cette citation pour le moins directe « Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter ! »
Julien Catala