UKNW SOUNDS : THE HEAD AND THE HEART (USA)
Une pop folk contemplative, une joyeuse mélancolie, la bande-son de vos ballades bucoliques, des sons qui pourrait vous rendre la vie meilleure. C’est la main sur le cœur et la tête pleine de bonnes intentions que The Head and The Heart cherche à nous bousculer posément sur les carcans d’une joie estivale. Ce groupe de Seattle, berceau grunge, pioche parmi les harmonies de Fleet Foxes et de Mumford and Sons pour inciter l’auditoire à défiler trompette à la main.
L’orchestration est éclectique, frénétique, et les instruments se déchainent pour constituer neuf pépites folk de leur premier-né ‘The Head and the Heart’. L’ensemble reste classiquement folk, mais on ne s’ennuie pas une seconde, surtout quand six pantouflards s’animent passionnément sur leurs instruments. Leur courte introduction ‘Cats and Dogs’ est un condensé vif de leur empreinte musicale : guitares et percussions légèrement cadencées sous les doux chœurs de Josiah Johnson, Jonathan Rusell et Charity Rose Thielen qui conduisent vers la vivifiante ‘Cœur D’Alene’. Puis on part vaguer sur les rivières de whiskey en Oklahoma pour rencontrer au passage les personnages de Faulkner avec ‘Down in the Valley’ et ‘Lost in my Mind’, sublimes pistes qui rejettent toute la mélancolie du groupe.
Comme leur nom, les titres de The Head and the Heart tendent à souligner l’émotion et l’intellectuel. Mais à trop vouloir mélanger les deux, quelques titres tombent à plat et ne vont nulle part dans la réflexion. “I wish I was a slave to some age-old trade, like riding ‘round on railcars and working long days” chante Rusell dans ‘Down in the Valley’. Un bon départ, certes, mais qui s’essouffle vite dans les vallées de Californie et d’Oklahoma, qui reste pour le moins deux états assez distants.
Tout bon mélomane jugera leur musique de fraiche et enjouée. Une ruée vers l’or de 37 minutes qui remplit la tête et le cœur de belles promesses (tenues ou non) de voyages. À bon entendeur !