UKNW SOUNDS : THE WHITE BUFFALO (USA)
Entre tradition insondable et folklore celte, la respectueuse et terreuse musique country voit le jour parmi les contrées sauvages de l’Ouest américain. Bien qu’elle soit décrite par certains critiques européens comme étant la musique préférée de « l’Amérique puritaine et blanche », elle est en réalité une musique dont plusieurs origines et influences s’entremêlent, comme le banjo africain, la mandoline italienne, la polka, le blues… et j’en passe ! Aujourd’hui cette musique fait surgir des millions d’adeptes dans le monde, entre autres pour sa danse groupée, mais aussi pour sa dimension conviviale et populaire.
Mais voilà, le mouvement alternatif n’est jamais très loin pour que les indépendants nous démontent et rafistolent cette musique. C’est là que rentre en scène Jake Smith ‘The White Buffalo’, rénovateur prodige de la country alternative. Ses œuvres ont d’abord été repérées dans les séries TV comme Sons of Anarchy et Californication, qui aiment plonger dans leurs racines dans le pur americana. En songwriter hors pair, il apparaît en 2005 avec un EP rayonnant de justesse, muni d’une voix cassée et monocorde s’accordant parfaitement avec les vibrations incessantes de sa guitare (cf. Devil Is A Woman). D’emblée de jeu, ce prélude nous met l’eau à la bouche et nous fait patienter sur les mets à suivre.
C’est respectivement en 2009 et 2012 que ses LP ‘Hogtied Revisited’ et ‘Once Upon A Time In The West’ voient le jour en irradiant la scène alternative. Avec l’assurance d’un consommateur de taurine, d’un amoureux de rodéo ou d’un excommunié d’un biker gang, il nous envoie valser sur la terre battue avec les titres The Madmen, How The West Won et The Pilot. Puis d’une sensibilité et beauté renversante, il nous plante au milieu d’enivrantes légendes d’automne avec l’orchestrale The Woods et les mélancoliques Ballad Of A Deadman, Oh Darling what have i done, et Wish It Was True.
En positionnant Mumford & Sons sur un fauteuil éjectable, le fils prodige et novateur de la country bouscule les règles et brise nos préjugés dans le but de nous faire aimer une musique qui n’a trop souvent pas été prise au sérieux.
Julien Catala