Valentin Hirsch et sa symétrie animale
Il tire un trait, une diagonale franche et sure. Il coupe en deux ce qui le représente et le monde dans lequel il patauge. Son intelligence suit une logique maniaque et subversive. Il rêve en noir quand d’autre rêve en rose. Il extrait l’évidence de son monde sur du graphite et de la peau, dont il est tombé follement amoureux.
Valentin Hirsch fait partie de ceux qui pour l’art est un tout. Il grimpe ainsi sur l’échelle de son talent en gravant des crânes et des têtes d’animaux. Il grave pour nous faire tourner de l’oeil, tant ses dessins sans dessus dessous nous jalouse. Il trace aussi pour nous dire qu’il n’a rien d’autre à faire. Il trace pour transmettre la passion et rien d’autre.
Rencontre avec l’un des artistes de notre exposition « Planchettes ».
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Salut Valentin ! Tout semble allait bien pour toi. Tu es très occupé n’est-ce pas ?
Oui je vais très bien, merci. Je me sens vraiment privilégié de recevoir tant d’e-mails de gens qui ont un profond intérêt pour mon travail. Ils arrivent avec des idées géniales et me donnent beaucoup de liberté dans mon travail.
Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours, ton expérience ?
J’ai étudié l’art à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, Autriche. Pendant mes études, j’ai eu la chance d’expérimenter différents médias et styles. Plus tard, je me suis concentré sur le dessin et la gravure, parallèlement avec quelques sculptures.Dans cette période, j’ai développé beaucoup de thèmes et de sujets que j’ai traité (et que je traite toujours) passionnément. Mon travail a ensuite pris une direction esthétiqueAprès avoir travailler des années en tant qu’artiste, j’ai décidé d’étendre mon champ de créativité. J’ai déménagé à Berlin en 2010 pour apprendre l’art du tatouage, et depuis ce jour, le tattoo est devenu ma principale activité.
Ton art est vraiment atypique, facilement reconnaissable, techniquement marqué part une forte identité : cette mixture d’animaux sauvages, de formes géométriques et de crânes – authentique trompe-œil que nous tournons et retournons dans tous les sens. Nos yeux sont constamment sollicités. D’où te viennent toutes ces idées ? C’est quoi tes influences, inspirations ?
Comme je l’ai dit avant, j’ai passé un long moment à travailler le dessin sur des thèmes et des styles bien spécifiques. La principale direction reste la médiane, je travaille beaucoup dessus. Et avec ces médianes que je change sans cesse, la peau joue un role primordial. Dans ce sens, et pas seulement dans mon travail, j’essaie de constamment trouver de nouvelles manières de m’exprimer, un nouveau language visuel. L’inspiration peut être tout et n’importe quoi. Mais bien sur ce « tout » souligne ma personnalité, mon caractère, ma façon de voir le monde ainsi que la place que j’occupe dans ce monde.
Mis à part l’encre et la peau, quels sont tes autres passions ?
Bien sur, une partie importante que le travail implique est le dessin, mais je porte aussi un grand intérêt au collage.
Tu fais partie de notre exposition « Planchettes ». Qu’est-ce qui t’a séduit le plus dans ce projet ?
Cela fait un moment maintenant que j’ai eu la chance de participer à ce merveilleux projet. J’aime l’idée que les tatoueurs puissent travailler dans des milieu totalement différents, et de voir ce qui y sort. J’aime les défis !
Quelle est la chose/situation la plus dingue que tu fais vécu depuis que tu pratiques le tattoo ?
Oh, c’est difficile à dire. Je suppose que chaque projet de tatouage détient sa propre folie. Et c’est toujours intense comme de la baise :-).
Allez pour finir, si demain on passait te voir sur Berlin, où nous emmènerais-tu obligatoirement ?
A mon studio, évidemment !
>> Retrouvez toute les oeuvres et l’actualité de Valentin Hirsch sur sa page Facebook et son site officiel
Merci à – iGNANT – pour les photos.