Visiter Ljubljana, et savoir enfin comment ça s’écrit
- Hey, tu fais quoi en août ?
- Je pars en Slovénie !
- C’est où ça ?!
- *soupir*
Bon, je sais que les Français ne sont pas super forts en géographie, mais quand même ! La Slovénie, c’est pas non plus le Nauru (quoi ? Tu sais EXACTEMENT où placé le Nauru sur une carte, toi ?). Bref, dernière année d’étude et donc dernières vacances d’été : cinq jours dans la capitale slovène s’imposaient.
Contexte : la première fois que j’ai vécu à l’étranger, c’était pour un stage dans une ONG à Berlin. ONG qui recrutait des gens venant des quatre coins de la Terre. Et c’est entre deux verres de rouges, quelques cacahuètes et trois débats, que j’y ai rencontré Marta, jeune slovène aux cheveux de feu. Elle avait apprécié la ville de Bordeaux quand elle était venue me rendre visite, je ne savais pas que j’allais adorer Ljubljana.
« Are you going to the main Post? »
« I don’t speak english »
Non je n’ai pas eu peur de monter dans un mini-bus en pleine nuit où aucune personne ne parle l’anglais. Pire encore, ça parle et ça rigole en me regardant et en me montrant du doigt. Finalement, c’est en montrant le bout de papier avec écrit l’adresse de Marta, que le chauffeur me fait signe de monter dans la navette. 30 minutes de route dans le noir, avec quelques églises allumées à l’horizon. Mais je note quand même à l’aveuglette sur un carnet mes premières impressions.
Première matinée slovène…
Partir de Paris en pantalon/pull, et se réveiller à Ljubljana en robe, que demander de plus ? C’est donc pendant que Marta s’en va travailler sa thèse à la bibliothèque que je m’en vais seule, armée de mon appareil photo, arpenter les rues de cette capitale. L’architecture est vraiment très cool, et la ville est colorée. Ne serait-ce que la BU : tout simplement surprenante ! Il y a un fleuve : le (ou la ?) Ljubljanica qui sépare la ville d’une île où se trouve le château, ce qui rajoute du charme à la capitale.
Les chaussures pendent des câbles électriques, les bombes peignent les murs de la ville.
C’est sous les rayons doux du soleil que je fais les coins et les moindres recoins de la capitale pour essayer de capter l’ambiance, l’atmosphère et l’identité slovène. Le Street Art est mis en avant dans le quartier très arty (proche de la place centrale), mais continue dans toutes les autres rues. Il y a d’ailleurs l’équivalent de l’ancien Tacheles berlinois (RIP) à Ljubljana : Metalkova. Il y a aussi des expositions éphémères où tu entres directement par une vitre.
Si le blason de Paris est un bateau orné d’une couronne, et si celui de Toulouse est la croix occitane…
Celui de Ljubljana est… UN DRAGON ! Si c’est pas puissant comme symbole ! Il a d’ailleurs un château pour lui tout seul, où s’organise un cinéma en plein air pendant l’été. C’est comme ça que j’ai eu la chance de passer le début de la nuit en compagnie de Christoph Waltz sous les étoiles grâce à Monsieur Polanski (cf. Carnage)
Partir en Slovénie et y rencontrer un des plus grands photographes.
Il part d’Égypte avec sa petite amie en voiture et traverse l’Europe. Il se tord violemment la cheville. Il visite lacs, montagnes, et forêts en Slovénie. Il couch-surfe chez des amis de Marta. Il est le fils d’une des mères ayant joué/témoigné dans le film Femmes d’Alexandrie. Il est franco-égyptien. Il n’a pas reconnu mon accent français (et ça c’est quand même la classe !). Ses photographies sont publiées dans plusieurs grands magazines dont Times. Il s’appelle…il s’appelle ? Kim Badawi ! …et il vraiment passionnant ! Voilà. Pas besoin d’être à Paris, Los Angeles, New York ou Tokyo pour rencontrer des célébrités et des talents. Ils viennent à vous grâce au couch-surfing. Et voilà, que je passe une soirée arrosée, pieds nus, à un festival de musique avec ce jeune homme aux cheveux bouclés qui en a des histoires à raconter.
La capitale dans la forêt. Et vice et versa.
Jamais je n’aurais cru aller faire une randonnée dans une capitale européenne. Mais il faut croire que Ljubljana sait comment surprendre ceux qui osent venir à sa rencontre. Et je pense que c’est l’unique raison pour laquelle il y a une FORÊT DANS LA CAPITALE. Et ça fait du bien pour le body et les poumons ! Et prendre le goûter dans un café au milieu de la forêt, c’est aussi possible (et c’est bien bon).
Estelle Reynier